Wall Street sans direction après les 800 milliards de dollars pour soutenir le crédit

Les places américaines ont fini sans direction mardi, entre l'annonce de mesures destinées à soutenir le crédit à la consommation et le marché immobilier et la révision à la baisse du PIB. Le Dow Jones gagne ainsi 0,43% à 8.479 points et le S&P 500 prend 0,66% à 857 points, mais le Nasdaq perd 0,50% à 1.495 points.

Journée hésitante à Wall Street, après deux séances de forte hausse, notamment sous l'effet de la nomination de Timothy Geithner au poste de Secrétaire au Trésor (ministre des Finances) et du sauvetage de Citigroup par les autorités américaines. Mardi, les marchés ont salué la présentation d'un plan destiné à soutenir le crédit à la consommation et le marché immobilier. Mais la révision à la baisse du Produit intérieur brut (PIB) américain et le pessimisme de l'OCDE a pesé sur les marchés. Les places américaines finissent ainsi sans direction claire.

Le Dow Jones gagne 0,43% à 8.479 points et le S&P 500 prend 0,66% à 857 points. Les valeurs technologiques sont globalement mal orientées après les résultats trimestriels de Hewlett-Packard et sous l'effet de prises de bénéfice. Du coup, le Nasdaq, à forte composante technologique, recule de 0,50% à 1.495 points.

Les autorités américaines ont présenté mardi un ensemble de mesures destinées à soutenir le crédit à la consommation et le marché immobilier. La Réserve fédérale s'est ainsi engagée à racheter jusqu'à 600 milliards de dollars de titres adossés à des prêts hypothécaires et va créer une facilité de 200 milliards dédiée au rachat de titres liés à des prêts à la consommation. La Fed souhaite ainsi réduire le coût et augmenter la disponibilité du crédit pour l'achat de logements, "ce qui devrait à son tour soutenir le marché immobilier et favoriser plus généralement l'amélioration de la situation des marchés financiers".

Du côté des statistiques, le Produit intérieur brut américain a reculé de 0,5% en rythme annuel au troisième trimestre, alors que le département du Commerce avait initialement annoncé un repli de 0,3%. Ce chiffre est cependant conforme aux attentes des marchés. La révision à la baisse s'explique par un plus fort recul que prévu des dépenses de consommation, par une moins bonne tenue du commerce extérieur et par des dépenses de l'Etat fédéral moins fortes qu'annoncé initialement.

Selon l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), le PIB américain devrait reculer de 0,9% l'année prochaine, après une hausse modérée de 1,4% en 2008. Le taux de chômage devrait lui augmenter à 7,3% en 2009 et à 7,5% en 2010.

Par ailleurs, La confiance des consommateurs américains est remontée en novembre à 44,9 points, après s'être effondrée jusqu'à son plus bas historique en octobre, à 38,8 points, selon les chiffres publiés ce mardi par l'institut de conjoncture privé du Conference Board. Ce chiffre est nettement supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur un indice à 39,5 points.

Sur le front des valeurs, Hewlett-Packard perd 5,88% à 33,60 dollars. Le premier fabricant mondial d'ordinateurs a confirmé lundi soir avoir réalisé un bénéfice net par action (BPA) supérieur aux attentes, à 1,03 dollar. Les analystes tablaient sur un BPA de 1 dollar. Mais la révélation anticipée de ce chiffre avait déjà fait s'envoler le titre HP la semaine dernière. Pour 2009, le groupe table sur un bénéfice hors exceptionnels compris 3,88 et 4,03 dollars, là où les marchés anticipent 3,80 dollars.

General Motors a passé la journée dans le rouge mais termine stable à 3,59 dollars. JPMorgan a revu à la hausse sa prévision de la perte du premier constructeur automobile américain pour l'année prochaine. La banque estime que GM devrait perdre 25,25 dollars par action au lieu de 22 dollars. Pour le quatrième trimestre, la perte du groupe de Detroit devrait atteindre 8,75 dollars par action. Englué dans les difficultés financières, General Motors cherche à obtenir l'aide de l'Etat alors qu'il pourrait manquer de liquidités au début de l'année prochaine.

Le secteur bancaire reste bien orienté, au lendemain d'un très fort rebond consécutif au sauvetage de Citigroup par les autorités américaines. La banque de New York, qui a bondi près de 60% lundi, gagne 2,18% à 6,08 dollars. JPMorgan prend 7,94% à 29,77 dollars, Bank of America s'adjuge 1,44% à 14,80 dollars et Wells Fargo progresse de 3,54% à 26,94 dollars. Goldman Sachs grimpe de 6,47% à 71,78 dollars et Morgan Stanley est en hausse de 6,65% à 14,27 dollars.

Le premier constructeur américain de maisons individuelles D.R Horton s'envole de 38% à 6,90 dollars. Pourtant le groupe a publié ce mardi une perte de 800 millions de dollars au quatrième trimestre, soit 2,53 dollars par action. Les analystes tablaient sur une perte de 1,88 dollar par titre.

Warner Music s'adjuge 3,21% à 2,92 dollars. La troisième maison de disque mondiale a dépassé les attentes au quatrième trimestre en dégageant un bénéfice net de 6 millions de dollars. Par action, les profits s'établissent à 4 cents alors que les marchés tablaient sur une perte de deux cents par titre. Le chiffre d'affaires s'inscrit en baisse de 1,5% à 854 millions de dollars. Une performance supérieure au consensus de 839 millions.

Enfin, Analog Devices cède 6,71% à 16,95 dollars. Le fabricant de semi-conducteurs a vu son bénéfice net progresser de 47% au quatrième trimestre, à 143,9 millions de dollars, grâce à une base de comparaison favorable. Mais le groupe table sur une baisse de 20% de son chiffre d'affaires ce trimestre en raison du ralentissement économique.

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