Wall Street en baisse après la chute du moral des ménages

Les places américaines sont reparties dans le rouge mardi, réagissant à la baisse surprise du moral des ménages. Le repli est cependant limité par la résistance des prix de l'immobilier. Le Dow cède ainsi 1,25% à 8.442 points, le Nasdaq recule de 0,78% à 1.833 points et le S&P 500 abandonne 1,21% à 916 points.
(Crédits : <small>Reuters</small>)

Wall Street a clôturé dans le rouge mardi. Les marchés ont notamment réagi à la chute du moral des ménages, mesuré par le Conference Board, en attendant ces deux prochains jours de nouvelles statistiques importantes sur l'emploi et la production manufacturière. Le S&P reste sur deux semaines consécutives de baisse, une première depuis mars dernier où il avait touché son plus bas niveau en 12 ans. Les prochains chiffres pourraient donc mettre à mal le rally observé ces trois derniers mois sur les places américaines.

A la clôture, le Dow cède 0,97% à 8.447 points, le Nasdaq recule de 0,49% à 1.835 points et le S&P 500 abandonne 0,85% à 919 points. Malgré tout, le S&P 500 enregistré sa plus forte progression trimestrielle depuis 1998, gagnant 15% depuis avril. Le Dow Jones a grimpé de 11% sur la période.

Sur le front des statistiques, la confiance des consommateurs mesurée par l'institut privé de conjoncture du Conference Board a nettement chuté en juin, tombant à 49,3 points. Une baisse surprise alors que les économistes attendaient une stabilité de cet indicateur, à 55,3 points. Les ménages sont à la fois plus pessimistes sur la situation actuelle que sur leurs attentes pour les six mois à venir. Leur moral est particulièrement suivi par les opérateurs, alors que la consommation constitue le moteur traditionnel de la croissance outre-Atlantique. La semaine passée, les marchés s'étaient déjà inquiétés de la hausse du taux d'épargne, au plus haut depuis 15 ans.

Par ailleurs, les prix de l'immobilier ont ralenti leur chute au moins d'avril, reculant de 18,1% sur un an. En mars, la baisse avait atteint 18,7% selon l'indice S&P/Case-Shiller mesurant les prix dans les 20 plus grandes agglomérations américaines. Les analystes attendaient une chute de 18,75% en glissement annuel. Entre mars et avril, le repli n'a atteint que 0,6%, contre 2,2% le mois précédent et contre 1,8% attendu par les économistes.

Enfin, l'activité industrielle dans la région de Chicago s'est moins fortement dégradée en juin qu'en mai. L'indice PMI des directeurs d'achats de Chicago est ainsi ressorti à 39,9 ce mois-ci contre 34,9 le mois précédent. Les marchés avaient anticipé un chiffre de 39. Un indice de 50 marque la frontière entre une croissance et une contraction de l'activité dans le secteur manufacturier.

Du côté des valeurs, Ford prend 4,84% à 6,06 dollars. Le deuxième constructeur automobile américain, le dernier encore coté à New York après le retrait de General Motors, estime avoir gagné des parts de marché en juin aux Etats-Unis. Il table sur une baisse comprise entre 10 et 20% de ses ventes sur un an, alors que l'ensemble du marché devrait avoir reculé de 25 à 30%. Le groupe, qui espère renouer avec les bénéfices en 2011, a par ailleurs annoncé qu'il allait relever de 5,4% son niveau de production au troisième trimestre par rapport à ses dernières prévisions.

Sur le secteur financier, Goldman Sachs abandonne 1,40% à 147,27 dollars. La banque suisse UBS est repassée à l'achat sur le titre de la banque d'affaires, l'estimant bien positionnée pour traverser la crise actuelle en raison de la robustesse de son capital et de sa faible exposition aux crédits à la consommation et aux entreprises. UBS a également relevé à "achat" sa recommandation à court terme sur Citigroup. L'action de la banque new-yorkaise cède 1,99% à 2,96 dollars.

L'ancien numéro mondial de l'assurance American International Group (AIG) plonge 15,04% à 1,13 dollar. Le groupe pourrait enregistrer de nouvelles pertes de valorisation sur un portefeuille de CDS (Credit default swap) détenu par sa filiale AIG Financial Products et dont le montant total est évalué à 192,6 milliards de dollars. L'an passé, AIG a perdu pas moins de 100 milliards de dollars, dont 62 milliards sur le seul quatrième trimestre, ne devant sa survie qu'aux injections répétées de fonds publics.

Emulex chute de 10,11% à 9,78 dollars. Pourtant, Broadcom (-0,48% à 24,79 dollars) a relevé son offre de rachat du fabricant de semi-conducteurs, passée de 764 à 912 millions de dollars (de 9,25 à 11 dollars par action). Mais les marchés espéraient un montant encore plus élevé. La première offre présentée en mai avait été rejetée par le conseil d'administration du groupe, estimant qu'elle sous-estimait sa valeur et ses perspectives de croissance à long terme. La direction d'Emulex a fait savoir qu'elle étudierait cette nouvelle proposition et a conseillé aux actionnaires de ne pas y répondre favorablement pour le moment.

FedEx ne profite d'une amélioration de recommandation. Barlcay's est en effet passé de "pondération en ligne" à "surpondérer" sur l'action du deuxième groupe américain de messagerie express et de logistique. Les analystes estiment que les marchés sous-estiment la marge de progression du cours, en négligeant les efforts de réduction de coûts mis en place par la société basée à Memphis. L'action perd 0,04% à 55,61 dollars.

Enfin, Electronic Arts s'adjuge 4,37% à 21,72 dollars. Bank of America est passée de "neutre" à "achat" sur le titre du deuxième éditeur mondial de jeux vidéo, citant notamment les ventes solides des "Sims 3". Les analystes de la première banque américaine estiment ainsi qu'EA devrait dépasser ses objectifs au cours de l'année fiscale 2009-10.

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Commentaires 2
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Je me permets de conseiller la lecture d'un article récent qui permet de comprendre la chute du moral des ménages, il porte sur l'immobilier aux USA : http://criseusa.blog.lemonde.fr/2009/06/28/125/ L'évolution du patrimoine des ménages n'est pas ét...

à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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Pour comprendre le moral des ménages, il faut aussi lire http://criseusa.blog.lemonde.fr/2009/05/18/la-faillite-de-l%e2%80%99amerique-des-proprietaires-%e2%80%93-une-perspective-historique-sur-le-retournement-du-marche-immobilier/

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