Fermée lundi, Wall Street a très fortement rechuté ce mardi alors que l'activité industrielle de la région de New York a atteint un nouveau plus bas historique. Pas de quoi rassurer les investisseurs, qui doutent désormais de l'efficacité du plan de relance de l'économie de 787 milliards de dollars, adopté la semaine dernière par le Congrès américain et promulgué ce mardi par Barack Obama. Les signes inquiétants pour l'économie américaine se succèdent, faisant s'éloigner la perspective d'un rebond de la première économie mondiale.

Le Dow Jones perd ainsi 3,79% à 7.553 points. L'indice phare de la Bourse de New York termine ainsi à moins d'un point de son plus bas niveau de novembre. Le Nasdaq recule de 4,15% à 1.471 points et le S&P 500 chute de 4,56% à 789 points. 

Sur le front des statistiques, l'indice Empire State, mesurant l'évolution de l'activité manufacturière dans la région de New York, a plongé en février, pour atteindre son plus bas niveau depuis sa création en juillet 2001. Il a chuté à -34,65 contre -22,20 en janvier. Les économistes attendaient de leur côté une dégradation bien moins importante de l'activité, avec un indice de -24.

Du côté des valeurs, Wal-Mart se distingue, gagnant 3,68% à 48,24 dollars. C'est la seule valeur du Dow Jones dans le vert ce mardi. Le premier distributeur mondial a dépassé les attentes des analystes au quatrième trimestre de son exercice décalé 2008-09. Ses profits ont certes reculé de 5,5% sur la période, à 3,79 milliards de dollars. Mais hors exceptionnels, le bénéfice par action (BPA) est ressorti à 1,03 dollar, contre 99 cents escomptés par les marchés. Le groupe table sur un bénéfice compris entre 72 et 77 cents par titre sur le trimestre en cours et compris entre 3,45 et 3,60 dollars sur l'ensemble de l'exercice. Les analystes tablent de leur côté sur 77 cents et sur 3,59 dollars.

General Motors plonge de 12,80% à 2,18 dollars. Le premier constructeur automobile américain doit présenter ce mardi un rapport d'étape de son plan de restructuration exigé par le Congrès américain en échange d'un prêt relais de 9,4 milliards de dollars. Une dernière tranche de 4 milliards de dollars pourrait également être débloquée. A l'inverse, si les parlementaires ne sont pas convaincus par les mesures prises par le groupe de Detroit, ils pourront exiger le remboursement des sommes déjà perçues. GM a déjà annoncé la suppression de 10.000 postes administratifs et l'ouverture d'un guichet de départ pour ses 62.000 salariés affiliés à l'UAW, le principal syndicat du secteur automobile. Et selon le Wall Street Journal, l'ancien numéro un mondial n'exclurait plus un passage sous la protection du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. Dans son sillage, Ford chute de 3,98% à 1,69 dollar.

Les valeurs bancaires poursuivent leur dégringolade entamée la semaine dernière après la présentation du plan de stabilisation du secteur financier par Timothy Geithner, le nouveau secrétaire au Trésor. Depuis les investisseurs ne manquent pas de manifester leur déception, sanctionnant lourdement les titres des grandes banques américaines. Bank of America recule ainsi de 12,03% à 4,90 dollars, JPMorgan perd 12,31% à 21,65 dollars, Wells Fargo abandonne 13,13% à 13,69 dollars et Citigroup cède 12,32% à 3,06 dollars. L'établissement new-yorkais ne trouverait pas d'acheteur pour les actifs qu'il souhaite vendre, affirme ce mardi le New York Post.

Les compagnies pétrolières, dont la variation influe fortement sur les indices new-yorkais du fait de leur forte capitalisation, sont également dans le rouge alors que les cours du pétrole sont très nettement repartis à la baisse, perdant plus de deux dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). Exxon Mobil perd 4,44% à  71,28 dollars, Chevron cède 5,09% à 66,18 dollars et ConocoPhillips affiche un repli de 5,98% à 42,94 dollars. Les parapétrolières Schlumberger et Halliburton chutent respectivement de 8% à 38,20 dollars et de 10,55% à 16,36 dollars.