Wall Street termine dans le rouge malgré les bancaires

Les places américaines sont reparties à la baisse ce jeudi, plombées par les mauvais chiffres du jour et par la perte de General Motors. La bonne tenue du secteur bancaire ne compense pas. Le Dow Jones perd ainsi 1,22% à 7.182 points, le Nasdaq recule de 2,38% à 1.391 points et le S&P 500 cède 1,58% à 753 points.

Wall Street termine de nouveau dans le rouge ce jeudi. La Bourse de New York avait pourtant ouvert en hausse, profitant notamment de la hausse des valeurs bancaires, qui poursuivent leur mouvement de rattrapage après plusieurs séances de fortes chutes. Les déclarations rassurantes de Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale, semblent avoir écarter les craintes d'une nationalisation des grandes banques américaines. D'autre part, le Trésor a présenté mercredi les grandes lignes de sa nouvelle stratégie, consistant à leur apporter les capitaux pour compenser leurs pertes pendant les deux années à venir. Mais les mauvaises statistiques du jour et la perte gigantesque de General Motors ont pesé sur les marchés.

Le Dow Jones perd ainsi 1,22% à 7.182 points, le Nasdaq recule de 2,38% à 1.391 points et le S&P 500 cède 1,58% à 753 points.

Sur le front des statistiques, les commandes de biens durables sont tombées à leur plus bas niveau depuis six ans, chutant de 5,2% en janvier. Les économistes n'attendaient qu'un repli de 2,5%. Ce chiffre est d'autant plus mauvais que la baisse de mois de décembre a fortement été revue à la hausse, passant de -2,6% à -4,6%.

Par ailleurs, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage  ont touché leur plus haut niveau depuis octobre 1982. Elles se sont élevées à 667.000, alors que les marchés tablaient sur 625.000 inscriptions. En moyenne ajustée sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif d'une tendance, le nombre de nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage s'est également affiché en hausse, pour la sixième semaine consécutive, montant à 639.000. Ce chiffre est lui aussi au plus haut depuis 1982.

Du côté des valeurs, General Motors cède 6,67% à 2,38 dollars. Le premier constructeur automobile américain a accusé une perte de 9,6 milliards de dollars au quatrième trimestre, portant son déficit annuel à 30,9 milliards. Hors éléments exceptionnels, la perte ressort à 9,65 dollars par action sur les trois derniers mois de 2008, bien plus que les 7,40 dollars attendus par les marchés. Le chiffre d'affaires a chuté de 34% sur la période, à 30,8 milliards de dollars. Les marchés escomptaient des ventes de l'ordre de 35 milliards. Rick Wagoner, le PDG du géant de Detroit, doit rencontrer ce jeudi les membre de la commission chargée du plan d'aide au secteur automobile. GM espère obtenir de nouveaux prêts, après avoir déjà reçu 13,4 milliards de dollars, pour faire à ses problèmes de liquidités. Il réclame 16,6 milliards supplémentaires.

Les grands laboratoires pharmaceutiques font les frais de la réforme du régime de santé envisagée par Barack Obama et dont les grandes lignes ont été présentées ce jeudi. Il prévoit d'étendre la couverture santé à 46 millions de personnes, tout en réduisant les remboursements aux assureurs
santé privés, en permettant aux américains d'acheter des médicaments moins chers à l'étranger et en mettant en place un arsenal juridique destiné à empêcher les grands groupes pharmaceutiques de nouer des accords afin de limiter la concurrence des génériques. Merck cède ainsi 6,70% à 26,04 dollars, Bristrol Myers Squibb chute de 5,23% à 19,40 dollars, Pfizer abandonne 2,91% à 12,70 dollars, Eli Lilly laisse 4,67% à 31,04 dollars et Schering-Plough perd 2,91% à 17,04 dollars. L'assureur santé Humana plonge de son côté de 19,48% à 23,64 dollars.

Les valeurs financières continuent de jouer au yo-yo, après plusieurs séances marquées par une forte volatilité et des volumes de transactions très importants. Citigroup perd ainsi de 2,38% à 2,46 dollars après avoir ouvert en forte hausse. Selon le Wall Street Journal, un accord serait imminent avec les autorités américaines en vue d'une prise de participation de l'Etat dans la banque new-yorkaise pouvant aller jusqu'à 40%. L'établissement rencontre de graves difficultés financières qui ont déjà contraint le Trésor à injecter 45 milliards de fonds publics pour lui éviter la faillite.

Bank of America s'adjuge 3,10% à 5,32 dollars. La banque de Caroline du Nord étudierait la cession de la banque privée First Republic Bank. Cette dernière faisait partie des actifs de Merrill Lynch, l'ancienne banque d'affaires rachetée en fin d'année dernière et dont les pertes ont dépassé les 18 milliards de dollars au quatrième trimestre. Wells Fargo prend 7,14% à 14,40 dollars et JPMorgan gagne 6,07% à 23,05 dollars. Cette dernière a annoncé la suppression de 12.000 emplois au total au sein de Washington Mutual, l'ancienne première caisse d'épargne américaine qu'elle a rachetée en septembre dernier.

American International Group (AIG) s'envole de 13,04% à 52 cents. L'ancien premier assureur mondial pourrait être démantelé en trois unités qui seraient alors nationalisées. Cette restructuration pourrait être annoncée lundi prochain, après une réunion du conseil d'administration ce week-end, écrit le Financial Times. Le groupe, qui pourrait annoncer jusqu'à 60 milliards de dollars de pertes au quatrième trimestre, est détenu à 79,9% par l'Etat américain. Ce dernier lui a accordé environ 150 milliards de dollars de prêts.

Sears recule de 0,81% à 35,54 dollars. La première chaîne américaine de grands magasins a dépassé les attentes au titre de son quatrième trimestre avec un bénéfice net de 190 millions de dollars, contre 426 millions l'année précédente. Hors exceptionnels, les profits ressortent à 2,94 dollars par action là où les analystes escomptaient 2,68 dollars. Les ventes du groupe ont souffert du ralentissement de la consommation pendant les fêtes de fin d'année. Elles ont ainsi chuté de 12% à 13,3 milliards de dollars.

IBM prend 3,57% à 88,97 dollars. Le groupe informatique américain a confirmé ce jeudi sa prévision de résultat pour 2009, tablant toujours sur un bénéfice par action de 9,20 dollars. Le groupe a par ailleurs indiqué que les résultats de janvier faisaient ressortir une hausse des signatures de contrat dans les services, permettant d'anticiper une croissance des signatures sur l'ensemble du premier trimestre.

Yahoo! s'adjuge 4,01% à 12,98 dollars. Le portail Internet californien a annoncé le départ du directeur financier, Blake Jorgensen, dans le cadre de la vaste réorganisation orchestrée par la nouvelle directrice exécutive Carol Bartz. Cette dernière est arrivée à la tête du groupe début janvier à la place de Jerry Yang, le co-fondateur de Yahoo en conflit ouvert avec plusieurs actionnaires dont le milliardaire Carl Icahn.

Enfin, Avis Budget chute de 12% à 44 cents. La société de location de voitures a publié ce jeudi une perte plus importante que prévue au quatrième trimestre, à 121 millions de dollars. Hors éléments exceptionnels, le déficit atteint 1,08 dollar par action alors que les analystes prévoyaient un résultat négatif de 30 cents par action. Le groupe, qui a déjà supprimé 2.200 emplois et fermé neuf sites, a indiqué qu'il allait continuer à adapter le niveau de son parc de véhicules à l'évolution de la demande.

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