Le CAC 40 sous les 3.500 points

Même si la menace d'un défaut de paiement des Etats-Unis s'éloigne après le vote positif au Congres sur le relèvement du plafond de la dette américaine, ce sont désormais les craintes autour de la croissance de la première économie mondiale qui alimentent la défiance des investisseurs.
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La Bourse de Paris a enregistré une huitième séance dans le rouge, une séquence inédite depuis février 2009, tirée vers le bas par les craintes des investisseurs sur la croissance économique de part et d'autre de l'Atlantique. Le CAC 40 a ainsi plongé en dessous de la barre des 3.500 points, terminant sur un recul de 1,93%, à 3.454.94 points. En séance, l'indice vedette de Paris a touché un plus bas à 3.441,42 points.

Les autres places européennes ont également été sous pression. Le FTSE Mib, indice vedette de la Bourse de Milan, a clôturé sur un repli de 1,54%, et celui de la place de Madrid, l'Ibex-35, a perdu 0,85%. Les marchés craignent une propagation de la crise de la dette souveraine à l'Italie et l'Espagne. A Londres, le Footsie-100 termine en baisse de 2,34%, et à Francfort le Dax a perdu 2,30%.

Après la crise de la dette, l'attention du marché se concentre désormais sur la santé de l'économie américaine et de la zone euro. Le recul de la consommation des ménages aux Etats-Unis pour la première fois depuis septembre 2009 et la publication d'un indice ISM manufacturier indiquant que l'activité industrielle aux Etats-Unis est au bord de la contraction, sont venus conforter ces craintes.

La publication mercredi de nombre de statistiques décevantes a également plombé la morale des investisseurs. Outre-atlantique, l'indice ISM des services est tombé au plus bas depuis février 2010, sortant à 52,7 points en juillet, alors que le consensus se situait à 53,6 points. Les commandes à l'industrie ont reculé de 0,8% en juin aux Etats-Unis, tirés à la baisse par la morosité dans le secteur des transports. En moyenne, les économistes s'attendaient à un recul mois fort, de 0,7%. En zone euro, l'indice PMI des directeurs d'achats, est tombé à son plus bas niveau depuis septembre 2009. Il est ressorti à 51,1 points, contre 53,3 points en juin.

Seule l'enquête mensuelle ADP est ressortie au dessus des attentes du marché. En juillet, 114.000 emplois ont été crées aux Etats-Unis, alors que les analystes tablaient sur 100.000 nouveaux postes.

Dans ce contexte morose, l'accord entre démocrates et républicains peine à convaincre. Malgré la promulgation mardi soir du texte de loi relevant le plafond de la dette américaine, des doutes persistent autour de la solidité financière des Etats-Unis. Et les investisseurs craignent par ailleurs que les économies dans le budget fédéral freinent la reprise aux Etats-Unis.

Pour sa part, Moody's a confirmé la notation AAA de la première économie mondiale, mais il a également assorti cette note d'une perspective "négative". L'agence de notation estime qu'un risque de dégradation existe si la discipline fiscale faiblisse dans les années à venir, si les perspectives économiques du pays se détériorent, ou si les coûts du financement des Etats-Unis s'alourdissent. Les marchés attendent désormais l'avis de S&P, dont les commentaires avaient été très sévères vis-à-vis les Etats-Unis.

La Chine, première cliente des obligations américaines, a également exprimé ses doutes sur la santé des finances publiques américaines. Les Etats-Unis ont échoué à désamorcer la "bombe de leur dette", a jugé l'agence de presse officielle "Chine nouvelle". Pour sa part, la banque centrale chinoise, a annoncé que face aux menaces qui pèsent sur le dollar, elle compte continuer à diversifier ses investissements en devises étrangères. Et l'agence de notation chinoise Dagong n'ai pas hésité à dégrader la note souveraine des Etats-Unis de "A+" à "A", ni à l'assortir d'une perspective "négative".

Dans ce contexte de craintes sur la croissance mondiale, les valeurs cycliques ont été attaquées. ArcelorMittal a perdu 5,64% et Lafarge 3,04%, alors que les défensifs, comme Danone (-0,37%) et Pernord Ricard (-1,49%) ont limité la casse.

Le compartiment bancaire a également été attaqué. Société Générale a décroché de 8,97%, et signe la plus forte baisse du CAC 40, suivie de Crédit Agricole, qui a perdu 6,57%. SocGen a en effet publié mercredi un bénéfice net au deuxième trimestre en baisse de 31%. Elle a par ailleurs annoncé que son objectif de six milliards d'euros pour 2012 est "désormais difficilement réalisable dans les délais." Pour sa part, BNP Paribas a cédé 1,87%, plombé par l'abaissement d'objectifs de cours de trois brokers.

A rebours de la tendance, Suez Environnement a pris 0,63%, affichant la plus forte hausse du CAC 40. Le titre a profité de la publication mercredi des performances opérationnelles pour le premier semestre en nette amélioration, conformément à ses objectifs de croissance qu'il a confirmés pour la période 2011-2013.

Hors CAC 40, Lagardère a décroché de 8,1%. Le titre a été affecté par un abaissement de recommandation de Goldman Sachs. Pour sa part, Bic a pris 3,61% après la annonce des résultats semestriels.

Du côté des matières premières, les prix du baril de pétrole sont en baisse. Le Brent de la Mer du Nord perd 2,20% à 113,94 dollars le baril alors que le WTI américain recule de 1,80% à 92,25 dollars le baril. Pour sa part, la monnaie unique a avancé face au billet vert. A la clôture, 1 euro s'échangeait contre 1,432 dollar.

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