La Bourse de Paris plie sous une vague d'inquiétudes

Plombée par la multiplication des inquiétudes, notamment le séisme au Japon de ce matin, la Bourse de Paris a aligné sa troisième baisse consécutive de la semaine. Le CAC a reculé de 0,89 %, soit une baisse de 2,27 % sur la semaine.
Copyright Reuters

Face à la multiplication des inquiétudes, la Bourse de Paris a poursuivi sa consolidation, se rapprochant en séance du support des 3.900 points effacé le 12 janvier dernier. Après un plus bas à 3.915,21 points, l'indice parisien s'est timidement repris pour finir la séance sur une perte de 0,89 % à 3.928,68 points.  

Le marché a réagi, en premier lieu, au plus important séisme jamais enregistré dans l'archipel japonais. Outre les valeurs de l'assurance et de la réassurance, cette catastrophe naturelle tire vers le bas un marché déjà fragilisé par l'actualité macroéconomique de ces derniers jours. Ainsi jeudi, le Dow Jones a signé sa plus forte baisse depuis le 11 Août 2010, plombé par des indicateurs macroéconomiques décevants (hausse plus forte que prévu des inscriptions hebdomadaires au chômage, déficit commercial plus important qu'anticipé sous le poids de la facture pétrolière).

Par ailleurs, après avoir annoncé hier pour la première fois en 11 mois un déficit commercial, la Chine a fait état ce matin d'une inflation à 4,9 %, au-dessus de l'objectif annuel que le gouvernement s'est fixé pour 2011 (4%). Si "l?économie chinoise reste dynamique, les pressions inflationnistes, qui ne se sont guère atténuées le mois dernier, demeurent un problème de taille. Une nouvelle hausse des taux directeurs dans les prochaines semaines semble fort probable" note le bureau d'études Aurel BGC.

Sur le front du pétrole, alors que le WTI est repassé en fin de matinée sous les 100 dollars, les inquiétudes des investisseurs ont été ravivées par une déclaration de Nouriel Roubini lors d'une conférence de presse à l'occasion salon mondial de l'immobilier d'entreprise (le Mipim). Alors que l'Arabie saoudite, premier pays exportateur de pétrole, se prépare à une manifestation à Ryad pour réclamer des avancées politiques, l'économiste américain a indiqué que "si l'agitation au Moyen-Orient devient plus grave et que le prix du pétrole atteint 140-150 dollars le baril, alors le risque d'une double récession s'accroît" rapporte l'AFP.

Dans ce contexte, les indicateurs macroéconomiques américains mitigés du jour sont passés au second plan. Si, comme anticipé, les ventes de détails ont augmenté de 1 % en février donnant ainsi, selon ING "davantage l'espoir de voir se développer une croissance soutenue", selon la première estimation de l'Université du Michigan la confiance des consommateurs a reculé pour le mois de mars à 68,2 points contre 77,5 le mois précédent.

Valeurs en Baisse

Axa recule de 2,04 %. L'assureur subit des prises de bénéfice après le séisme japonnais. Les investisseurs craignent que le coût des dédommagements dépassent de loin celui du tremblement de terre de Kobé en 1995 (3,5 milliards de dollars pour des dégâts totaux estimés à près de 100 milliards).

Sanofi-Aventis recule de 2,53 %. Le français et l'américain Regeneron Pharmaceuticals ont annoncé que leur traitement expérimental contre un certain type de cancer du poumon n'avait pas atteint le principal objectif des essais cliniques de dernière phase. Par ailleurs, Pasteur-Sanofi, la branche vaccins du groupe, a rappelé 1,3 million de doses de son vaccin contre la méningite bactérienne, après la découverte dans deux seringues d'une "substance non identifiée".

LVMH (-2,74 %) signe la plus forte baisse du CAC sous l'effet de prises de bénéfice. Après la hausse de 57 % en 2010 amenant le titre à ses plus hauts niveaux historiques, le titre recule de 10,64 % depuis le début de l'année.

Lafarge (-2,11 %) a subi la tendance générale ne profitant pas du relèvement de la recommandation d'ING qui est passé de "vendre" à "conserver".

GDF Suez (-0,18 %) a résisté à la tendance malgré la baisse de recommandation de HSBC. L'intermédiaire est passé de "neutre" à "sous-pondérer" sur le titre, et a ramené son objectif de cours de 30 à 26 euros.

Valeurs en Hausse

Le secteur bancaire a été le principal soutien du CAC 40. La Société Générale (+1,69 %) signe la plus forte hausse, BNP Paribas (+1,03) la deuxième.

Signe de la nervosité du marché, Crédit Agricole a terminé la séance sur un recul de 0,04 % après s'être adjugé 2,35 % au plus fort de la séance, alors qu'à l'inverse, Alcatel Lucent a fini sur un gain de 0,21 % après avoir été la plus forte baisse de l'indice à la mi-journée.

Hors CAC

Demos s'est adjugé 5,39 %. Le groupe a publié un chiffre d'affaires en hausse de 6,3% à 102,2 millions d'euros, soit au-delà de ses prévisions initiales (+5 %). Par ailleurs, le spécialiste de la formation professionnelle qui n'a pas encore publié ses résultas annuels a d'ores et déjà confirmé son objectif d'amélioration de la marge d'exploitation lors de l'exercice 2010.

GFI Informatique (+3,43 %) a annoncé jeudi être redevenu bénéficiaire en 2010 et dit attendre cette année une nouvelle amélioration de sa marge opérationnelle.

Haulotte Group recule de 6,70 %. Le groupe a fait état d'un chiffre d'affaires 2010 en hausse de 23,8%, à 250 millions d'euros, mais est resté déficitaire, avec une perte nette de 42,2 millions d'euros, en raison notamment du coût élevé de son pôle d'unités de production et du maintien d'importantes provisions clients. Le groupe ne proposera pas de dividende pour 2010.

Rallye (-2,83 %) a annoncé un chiffre d'affaires annuel en progression de 8,4 % à 29,8 milliards d'euros. Le résultat net part du groupe est quand à lui en baisse de 84 % à 12 millions d'euros principalement du fait « de la hausse des frais financiers, liés aux nombreux refinancements réalisés depuis l'automne 2009 » a précisé le groupe de grande distribution.

Devise et Pétrole

La monnaie unique est stable face au billet vert, l'attention des cambistes se portant sur le yen après le fort séisme qui a frappé le Japon tôt ce matin. Alors qu'un euro s'échangeait, à la clôture des marchés européens contre 1,386 dollars, ce matin dans le même temps le yen glissait face au dollar. Le billet vert s'échangeait contre 81,75 yens après avoir grimpé jusqu'à 83,30 yens quelques minutes après le tremblement de terre.

Sur le marché du pétrole, les prix du baril restent orientés à la baisse. Le WTI s'échange contre 100,78 dollars tandis que le Brent de la Mer du Nord vaut 114 dollars.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 11/03/2011 à 15:57
Signaler
ENTRE MARS 2009 ET MARS 2011, LE DOW JONES A DOUBLE PASSANT DE 6.000 A 12.000 POINTS, RETOUR PROBABLE VERS LES 10.000 MI 2011, PEUT ETRE AVANT, PUIS 9.000 FIN 2011 PUIS 6.000 D'ICI FIN 2012 APRES? C'EST 2013.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.