Wall Street termine en hausse mais reste hésitante

Les places américaines ont opté pour le vert jeudi, comblant leurs pertes du début de séance alors que le secteur immobilier américain ravivait les inquiétudes. Le Dow Jones gagne 1,19% à 8.125 points, le Nasdaq progresse de 2,68% à 1.670 points et le S&P 500 prend 1,55% à 865 points

Prise entre deux eaux, Wall Street a longtemps hésité  jeudi avant d'opter pour la hausse. D'un côté, JPMorgan a publié de meilleurs résultats que prévu, tout comme Wells Fargo et Goldman Sachs l'avait fait avant elle, et les demandes d'allocations chômage ont nettement reculé. Mais de l'autre, le marché immobilier américain s'est fortement dégradé en mars. S'y ajoute le dépôt de bilan de General Growth. Mercredi, les marchés américains avaient progressé en fin de séance alors que la Réserve Fédérale avait noté dans son traditionnel Livre beige "une modération du rythme de la chute" de l'activité dans "cinq des douze régions", dont celle de New York, de Chicago et de San Francisco.

A la clôture, le Dow Jones gagne 1,19% à 8.125 points, le Nasdaq progresse de 2,68% à 1.670 points et le S&P 500 prend 1,55% à 865 points

Sur le front des statistiques, les mises en chantier de logements ont de nouveau chuté en mars, après leur rebond inattendu de février. Elles ont reculé de 10,8% pour tomber à 510.000 unités en rythme annuel, la deuxième plus mauvaise performance depuis la création de cette série en 1959. Les économistes anticipaient 550.000 mises en chantier. Ce chiffre est d'autant plus mauvais que le Département du Commerce a abaissé le résultat de février, passé de 583.000 à 572.000. Par ailleurs, le nombre de permis de construire délivrés en mars a plongé de 9%, à 513.000 unités en rythme annuel. C'est leur plus bas niveau depuis le début de la publication de cette statistique en 1960. Les analystes attendaient de leur côté 549.000 permis.

D'autre part, sur le front de l'emploi, le nombre de nouvelles inscriptions au chômage a reculé le mois dernier, avec 610.000 dossiers déposés. Un chiffre très en dessous des prévisions des analystes qui en attendaient 658.000. En moyenne sur quatre semaines, chiffre considéré comme plus représentatif d'une tendance, le nombre des nouveaux inscrits au chômage s'est établi à 651.000, en baisse de 8.500 par rapport à la semaine précédente.

Enfin, la contraction de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie a ralenti en avril. L'indice d'activité est ainsi ressorti à -24,4 contre -35 en mars. Les économistes avaient anticipé un indice de -32.

Du côté des valeurs, JPMorgan progresse de 2,09% à 33,24 dollars. La deuxième banque américaine a dépassé les attentes au premier trimestre 2009, confirmant que le pire semble être passé pour le secteur. L'établissement a dégagé un bénéfice net de 2,14 milliards de dollars sur les trois premiers mois de l'année, contre 2,4 milliards de dollars l'an passé. Par action, les profits ressortent à 40 cents contre seulement 32 attendus par les analystes. Le produit net bancaire, l'équivalent du chiffre d'affaires, a grimpé de 50%, à 26,92 milliards de dollars, en raison de l'intégration dans les comptes de Washington Mutual et de Bear Stearns. JPMorgan a par ailleurs annoncé qu'il comptait rembourser dès que possible les 25 milliards d'aides accordés par l'Etat américain.

Dans son sillage, Citigroup s'adjuge 1,01% à 4,01 dollars. La banque de New York publiera ses résultats vendredi. Et les analystes spéculent ces derniers jours sur un éventuel retour dans le vert, après six trimestres consécutifs de baisse. Mais Bank of America recule de 0,86% à 10,34 dollars et Wells Fargo cède 0,51% à 19,45 dollars. L'établissement californien a fait état la semaine passée de résultats préliminaires très largement supérieurs aux attentes. Goldman Sachs, qui a également fait mieux que prévu au titre de son premier trimestre, est stable à 121,19 dollars et Morgan Stanley affiche un gain de 2,22% à 23,97 dollars.

Toujours sur le secteur financier, American International Group (AIG) progresse de 5,63% à 1,69 dollar. L'ancien premier assureur mondial a officialisé ce jeudi la cession de ses activités d'assurances automobiles aux Etats-Unis au suisse Zurich Financial Services (ZFS), confirmant ainsi les rumeurs relayées en début de journée par le Financial Times et le Wall Street Journal. Le montant de la transaction s'élève à 1,9 milliards de dollars, ce qui représente la plus importante cession réalisée par AIG afin de rembourser les 170 milliards de dollars prêtés par le Trésor pour lui éviter la faillite.

American Express termine en hausse de 0,34% à 20,69 dollars. JPMorgan prévoit désormais une perte de 4 cents par action au premier trimestre pour le spécialiste des cartes de crédit, contre un bénéfice de 15 cents précédemment. La banque a par ailleurs abaissé son objectif de cours à 10,50 dollars, avec une recommandation revue à "sous pondérer".

Sur le secteur immobilier, General Growth est suspendu de cotation. Le groupe, propriétaire de centres commerciaux et d'immeubles, a demandé à être placé sous la protecion du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites, ce qui lui permettra de se restructurer à l'abri de ses créanciers. Sa dette est estimée à 27 milliards de dollars alors que ses actifs s'élèvent à 24 milliards. Depuis un an, le titre de General Growth s'est effondré de 97%. En novembre, le cours de son action est tombé à seulement 24 cents et mercredi à la clôture de Wall Street, il n'était valorisé qu'à hauteur de 329 millions de dollars.

Sun Microsystems repart à la hausse ce jeudi, s'adjugeant 4,40% à 6,40 dollars. Le groupe informatique serait prêt à reprendre les négociations avec IBM après avoir rejeté une première offre de 7 milliards de dollars. Un prix jugé trop bas par les dirigeants de Sun. Si la fusion devait finalement avoir lieu, la part du marché américain des deux groupes fusionnés pourrait atteindre 42% dans les serveurs et 65% dans le stockage de données. Il s'agirait en outre de la plus importante acquisition jamais réalisée par IBM. Mais ce dernier ne serait pas intéressé par de nouvelles discussions, affirme CNBC. Son action prend 2,61% à 101,43 dollars.

Hewlett-Packard bondit de 5,02% à 36,60 dollars. Le premier fabricant mondial d'ordinateurs a détroné Dell aux Etats-Unis, prenant la tête du marché américain lors des trois premiers mois de l'année, selon des études des cabinets spécialisés IDC et Gartner. Ce dernier estime par ailleurs que les ventes d'ordinateurs sur le sol américain ont été plus fortes qu'attendu sur la période. De son côté, Dell grimpe de 6,67% à 10,88 dollars.

Activision Blizzard gagne 1% à 10,13 dollars. Le premier éditeur mondial de jeux vidéo a annoncé ce jeudi que ses résultats au titre de son dernier trimestre 2008-09 seraient supérieurs à ses précédentes prévisions. A la mi-février, le groupe avait indiqué qu'il tablait sur un bénéfice hors exceptionnels de 3 cents par action, pour un chiffre d'affaires de 860 millions de dollars. Activision avait déjà dépassé les attentes au troisième trimestre, incluant la période cruciale des fêtes de fin d'année, malgré une perte de 72 millions de dollars.

Enfin, Harley Davidson s'adjuge 5,72% à 18,11 dollars. Le fabricant de motos a vu son bénéfice net plongé de 37% au premier trimestre, à 118 millions d'euros. Ses ventes ont reculé de 2% sur la période, à 1,29 milliard de dollars, et elles devraient chuter entre 10% et 13% sur l'ensemble de l'exercice. Le groupe a par ailleurs annoncé la suppression de 300 à 400 de postes supplémentaires sur deux ans, portant le nombre total de licenciements entre 1.400 et 1.500. Cette restructuration devrait coûter entre 120 et 150 millions de dollars au cours des deux prochains exercices.

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