Business et politique : les Américains donnent l'exemple

Par Sébastien Laye*  |   |  411  mots
Les électeurs new-yorkais ont plébiscité Michael Bloomberg à la mairie, fondateur de l'agence de données financières éponyme. Copyright Reuters
Et si les businessmen et women faisaient de bons politiques ? Les américains le croient, et n'hésitent plus à accorder leur confiance d'électeurs aux entrepreneurs, constate Sébastien Laye, notre contributeur à New-York. En France, le chemin paraît encore long...

A l'heure où le besoin de renouvellement du personnel politique français se fait crucial et pressant, force est de reconnaitre que les Américains ont su, au cours des dernières années, accueillir au sein du corps politique non seulement d'éminents membres du monde associatif, mais aussi, eu égard à l'immense respect voué aux entrepreneurs aux Etats Unis, des business men ou women chevronnés.

Les hommes et femmes d'affaires plébiscités outre-Atlantique

Il est d'usage désormais dans le cursus honorum d'un homme d'affaires, de considérer quelques années dédiées à la res publica, la chose publique, que cela soit par une fonction administrative, gouvernementale, ou électorale. Nous connaissons tous les exemples de Michael Bloomberg, maire de NYC et fondateur de l'agence de données financières éponyme, ou encore l'acteur-entrepreneur Schwarzenegger devenu gouverneur de Californie.

Cette tendance s'accélère ces dernières semaines aux Etats Unis avec deux profils très différents: en premier lieu, le président Obama a fait appel à une héritière d'une des plus grandes familles américaines du monde du business, les Pritzker - mais qui a aussi rencontré ses propres succès entrepreneuriaux au-delà du business familial- pour devenir Secrétaire du Commerce dans son gouvernement. Penny Pritzker à un profil très clairement international et entrepreneurial, qui lui sera d'une aide précieuse dans les futures négociations internationales avec les Européens...

En France, pas d'entrepreneurs en politique

La mairie de New York bien sûr a un pouvoir d'attraction immense sur les hommes d'affaires locaux, les électeurs ayant loué pendant 12 ans le pragmatisme d'un Bloomberg. Si la candidature de Donal Trump semble un éternel serpent de mer, celle de John Catsimatidis, le truculent magnat gréco-américain qui possède la chaine locale de supermarché Gristedes et des raffineries, semble acquise..ou du moins une candidature à la candidature, qui au vu des sondages, ne devrait pas le mener cette année à City Hall.

On trouve des exemples similaires dans la plupart des grandes villes américaines, et aucun exemple comparable en France. Les transfuges du privé qui ont connu une carrière politique en France étaient souvent d'anciens haut fonctionnaires, énarques, ou des avocats ayant de nombreuses connexions politiques et adoubés par le corps politique (ex: Mme Lagarde). A ce jour, les quelques rares entrepreneurs tentant une incursion en politique en France ne percent pas vraiment, à l'instar d'un Charles Beigbeder par exemple.