Ce que prévoient les experts boursiers pour la fin d'année

Par Fabio Marquetty et Blandine Hénault  |   |  444  mots
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En chute de plus de 20% en Europe et de près de 10% aux Etats-Unis, les indices boursiers s'acheminent vers une nouvelle année de baisse. Entre la crise des dettes souveraines et le ralentissement économique, les experts sont déboussolés.

Les gérants de portefeuilles sont confrontés à une rentrée de tous les dangers. Après le pire mois d'août depuis octobre 2008, le mois de septembre s'annonce encore compliqué. Minés par les mauvais chiffres de l'emploi publiés vendredi dernier et le manque de visibilité sur l'issue du deuxième plan d'aide à la Grèce, les indices, ont, depuis le début de la semaine, abandonné 6,3 % pour l'Euro Stoxx 50 et 5,8 % pour le CAC 40. Même la Bourse de Francfort, jusque-là portée par la dynamique exportatrice de ses fleurons industriels, notamment vers les pays émergents, n'a pas échappé aux mouvements vendeurs à l'image du repli de 6,2 % du DAX en l'espace de deux jours. Seul Wall Street, qui affichait à la clôture des Bourses européennes ce mardi, un recul de 1,85 % par rapport à ses niveaux de vendredi dernier, est parvenu à limiter la casse grâce, notamment, à la fermeture des marchés américains lundi pour cause de Labour Day.

Pour se déterminer, les investisseurs doivent prendre en compte deux éléments exceptionnels : d'un coté des niveaux de valorisation historiquement bas, notamment dans le compartiment bancaire, de l'autre les conséquences économiques encore difficilement chiffrables des mesures d'austérité budgétaire imposées par la crise des dettes souveraines sur une croissance déjà molle. Parmi les 10 grands établissements financiers interrogés par « La Tribune », 60 % des sondés sont neutres ou pessimistes quant à l'évolution des marchés d'actions d'ici à la fin de l'année. Autrement dit, les experts manquent cruellement de visibilité sur les prochains mois.

« Les marchés d'actions subissent depuis août les conséquences du ralentissement marqué de l'économie mondiale, de la crise souveraine européenne et de son corollaire, les difficultés du secteur bancaire, et de l'absence de coordination des politiques économiques », selon Alain Bokobza, responsable de la stratégie d'allocations d'actifs chez SGCIB. Selon lui, « les résultats des entreprises du troisième trimestre seront sans aucun doute en dessous des attentes du consensus, encore optimiste ».

Pour Éric Turjeman, responsable de l'expertise Actions chez Amundi, « le climat de panique actuel conjugué au manque de visibilité concernant l'action des banques centrales et des gouvernements européens n'incite pas à accroître la part des actifs risqués dans les portefeuilles à court terme ». Tous les secteurs de la cote ne sont pas logés à la même enseigne. Les acteurs de la pharmacie ou encore de l'agroalimentaire ont mieux résisté à la tempête boursière. Incitant certains, comme Philippe Lecoq, gérant actions européennes chez Edmond de Rothschild, à se positionner sur ces secteurs d'activité tout comme sur « les entreprises capables de maintenir, voire d'augmenter leurs dividendes ».