Le secteur bancaire poursuit sa descente aux enfers

Par latribune.fr  |   |  381  mots
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Les valeurs bancaires poursuivent leur repli en Bourse alors que les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro se réuniront jeudi pour tenter de résoudre une partie des problèmes de financement de la Grèce et ainsi de calmer les craintes sur une possible contagion de la crise à d'autres pays de la zone.

Les grandes valeurs bancaires européennes ont poursuivi leur chute ce lundi, les résultats de tests de résistance publiés vendredi soir n'ayant pas dissipé les inquiétudes des investisseurs sur la crise de la dette souveraine au sein de la zone euro.

A la clôture, à la Bourse de Paris, BNP Paribas reculait de 3,64 %, Crédit Agricole de 3,57 % et Natixis de 4,33 %. Lanterne rouge du CAC 40, Société Générale décrochait de 5,48 %. Parmi les banques européennes, les plus fortes baisses sont enregistrées notamment par la britannique Lloyds Banking Group (-7,47%), l'italienne Banca Monte dei Paschi (-7,22%), et la néerlandaise ING (-7,05%). Plus généralement, l'indice Stoxx600 du secteur en Europe a reculé de 1,8%.

Parmi les 90 établissements bancaires européens soumis aux tests de l'ABE, huit banques (5 espagnoles, 2 grecques et 1 autrichienne) ont échoué aux tests et devront dès lors lever 2,5 milliards d'euros pour renforcer leurs fonds propres. Seize banques les ont passés de justesse, se retrouvant ainsi sous la pression des marchés tant qu'elles n'ont pas renforcé leur capital, avant la date butoir d'avril 2012 fixée par l'ABE.

Après la publication des résultats et des informations financières communiquées à cette occasion, les analystes ont commencé à évaluer les besoins de fonds propres des banques dans l'hypothèse de plus sévères décotes sur les dettes publiques de certains Etats de la zone euro. Ainsi, les analystes de Société Générale CIB estiment que des décotes de 50% sur les dettes souveraines grecques, irlandaises et portugaises et de 20% sur les dettes espagnoles et italiennes, en plus des stress tests, impliqueraient des besoins en capitaux de 22 milliards d'euros.

Pour Morgan Stanley, les tests de résistance sont considérés comme une étape utile et nécessaire mais "pas suffisante pour changer la donne sur les souverains où il faut avoir un leadership de l'Union européenne et de la Banque centrale européenne". L'intermédiaire, qui a durci le scénario retenu par l'Autorité bancaire européenne (ABE) pour ses tests, estime que les banques européennes auront besoin d'environ 40 milliards à 64 milliards de fonds propres supplémentaires pour faire face à des pertes de 45% sur les dettes souveraines de la Grèce, de l'Irlande et du Portugal.