Apple, la fin d'un temps

Par Philippe Cahen  |   |  384  mots
Apple Watch. (Crédits : DR)
Il n'y a pas de révolution iPhone 6 ou Apple Watch. Il y a la fin d'une époque qui s'étire. Le smartphone se décline dans des formats variés, de la montre à la phablette. Il peut même utiliser la surface de la main comme écran, ou la paume comme clavier. Bref, il se décline.

Il peut être lunette ou bague, vêtement ou stylo. Le smartphone se caractérise par ses fonctions actuelles : c'est un récepteur et distributeur d'informations. À partir de données objectives pouvant aller jusqu'à des données de santé, le big data permet la déclinaison vers une information personnalisée.

La prochaine révolution est la « moodtech ». Mood désigne l'humeur d'une personne. On n'est plus dans l'objectif, on est dans le ressenti. La « moodtech » apportera la meilleure compréhension de soi. Dans l'immédiat, ce sont des données objectives interprétées qui dévoilent l'humeur.

Ces données sont dans la construction de son visage, sa perception du moment, la voix, le regard, l'écriture, le rythme cardiaque, la température de la peau et bien d'autres données musculaires, de mouvements, de gestes, de respiration.

Bref, des données objectives interprétatives comme le font les morphopsychologues, par exemple. Ces informations recueillies deviennent une banque de données personnelles et personnalisées qui contribuent à mieux se connaître. La « moodtech » fournit les interprétations courantes comme les interprétations plus pointues en fonction des attentes et demandes : rencontre, visite, sport, repos, etc.

Le smartphone va devenir un... « moodphone », un « coachphone ». Bien sûr, il ne remplacera pas son compagnon, son maître, son... coach, dont le propos sera plus affiné et sans aucun doute plus pertinent. Mais ce compagnon, maître ou coach, n'est pas toujours présent. Le « coachphone », si.

Les fabricants de mobiles tournent autour du projet, les concepteurs d'applications aussi. Ils n'en sont pas loin. Les smartphones à six caméras sont prêts. Les capteurs de mouvement aussi.

Les analyseurs de voix sont sur le bon chemin. La « moodtech » avance en ordre dispersé. Il suffit qu'elle s'organise. Or, lorsque l'on voit l'importance du marché de la « connaissance de soi », voire en aboutissement celui de l'« estime de soi », on imagine aisément l'attente autour de la « moodtech ». C'est d'Apple que l'attente pouvait être la plus naturelle. Comme dans de nombreux marchés, c'est un nouvel acteur qui surprend les anciens.

Pourquoi pas un fabricant de robot humanoïde ? Un fabricant de « moodbot » ?...

Je repars en plongée.

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L'ouvrage le plus récent de Philippe Cahen :
Les Secrets de la prospective par les signaux faibles, Éditions Kawa, 2013.