Ce que nous dit la chronologie du CAC 40 depuis ses plus hauts de 2000

Par Gaël Vautrin  |   |  442  mots
La Tribune Infographie
Rappelez-vous, le CAC 40 était monté jusqu'à 6.922 points. C'était en 2000. Depuis ? Les valeurs dites "défensives" ont peu joué leur rôle d'amortisseur lors des phases de baisse des marchés d'actions. Retour sur une décennie perdue.

C'était il y a dix ans. Le CAC 40, qui avait pris en séance jusqu'à 2,18%, clôturait finalement sur un repli de 7,39%, ce 11septembre 2001. Il faudra à l'indice vedette de la place parisienne un peu plus d'un mois pour repasser au-dessus des 4.383 points enregistrés la veille des attentats, à la clôture. Somme toute, la page de ce chapitre a été vite tournée sur les marchés financiers à l'époque. Mais, dix ans après, le constat tombe comme une évidence. Le CAC 40 a, depuis, perdu 28%. Et même 58% depuis son plus-haut historique de 6.922,23 points touchés un an plus tôt, le 4 septembre 2000.

Au-delà du constat de cette fameuse décennie perdue, la chronologie des cycles boursiers depuis dix ans renvoie à une autre réalité. Depuis dix ans, quatre phases se sont succédées.

1) Une première phase de baisse a débuté avec l'éclatement de la bulle Internet (2000-2003).

2) Une hausse impulsée par une période euphorique de croissance économique alimentée par la dynamique des pays émergents (2003-2007).

3) Un nouveau mouvement baissier, précipité par une tempête écomico-financière avec la crise des «subprimes» (2007-2009).

4) Un rally boursier (2009-2011) entretenu par de faibles valorisations et la perspective d'une reprise économique.

Dans le détail, la typologie de ces mouvements est riche d'enseignements. Globalement, le palmarès du CAC 40 depuis les plus-hauts de 2000 bouscule l'éternel poncif : profils défensifs contre valeurs cycliques. « Depuis dix ans l'économie mondiale s'est transformée grâce à la croissance des émergents et au début du déclin des économies occidentales arrivées à un pic de maturité. Deux thématiques, qui se reflètent dans les performances des sociétés du CAC 40 depuis dix ans», résume Arnaud Raimon, président d'Alienor Capital. Dès lors, les groupes les plus exposés à la croissance des «Bric» figurent parmi les douze valeurs en hausse depuis le 4 septembre 2000 à l'image de Vallourec, ArcelorMittal, Air Liquide, Technip, Michelin et LVMH...

Marchés saturés

À l'inverse, si la tendance est baissière depuis onze ans, exception faite d'Essilor, Pernod-Ricard et Unibail, les valeurs défensives n'ont pas vraiment joué leur rôle d'amortisseur. «Certains secteurs ont changé de caractéristiques et voient désormais leur marge et leur chiffre d'affaires mis sous pression. C'est le cas de l'industrie des télécoms, des utilities ou encore de la grande distribution, qui sont sur des marchés saturés où la concurrence est féroce et où les prix sont sous pression?», explique Arnaud Raimon. Dès lors rien d'étonnant à voir France Télécom et Carrefour figurer parmi les lanternes rouges.