L'activité des introductions en Bourse prête à retrouver son record de 2007

Dopé par l'Asie, le montant des capitaux levés entre janvier et novembre dans le monde atteint déjà 255 milliards de dollars, selon les dernières données du cabinet d'Ernst & Young, en exclusivité pour "La Tribune".
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Le constat peut paraître saugrenu, mais contrairement aux idées reçues, les conditions de marché ne constituent pas le principal facteur déterminant de l'activité du marché primaire actions. De Paris à Hong-Kong, en passant par New-York et Paris, les indices ont dégringolé de 20 à plus de 50 % depuis leurs plus-hauts annuels de 2007. Pourtant, rarement les sommes récoltées lors d'introductions en Bourse n'auront été aussi élevés.

Selon un rapport d'Ernst & Young, 255 milliards de dollars ont d'ores et déjà été levés dans le monde entre janvier et novembre. C'est seulement 40 milliards de dollars de moins que l'ensemble des fonds amassés en 2007, qui s'était imposée comme une année record en termes d'introductions en Bourse. Il y a donc fort à parier que l'année 2010 affichera des niveaux d'activité voisins de ces pics historiques. Et pour cause, en seulement deux mois (octobre et novembre), les introductions en Bourse ont déjà mobilisé, à l'échelle mondiale, autant de capitaux qu'à l'issue du quatrième trimestre 2007. L'Asie confirme sa domination sans partage sur le reste du monde et notamment sur les économies occidentales matures.

Cette zone du globe, y compris les régions du Pacifique, représente 66 % des fonds levés (à comparer à seulement 32 % en 2007) contre 15 % pour les pays de l'EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) et 16 % pour l'Amérique du Nord. Plus globalement, les pays émergents représentés par les BRICs (Brésil, Russie, Inde, Chine) ont totalisé à eux seuls, 46 % des volumes émis. Deux blocs s'opposent. Comme le souligne Franck Sebag, associé chez Ernst & Young, « dans les pays industrialisés, les grands groupes sont, dans leur grande majorité, déjà en Bourse ». Si l'on exclut les cas particuliers de l'entrée en Bourse de General Motors, les opportunités d'introduction d'envergure se font rares.

Opérations de privatisation

Par ailleurs, l'expert note qu' "environ 30 % (78,3 milliards de dollars) des introductions en Bourse enregistrées depuis le début de l'année sont motivées par des opérations de privatisation". Sachant que le phénomène est particulièrement marqué dans les pays émergents, notamment en Chine. "Plus généralement, 6 des 10 plus grosses transactions d'appels d'offres publiques à l'épargne depuis janvier ont été réalisées par des sociétés détenues par l'État", note Franck Sebag. En outre, l'expert remarque que l'activité des introductions est de plus en plus alimentée par les fonds de private equity pour qui la Bourse "constitue une porte de sortie intéressante dans une logique de désendettement ". Notamment outre-Atlantique.

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