Les craintes sur la croissance rattrapent la Bourse de Paris

Les premières publications de résultats, globalement positives, n'y auront rien fait. Les investisseurs ont flanché après de nouveaux indicateurs américains décevants. Sur la semaine, l'indice CAC 40 cède 1,5%.

Malgré une entame de semaine encourageante, la Bourse de Paris a terminé vendredi sur une note beaucoup plus négative. Le CAC 40 a chuté de plus de 2%, rattrapé par les inquiétudes sur la croissance américaine et alors que les derniers résultats d'entreprises outre-atlantique étaient moins positifs.

Du coup, sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien affiche un repli de 1,5% alors qu'il alignait encore mardi six séances consécutives de hausse. Mais dans des volumes creux, chaque annonce, qu'elle soit bonne ou mauvaise, a pesé.

Et au match de la micro contre la macroéconomie, c'est la dernière qui l'a emporté. La publication de plusieurs indicateurs américains décevants est venue relancer les inquiétudes sur la vigueur de la reprise économique aux Etats-Unis.

Statistiques décevantes d'abord pour la consommation : mardi, les ventes de détail ont été annoncées en baisse plus forte que prévu pour le mois de juin (0,5% contre 0,2% attendu). Vendredi, c'était au tour de la confiance des consommateurs, mesurée par l'indice Michigan, de flancher en affichant une chute brutale en juillet à 66,5 points contre 76 en juin.

Du côté de l'activité industrielle, le plongeon inattendu de l'indicateur de la Réserve fédérale de Philadelphie (à 5,1 points en juillet, contre 8 points en juin) a fait chuter les marchés jeudi. Cette statistique faisait suite à un autre indicateur tout aussi décevant sur l'activité industrielle des Etats-Unis. L'indice Empire State sur l'activité manufacturière s'est en effet effondré en juillet à 5,08 points contre 19,57 points en juin.

Un bon démarrage

Toutes ces statistiques décevantes ont renforcé les craintes sur un ralentissement de la reprise outre-atlantique. Des craintes déjà réactivées mercredi soir avec la publication des "minutes" de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). On y apprenait que la banque centrale se montre moins optimiste pour les perspectives de croissance et d'emploi, à tel point que le débat s'est engagé sur l'opportunité de mettre en place de nouvelles mesures de relance.

Dans le même temps, la Chine est venue mettre son grain de sel alors que le gouvernement chinois faisait état d'un essoufflement de l'activité au deuxième trimestre avec une croissance à 10,3% contre 11,9% au premier trimestre.

En face de ces indicateurs, l'actualité des entreprises a bien tenté de s'imposer. Le bon démarrage de la saison des résultats d'entreprises, avec les annonces d'Alcoa, Intel et JP Morgan, a fait souffler un vent d'optimisme dans le sillage du fort rebond des marchés la semaine dernière.

Un souffle bientôt balayé toutefois par des indicateurs comme on l'a vu décevants et par des annonces d'entreprises également beaucoup moins satisfaisantes. Vendredi, les résultats des banques Bank of America et Citigroup ainsi que ceux de Google et General Electric ont déçu, entraînant les places financières dans le rouge.

Les banques à la peine

Dans ce contexte d'incertitudes, ce sont comme d'habitude les valeurs bancaires et cycliques qui ont le plus souffert. Plus fort repli du CAC 40, BNP Paribas décroche sur la semaine de 6%. Société Générale recule de 5,5% et Crédit Agricole de 3,5%.

De leur côté, Alstom abandonne 5,6% sur les cinq dernières séances, ArcelorMittal 4%, Bouygues 3,7% et Lafarge 3%.

EADS (-3,5% sur la semaine) a pour sa part souffert de la forte poussée de l'euro face au dollar qui a porté la monnaie européenne au-delà de 1,30 dollar pour la première fois depuis début mai. L'équipementier aéronautique Safran a aussi été pénalisé (-7,6%) et signe le plus fort repli sur la semaine des valeurs du SBF 120.

Exception parmi les valeurs cycliques, le secteur automobile continue de profiter de l'appétit des investisseurs. Peugeot, seule valeur du CAC 40 dans le vert vendredi, affiche même la plus forte progression hebdomadaire de l'indice (+2,8%). Son concurrent Renault prend 1,4% et Michelin 0,02%.

Malgré l'accueil mitigé vendredi de son chiffre d'affaires trimestriel, Carrefour affiche un bilan positif sur la semaine (+0,6%). Ce n'est pas le cas de l'Oréal qui recule pour sa part de 0,3%, le groupe n'ayant pas séduit le marché sur ses performances au deuxième trimestre.

"Stress tests" attendus

Les annonces d'entreprises vont continuer à animer le marché la semaine prochaine avec une nouvelle salve de publications. Surtourt, la volatilité risque d'être très forte avant le grand rendez-vous des "stress tests" des banques européennes dont la publication est attendue le vendredi 23 juillet.

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