Kobojo avance ses pions sur le marché des jeux en ligne

Par Virginie de Kerautem  |   |  331  mots
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Facebook et les mobiles sont le terrain de jeux de cette start-up qui a récemment levé plus de 5 millions d'euros.

Kobojo s'est spécialisée dans les jeux sociaux en ligne sur Facebook et sur mobile. Depuis son lancement en juin 2008, sa notoriété s'est bâtie autour de ses deux jeux vedettes : PyramideVille, une cité de l'Égypte antique à faire prospérer et Goobox, un ensemble de 15 mini-jeux (casse-brique, culture générale...). "Il fallait réussir la monétisation", souligne Vincent Vergonjeanne, l'un des trois fondateurs : "On vivait jusque-là de la publicité mais dès qu'on allait à l'international, on subissait des baisses de revenus conséquentes".

Leur réflexion les a alors conduits vers le concept du « free to play », des jeux gratuits assortis d'un système de micro-paiements pour acheter des biens virtuels (objets, accessoires, monnaie...). Dès son lancement, PyramideVille enregistre plus de 1,6 million d'inscrits en six semaines : Les acheteurs représentent 3 à 5 % des joueurs mensuels, une proportion "suffisante pour rendre l'application rentable", assure le cofondateur. Bénéficiaire "depuis le début", Kobojo a réalisé 1,5 million d'euros de chiffre d'affaires en 2010, cinq fois plus que l'année précédente. Ces recettes pourraient doubler, voire tripler cette année.

Cette croissance sera largement encouragée par les 5,3 millions d'euros récemment levés auprès des fonds Endeavour Vision et IDinvest Partners. Un tremplin pour investir en R&D, accroître les effectifs de 36 à 56 personnes minimum et pointer le cap vers le marché européen. "Pour conquérir du trafic en Europe, on a décidé d'hyperlocaliser nos jeux, c'est-à-dire de les adapter au public des pays dans lesquels on s'installe. Par exemple, PyramideVille pourrait devenir MayaVille en Espagne et en Amérique latine", explique le cofondateur. L'autre innovation prévue dès le mois d'août prochain est de permettre l'accès aux jeux conçus pour Facebook sur smartphones et tablettes. Son concurrent allemand Wooga, le leader européen des jeux sociaux en ligne, n'a qu'à bien se tenir. Kobojo veut le talonner d'ici le premier trimestre 2012, voire le détrôner.