Inquiétudes sur la dette de l'Etat américain, Wall Street pique du nez

Les places américaines ont nettement reculé mercredi, s'inquiétant du financement de la dette de l'État fédéral. En outre, les marchés s'interrogent toujours sur le sort de General Motors. Le Dow Jones perd ainsi 2,05% à 8.300 points, le S&P 500 recule de 1,90% à 893 points et le Nasdaq abandonne 1,11% à 1.731 points.

Wall Street a perdu mercredi les gains enregistrés la veille et provoqués par le bond du moral des ménages américains. Les opérateurs s'inquiètent du financement de la dette de l'Etat fédéral après le faible intérêt des investisseurs pour les bons du Trésor émis aujourd'hui. La semaine dernière, ils craignaient que la dette à long terme américaine perde sa note triple A auprès des agences de notations.  Les marchés sont en outre partagés après des statistiques immobilières mitigées et attendent également d'en savoir plus sur le sort de General Motors, qui pourrait se placer sous la protection du Chapitre 11 de la loi américain sur les faillites dès aujourd'hui.

Naviguant autour de l'équilibre jusqu'à la mi-séance, les indices new-yorkais ont par la suite piqué du nez. Le Dow Jones perd ainsi 2,05% à 8.300 points, le S&P 500 recule de 1,90% à 893 points et le Nasdaq abandonne 1,11% à 1.731 points.

Sur le front des statistiques, les reventes de logements ont progressé de 2,9% en avril, par rapport au mois de mars, à 4,68 millions d'unités. C'est légèrement mieux que les prévisions des économistes, qui misaient sur 4,66 millions reventes. Ce chiffre fait suite à une série d'indicateur particulièrement négatif pour un secteur immobilier américain encore bien loin de la sortie de crise. En revanche, le prix prix médian de revente s'inscrit en baisse de 15,4% sur un an, à 170.200 dollars. Les stocks de logements existants en vente ont augmenté de 8,8% le mois dernier à 3,97 millions.

Du côté des valeurs, General Motors plonge de 20,14% à 1,15 dollar. Le titre a joué au yo-yo mardi alors que les marchés sont dans l'expectative. Le dépôt de bilan semble désormais inévitable pour le premier constructeur automobile américain après l'échec de la restructuration de sa dette obligataire, visant à convertir 27 milliards de dollars de créances contre 10% de son capital. Le conseil d'administration du groupe va se réunir pour discuter des mesures à prendre à la lueur de l'échec de son offre, qui expirait hier soir. Il s'agissait de l'une des deux mesures exigées par l'Etat américain avant d'envisager de nouvelles aides publiques et ainsi éviter le placement sous le Chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites. La première, un accord avec les syndicats pour réduire les coûts, a été remplie.

Sur le secteur financier, Bank of America cède 0,64% à 10,91 dollars. La première banque américaine a annoncé ce mercredi avoir déjà renforcé son capital à hauteur de 26 milliards de dollars, après la conversion d'obligations hybrides en actions ordinaires. Cette opération s'ajoute à une augmentation de capital de 13,47 milliards de dollars et à la cession pour 7,3 milliards de dollars de parts dans la banque chinoise CCB. Les autorités américaines ont demandé, après les résultats des tests de résistance (stress tests), à l'établissement de Caroline du Nord de lever 33,9 milliards de dollars de fonds, afin d'être suffisamment bien armé pour faire face à la dégradation de l'économie américaine. Bank of America a six mois pour trouver ces fonds et ne compte pas faire appel à une nouvelle aide de l'Etat, après avoir déjà reçu 45 milliards de dollars.

La banque régionale PNC Financial Services chute de 4,95% à 41,11 dollars après l'annonce d'une augmentation de capital de 600 millions de dollars au cours des deux dernières semaines. Soit le montant réclamé par les autorités américaines à l'issue des stress tests. Le groupe de Pittsburgh a par ailleurs fait état de sa volonté de rembourser au plus vite les 7,6 milliards de dollars d'aides plubiques reçues dans le cadre du plan Tarp.

Les autres valeurs bancaires sont dans le rouge alors que la Federal Deposit Insurance Corporation (FDIC), l'agence américaine de garantie des dépôts bancaires, a indiqué ce mercredi que le nombre d'établissements considérés en difficulté était passé de 252 à 305, soit une hausse de 21%. Le secteur n'avait pas connu une telle situation depuis 1994. Les actifs détenus par ces "banques à problèmes" ont nettement augmenté, à 220 milliards de dollars, contre 159,4 milliards fin 2008. Seule éclaircie dans ce sombre horizon, le secteur bancaire américain est tout de même revenu dans le vert, enregistrant un bénéfice de 7,6 milliards de dollars, après avoir enregistré sa première perte trimestrielle depuis 1990 au quatrième trimestre 2008.

Les valeurs pétrolières ont égalment reculé alors que le cours du brut a touché ce jeudi son plus haut niveau depuis novembre dernier, au-dessus des 63 dollars à New York. Les marchés sont calmes en attendant demain la conférence ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Ils misent sur un maintien des quotas du cartel. Les stocks hebdomadaires américains seront également publiés ce jeudi. Exxon Mobil perd 2,16% à 68,30 dollars, Chevron abandonne 1,66% à 64,57 dollars et ConocoPhillips baisse de 1,24% à 44,47 dollars.

Monsanto cède 6,30% à 79,88 dollars. Le producteur américain de semences génétiquement modifiées a averti que ses profits annuels devraient se situer dans le bas de ses prévisions, misant sur un bénéfice par action (BPA) de 4,40 dollars. Le groupe tablait précédemment sur une fourchette allant de 4,40 à 4,50 dollars. Cette dernière était déjà inférieure aux attentes des analystes, qui escomptaient 4,61 dollars. Monsanto met en avant la concurrence accrue sur le secteur des herbicides. Au troisième trimestre, le groupe attend un BPA de 1,15 dollar, nettement inférieur au 1,58 dollar anticipé par les opérateurs.

Staples recule de 2,26% à 29,93 dollars. Le numéro un mondial des fournitures de bureaux a pourtant publié des résultats conformes aux attentes, avec un bénéfice net de 147 millions de dollars au tritre de son premier trimestre. Cela représente 22 cents par action, une fois les éléments exceptionnels exclus, soit un cent de mieux que le consensus. Son chiffre d'affaires a progressé de 19%, à 5,82 milliards de dollars, en raison d'une acquisition aux Pays-Bas. Mais ses ventes ont reculé de 8% en Amérique du Nord à nombre de magasins comparables.

Enfin, Take-Two grimpe de 7,93% à 9,53 dollars. Le groupe américain de jeux vidéo a publié une perte de 10 millions de dollars au titre de son deuxième trimestre. Par action et hors exceptionnels, elle s'élève à 4 cents alors que les marchés attendaient un déficit de 14 cents. Le chiffre d'affaires de l'éditeur de la série Grand Theft Auto (GTA) a plongé de 57% sur la période, tombant à 230 millions de dollars. Le consensus était de 216,6 millions de dollars. Par ailleurs, Take-Two a revu à la baisse ses prévisions de ventes pour l'ensemble de son exercice. Elles devraient ainsi être comprises entre 1,05 et 1,15 milliard de dollars, au lieu de 1,1-1,25 milliard précédemment attendu.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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PASSIONNANT !!!

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Quand on fait partie des A3I et que l'on bafoue le respect des fondamentaux économique, à terme le résultat ne peut être que catastrophique

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