Plus de "breakfast" chez Tiffany's pour Camille Le Tallec

Le grand joallier New-Yorkais ouvre un magasin de 1000m2 sur les Champs Elysées le 10 juin. Mais dans le même temps, laisse mourir un atelier d’art parisien spécialisé dans la porcelaine peinte à la main.
Tiffany's, rendue mythique par le film Breakfast at Tiffany's, va ouvrir une boutique sur les Champs-Elysées.

"Breakfast at Tiffany's" est sorti en salles le 6 décembre 1961. Depuis l'image d'Audrey Hephburn rêvant devant les vitrines du bijoutier new-yorkais, la mélancolie du film et la petite boite bleue Tiffany's sont iconiques. Mais pas Camille Le Tallec. Pourtant lui aussi s'est promené, en 1961, devant la même vitrine de la 5ème Avenue. Camille le Tallec était un parisien, céramiste et décorateur sur porcelaine. Un artiste.


La clé sous la porte

Et comme il travaillait pour les têtes couronnées d'Europe et d'Asie, dans son petit atelier du 20ème arrondissement, le bijoutier de luxe l'a repéré et décide de travailler avec ce maître de la "chinoiserie" (peinture à la main de motifs chinois) que les anglo-saxons adorent. A la mort de le Tallec, Tiffany's rachète et s'assure la quasi-totalité de la production.

Seulement voila, la "chinoiserie" n'a qu'un temps, la clientèle de Tiffany's change de goût, et l'Atelier Le Tallec, dépendant du seul bijoutier, vient de fermer ces jours ci. Le 92 avenue Daumesnil, sous les voutes du Viaduc des Arts, est vide. Même pas un petit mot sur la porte. Les fours sont froids. Cela à la veille du week-end où l'Europe célèbre les métiers d'arts et quelques semaines avant que Tiffany's n'ouvre sur les Champs Elysées, au 62, un magasin de 1000 m2, à l'ange de la rue de la Boétie, là où toutes les marques du luxe veulent être vues.

Peut-on encore sauver Le Tallec ? 

Tiffany's n'est pas forcément le méchant de l'histoire. Peut-être même la direction new-yorkaise n'est elle pas au courant. Depuis des années les métiers d'arts paient un lourd tribut à la crise. Pas les grands, la Manufacture de Sèvres va bien, mais beaucoup de petites entreprises familiales qui ne s'adaptent pas au marché, ne trouvent pas la bonne niche ou, tout simplement, ferment faute successeur ou de repreneur.

Mais cette fois Tiffany's en a un depuis plus d'un mois et ne lui répond pas. Une start-up, Embem, pense en effet que le savoir faire français a encore de la valeur et que le marché est prometteur au Moyen orient comme au Japon. L'idée ? Annoncer un partenariat ou une reprise de l'Atelier Le Tallec aux alentours du 10 juin, jour d'ouverture du Tiffany's des Champs Elysées. Un petit coup de com ? A côté de l'énorme campagne de communication prévue ?

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Commentaire 1
à écrit le 10/04/2014 à 22:38
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Merci de votre article et d'avoir permis de faire connaître la situation de l'Atelier Le Tallec.... Nous sommes vraiment dans une situation très critique, face au mutisme de Tiffany & Co. La seule façon en effet de les faire bouger c'est de mieux m...

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