Dans une séance volatile, la Bourse de Paris accentue ses pertes à la mi-journée, après une ouverture à l?équilibre. Vers 13h15, le CAC 40 perdait 1,24% à 3.080,46 points, dans un marché peu fourni. Le faible volume d?échanges, d?environ 670 millions d?euros, pourrait exacerber la volatilité.

L'attention des investisseurs se porte sur la conférence annuelle de la Réserve fédérale américaine à Jackson Hole, et le très attendu discours de son patron, Ben Bernanke prévue à 16h. Nombre d?opérateurs de marché attendent la mise en place de nouvelles mesures de soutien de l?économie américaine. En 2010, l?événement avait été marqué par l?annonce du "QE2". Cette année, les investisseurs passeront au crible les déclarations Ben Bernanke pour savoir si la banque centrale des Etats-Unis s?apprête à mettre en place un troisième programme d?assouplissement monétaire (QE3).

Le marché parisien pourrait effacer ses gains (+3,3% dans les quatre dernières séances) si le discours de Bernake est décevant. En revanche, si les propos du patron de la Fed séduisent, les investisseurs pourraient reprendre confiance.

Sur le front des statistiques, la deuxième estimation du PIB des Etats-Unis au deuxième trimestre sera dévoilée à 14h30. La croissance du Royaume Uni et de l?Espagne a progressé seulement de 0,2% au deuxième trimestre, comme annoncé lors de la première estimation. Au cours de la semaine, nombre de mauvaises statistiques macroéconomiques ont été publiées, la hausse du chômage en France au mois de juillet étant la dernière en date. Mais les marchés ont peu réagi à ces nouvelles. Certains analystes, comme Stéphane Déo, directeur de la recherche économique chez UBS, expliquent que les investisseurs ont déjà digéré une "bonne partie des mauvaises nouvelles" lors de la purge des dernières semaines, et qu'ils les ont intégrées dans les cours de bourse.

Sur le front des valeurs

Aux valeurs, seul Michelin (+0,82%) et Technip (+0,05%) résistent quelque peu à la tendance baissière du marché. Le secteur financier, proche de l?équilibre dans la matinée, est très attaqué. Axa, deuxième plus forte baisse de la cote, chute de 2,69%, suivi par Natixis (-2,42%). Jeudi, l?AMF a prolongé l?interdiction de ventes à découvert sur les titres financiers "jusqu?à nouvel ordre". L'Italie, la Belgique et l'Espagne ont fait de même.

Les valeurs cycliques et ceux des constructeurs automobiles sont également attaqués. Lafarge et ArceloMittal perdent respectivement 1,98% et 1,68%. Pour sa part, Peugeot chute de 2,10%, après l?abaissement de la recommandation d?UBS, d' "acheter" à "neutre". La banque a également réduit son objectif de cours sur la valeur à 21 euros. Hors CAC 40, FFP (Foncière Financière et de Participations), la holding financière de Peugeot, recule également de 1,85% à la suite de l?abaissement de la recommendation d?UBS, qui est aussi passé d' "achat" à "neutre" sur la valeur.

Les valeurs défensives résistent quelque peu, à l?exception de Veolia Environnement, lanterne rouge du CAC 40, qui recule de 2,82%. La veille, Crédit Suisse a dégradé sa recommandation sur le titre.

Essilor (-0,66%) évolue également dans le rouge, malgré la publication de résultats solides. Le groupe a fait état d?une hausse de 8,1%, à 258,2 millions d?euros de son résultat net, et il a confirmé ses prévisions pour 2011.

Devises et pétrole

Sur le marché du pétrole, les cours du baril étaient en hausse. Le Brent de la Mer du Nord recule de 0,32% à 110,30dollars alors que le WTI perd de 0,47 à 84,84 dollars.

Enfin, la monnaie unique est repartie à la hausse face au billet. Vers 10h, un euro s'échangeait contre 1,443 dollar.