Renault et Peugeot effacent leur ardoise

Les deux constructeurs rembourseront aujourd'hui l'intégralité du prêt de trois milliards d'euros que l'État leur avait consentis pour passer la crise. En Bourse, les deux groupes étaient en forte hausse.
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Au cours d'une téléconférence avec les analystes organisée mercredi dernier à l'occasion de la publication du chiffre d'affaires trimestriel du groupe, le directeur financier de PSA Frédéric Saint-Geours a indiqué que le milliard d'euros encore dû à l'État serait remboursé le 26 avril. Renault, qui publiera pour sa part son chiffre d'affaires du premier trimestre ce soir après la clôture de la séance, a confirmé par la voix d'un porte-parole que le remboursement du solde serait également effectué ce mardi.

Les investisseurs ont apprécié le remboursement de ces prêts avec trois ans d?avance. Peugeot (+3,96 %) est la deuxième plus forte hausse tandis que Renault (+2,72 %) prend la troisième place du palmarès.

"C'est une page qui se tourne", commente Philippe Barrier, analyste automobile à la Société Générale. "A l'époque, c'était surtout une question de liquidités sur le marché. Aujourd'hui, le marché est devenu plus liquide, il n'y a plus ce côté d'urgence."

Face au tarissement des marchés de crédit dans le sillage de la faillite de la banque Lehman Brothers fin 2008 et à l'effondrement des ventes avec le coup d'arrêt brutal de l'économie, qui a ébranlé l'ensemble du secteur mondial, les deux grands constructeurs automobiles français s'étaient vu accorder chacun en avril 2009 un prêt de trois milliards d'euros à 6% et pour cinq ans dans le cadre du "pacte automobile" annoncé par le président Nicolas Sarkozy au plus fort de la crise du secteur. Ce pacte totalisait 7,8 milliards d'euros d'aides, via également un soutien à la filière des équipementiers et la prime à la casse, en contrepartie d'un engagement sur l'emploi et sur la pérennité des sites d'assemblage en France.

Le redressement de la situation financière des deux groupes en 2010, après de lourdes pertes en 2009, leur avait permis de rembourser par anticipation dès septembre dernier une première tranche d'un milliard d'euros, puis un deuxième tiers en février dernier.

Cet empressement à rembourser par anticipation s'explique aussi par le fait que les conditions de refinancement sur le marché sont aujourd'hui plus intéressantes que les termes du prêt public et que son taux pouvait monter jusqu'à 9% selon l'amélioration de la marge des constructeurs.

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