Verallia rate son entrée à la Bourse de Paris

Saint-Gobain a décidé de reporter l'introduction de sa filiale, faute d'une demande suffisante des investisseurs.
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Considérée comme un test pour le marché primaire parisien, l'introduction en Bourse (IPO) de Verallia, filiale d'emballage en verre de Saint-Gobain, n'aura pas eu le succès escompté. Le groupe de matériaux de construction a décidé de retirer dans l'immédiat le projet de mise sur le marché de sa filiale.

L'offre avait été lancée le 7 juin sur 40% des actions cédées par Saint-Gobain dans une fourchette indicative de prix comprise entre 29,50 euros et 36 euros. Ce qui valorisait Verallia entre 2 milliards et 2,4 milliards d'euros. La fixation du prix définitif était attendue ce mardi avant les premières cotations sur le marché réglementé le lendemain, mercredi 22 juin.

Mais, entre temps, les déboires se sont enchaînés. Le concurrent direct de Verallia, l'américain Owens Illinois, a lancé la semaine dernière un avertissement sur ses résultats. "Ce "profit warning" a pu brouiller le message auprès des investisseurs", reconnaissait-on chez Verallia.

Dans le même temps, les conditions de marché se sont dégradées sur fond de crise grecque. Certes, la valorisation du spécialiste d'embouteillage en verre était jugée attractive par les analystes. Mais "le simple fait d'une valorisation intéressante ne suffit pas toujours à attirer les investisseurs, surtout dans un contexte où l'appétit pour les actions est faible", fait remarquer Gilles Guibout, gérant actions chez Axa IM. Lundi à la mi-journée, des sources de marché indiquaient que l'offre n'avait été souscrite qu'à 90%. Or, le carnet d'ordres devait être bouclé à 17 heures.

Dans un communiqué diffusé tard dans la soirée, Saint-Gobain met en avant les "conditions de marché très défavorables" pour expliquer sa décision. " L'offre a reçu un fort intérêt de la part des investisseurs institutionnels, tant européens que nord-américains, avec en particulier un fort soutien des institutionnels français. La demande des particuliers a également été élevée. Cependant, compte tenu de la volatilité et de la forte incertitude régnant sur les marchés, Saint-Gobain estime que les conditions ne sont pas réunies pour assurer le plein succès de l'opération", est-il indiqué.

Saint-Gobain n'est pas le premier à faire les frais d'un marché difficile. Le cas s'est présenté plusieurs fois ces derniers mois, avec Lucien Barrière et Canal Plus notamment. Depuis le début de l'année, ce sont au moins vingt projets d'introduction en Bourse en Europe, selon Bloomberg, qui ont été repoussés faute d'une demande suffisante de la part des investisseurs. La preuve que l'appétence pour les actions fait toujours débat. Les conditions d'introduction sont en ce moment particulièrement difficiles, même pour les dossiers les plus en vue comme Prada à Hong-Kong. Le spécialiste du textile a en effet dû revoir à la baisse ses prétentions.

A la Bourse de Paris ce mardi, la nouvelle n'a toutefois pas pesé sur le titre Saint-Gobain. Au contraire, l'action du groupe de matériaux de construction grimpait à la clôture de 2,8% à 42,58 euros.

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