Faut-il brûler les bonnes résolutions ?

Alors que débute la nouvelle année sur fond de grand chambardement mondial, il est temps de changer de recette et d'initier une autre façon de redémarrer... pour mieux nous ancrer dans les nouvelles réalités.
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A quoi pourrait bien ressembler les résolutions d'un manager en ce début d'année 2012 ? A celle du mois de septembre au retour de grandes vacances ? Sans doute. En s'appuyant sur les enseignements de 2011, on peut parier sans crainte que ce serait en numéro un : réduire son stress. Deux : mieux équilibrer vie privé-vie professionnelle. Trois : prendre soin de sa santé. La liste nous tombe des mains tellement elle ennuie d'emblée. Assez des sempiternelles "bonnes résolutions", de celles dont on sait que nous les aurons oubliées, balayées sous le tapis de notre cerveau surencombré, d'ici à quelques semaines. "Les bonnes résolutions sont des chèques tirés sur une banque où l'on n'a pas de compte courant", disait Oscar Wilde.

Et si en 2012 on devenait un peu moins "contrôlant", et, soyons provocants, un peu moins "performant" ? Bref un peu plus humain ? Et si la seule vraie réussite était d'être bien avec soi-même ? Prendre le temps de se connaître, mais aussi de découvrir et d'écouter les autres. Passer de mode automatique en mode manuel. Pas facile dans un monde où chacun vit en accéléré, où la vie citadine impose une gestion du temps des plus serrées et une recherche constante de l'optimisation. Surtout dans une époque qui prône l'autonomie comme réalisation suprême. Résultat : on devient des "control freak". Tous les mois de janvier renaît le désir de reprendre le contrôle sur tout ce que l'on a laissé échapper durant les douze derniers mois.

"Under control"

L'idée de repartir du bon pied, si elle est louable, crée d'elle-même une situation de stress. Perfectionnisme exacerbé, insa tisfaction chronique, anxiété démesurée, autant d'éléments qui trahissent une peur existentielle dans un monde de plus en plus déboussolé et déboussolant où le besoin de se rassurer devient évident. Contrôler est un ingrédient fort de la vie professionnelle qui permet d'affirmer son pouvoir, se donner de l'importance, et manifester que tout est "under control". Mais empêche d'accepter la personnalité des autres. Le "contrôler" ne peut pas faire confiance aux autres tant qu'il n'a pas appris à se faire confiance.

Or en 2012 il va falloir apprendre à être plus dans l'altérité. Au sein des entreprises, il est urgent de se serrer les coudes. On accepte les avis des autres sans se sentir menacé. On manage à l'intuition, au ressenti, on se laisse la possibilité du faux pas. On se fait confiance pour adapter au coup par coup et selon les besoins ce qui se présente à nous. On arrête de planifier tout et rien. On apprend à vivre le présent. On ne se fonde pas sur le modèle que l'on s'est établi et dans lequel on s'est enfermé. Pour être heureux, il faut savoir apprécier ce qu'on a et savoir s'abandonner. Une attitude en totale contradiction avec le modèle actuel qui pousse à la performance et exige le mieux pour soi.

Il va nous falloir apprendre à réfléchir non plus en termes de contraintes et d'objectifs mais à se concentrer sur le plaisir de faire. Face aux objectifs que vous vous fixez, et à ceux que vous vivez comme une obligation, interrogez-vous sur vos motivations profondes, est-ce pour vous ou dans le but d'une gratification extérieure ? Faites le tri entre contraintes subies et choisies. Autorisez-vous un jour à renoncer à une obligation et observez les conséquences de ce lâcher prise inattendu. Je vous souhaite une année 2012 toute en légèreté.

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Commentaires 2
à écrit le 02/01/2012 à 16:17
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les bonnes résolutions c'est bien mais comment faire des bonnes résolutions dans le pays où l'on (je n'exclu pas le monde entier) on doit vivre au jour le jour, peut-être au élection présidentielle il y à peu de chançe qui vont changer, il y auras to...

le 21/01/2012 à 8:43
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pathinter : Il faut se fixer des priorités dans la vie. Aller de l'essentiel au superficiel. Vendez votre ordinateur, résiliez votre abonnement, ce sera déjà un bon début.

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