Les places asiatiques et le pétrole chutent encore ce mardi

Malgré les appels au calme, les marchés asiatiques ont continué de plonger ce mardi matin pour clôturer sur des baisses plus modérées qu'à l'ouverture. Le Nikkei a chuté de 1,68%, Séoul a limité ses pertes en clôturant en recul de 3,64% après avoir atteint 10% en cours de séance. De son côté, Hong Kong a terminé en baisse de 5,66%.
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Les marchés asiatiques poursuivent, ce mardi matin, leur chute, après avoir déjà décroché la veille avec les places européennes et américaines, malgré la mobilisation des dirigeants et des banquiers centraux qui s'efforcent de calmer les marchés, angoissés par le spectre d'une nouvelle crise.

La Bourse de Tokyo a clôturé ce mardi en baisse de 1,68% mais s'était affichée en repli de plus de 4% à la mi-séance. De son côté, la Bourse de Séoul a fini sur une baisse de 3,64%, après s'être repliée de près de 10% en séance. Hong Kong a décroché jusqu'à -7,24% peu après l'ouverture pour finir la séance en repli de 5,66%, Sydney flirtait avec un recul de 5%.  Shanghai a ouvert en baisse de 2,33%.  "C'est un moment horrible, un jour sombre", a déclaré Chris Weston, de chez IG Markets à Melbourne. "Les gens agissent dans l'émotion au lieu de regarder la situation de manière rationnelle. C'est une panique générale".

Le pétrole a lui aussi continué de baisser. Dans les échanges électroniques en Asie, le "light sweet crude" pour livraison en septembre est passé sous les 80 dollars tandis que le baril de Brent a enfoncé le plancher des 100 dollars.

Les marchés, boursiers et pétroliers, subissent l'onde de choc provoquée par l'abaissement de la notation de la dette américaine par l'agence Standard and Poor's vendredi, une première historique.

La décision de l'agence de notation est venue s'ajouter à une longue liste d'indicateurs décevants aux Etats-Unis (activités dans les services ralentis et commandes à l'industrie en baisse en juillet, faible consommation des ménages en juin...) et aux craintes de voir l'Europe s'enfoncer dans la crise de la dette, soulignent les analystes de Barclays Capital dans une note.

"Les prix ont baissé fortement après l'abaissement de la note et nous tablons sur une poursuite du repli jusqu'à ce que le flux de mauvais indicateurs économiques se tarisse", ont ajouté ces analystes.

L'once d'or continue pour sa part de jouer à plein son rôle de valeur refuge. Il a atteint mardi un nouveau plus haut à Hong Kong à l'ouverture, à 1.726,30-1.727,30 dollars, après avoir franchi la veille le seuil des 1.720 dollars pour la première fois.

Lundi, les places financières, en Asie, Europe et Etats-Unis avaient déjà dévissé, gagnées par la panique après la dégradation de la note américaine. Le plongeon des Bourses s'est produit malgré la mobilisation générale des dirigeants politiques, Barack Obama en tête, et des banquiers centraux de la planète pour éteindre l'incendie. Premier concerné, le président Obama a tenu lundi un discours volontariste depuis la Maison Blanche, défendant le statut des Etats-Unis et assurant que l'Amérique mériterait toujours d'être notée "AAA", "quoi que disent certaines agences de notation".

"La bonne nouvelle, c'est que les problèmes économiques peuvent être résolus rapidement et que nous savons ce que nous devons faire pour les résoudre", a-t-il assuré, indiquant qu'il ferait ses propres recommandations dans "les prochaines semaines". Mais la Bourse de New York a au final connu lundi sa pire séance depuis décembre 2008. Le Dow Jones a abandonné 5,55% pour finir à moins de 11.000 points, pour la première fois depuis dix mois.

La panique a rattrapé les investisseurs sur les deux rives de l'Atlantique. Francfort a perdu 5,02%, Paris 4,68% et Londres 3,39%. Les Bourses de Madrid et de Milan ont reculé de 2,44% et 2,43% respectivement, relativement épargnées grâce à la décision de la Banque centrale européenne (BCE) d'acheter des obligations espagnoles et italiennes, dans le collimateur des marchés financiers. A Moscou, l'indice RST s'est effondré de près de 8% en clôture. Athènes a terminé la séance sur un plongeon de 6%.

Les marchés s'affolent. "Les investisseurs ont de plus en plus l'impression que l'on va au-delà de la crise financière, vers un risque systémique, et cela auto-entretient le vent de panique qui souffle sur les marchés", a résumé Renaud Murail, gérant chez Barclays Bourse, parlant d'un "scénario de découragement".

A l'origine de cette panique, la dégradation de la note souveraine américaine par Standard and Poors. L'agence d'évaluation financière S&P a brisé vendredi un tabou, en retirant aux Etats-Unis, première puissance économique mondiale, la prestigieuse note "AAA", attribuée aux emprunteurs les plus fiables. Cette décision a créé un choc au sein de la communauté financière, même si les deux autres grandes agences, Moody's et Fitch, n'ont pas franchi le pas, la première jugeant "prématuré" un éventuel abaissement tandis que la seconde y réfléchissait encore.

Les gouvernements et les banques centrales se sont mobilisés pour faire face à la panique des marchés. Pressés d'apporter une réponse concertée à la crise de la dette en zone euro, qui menace d'emporter de grands pays comme l'Italie et l'Espagne, et aux signes d'essoufflement de l'économie américaine, les dirigeants des pays les plus riches de la planète n'ont pas ménagé leurs efforts.

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