Lehman : aux États-Unis, la bataille juridique tire à sa fin

Les créanciers se partageront 65 milliards de dollars, soit 20 cents pour chaque dollar qu'ils réclamaient.
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Trois ans après sa faillite, le 15 septembre 2008, l'héritage de Lehman Brothers n'est pas encore totalement soldé. Mais les nombreux créanciers de l'ancienne banque d'affaires américaine ? ils sont plus de 100.000 au total - commencent à entrevoir le bout du tunnel. Après de longs moins de procédures et de batailles d'avocats, le tribunal des faillites de Manhattan a donné, fin août, son feu vert à un plan d'indemnisation, prévoyant le reversement de 65 milliards de dollars. Cela représente environ un cinquième des demandes d'indemnisation jugées recevables par la justice américaine (320 milliards de dollars). C'est légèrement plus que les premières estimations, qui tablaient sur le remboursement de 17 à 18 cents pour chaque dollar réclamé par les créanciers. Au moment de sa chute, Lehman Brothers disposait de plus de 600 milliards de dollars d'engagements financiers.

Pour être mis en oeuvre, au plus tôt au premier trimestre 2012, ce plan doit encore recevoir l'aval des parties prenantes avant le 4 novembre. Les deux catégories de créanciers concernées (obligations et produits dérivés) doivent majoritairement se prononcer pour ce projet. Et les votes favorables doivent en outre représenter au moins 75 % des demandes d'indemnisation. Deux conditions qui devraient être remplies, a dû estimer le juge James Peck, avant de soumettre son plan au vote des créanciers.

Une fois cette étape franchie, une nouvelle audience se tiendra le 6 décembre. La mise en oeuvre pourra alors débuter. « Ce n'est pas encore la fin. Ni même le début de la fin. Mais c'est peut-être la fin du début », prévient toutefois Harvey Miller, l'un des avocats-conseils de Lehman Brothers au sein de la firme Weil, Gotshal & Manges.

Soutien des créanciers obligataires

Derrière le puissant hedge fund Paulson & Co. - qui a racheté des obligations au rabais suite à la faillite de la banque en septembre 2008 -, les créanciers obligataires ont apporté leur soutien à ce compromis. Tout comme Goldman Sachs, Morgan Stanley, Wells Fargo et d'autres banques engagées dans des opérations sur le marché des produits dérivés avec Lehman. Certaines d'entre elles continuent cependant de réclamer une réparation financière plus élevée, estimant détenir les actifs de meilleure qualité que les créanciers obligataires.

La chute de Lehman Brothers aura en tout cas fait des heureux : les cabinets d'avocats et de conseils en restructuration. Selon le Securities and Exchange Commission (SEC), ils auraient reçu la bagatelle de 1,4 milliard de dollars en honoraires et commissions. Un chiffre qui confirme le caractère hors norme de cette faillite.

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Commentaire 1
à écrit le 08/10/2011 à 16:49
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Certaines des personnes responsables de cette déroute monumentale ont-ils été jugés et poursuivis personnellement ? Les manipulations comptables de type "repo" ont elles été jugées ? nQuand va t'on enfin voir des financiers derrière les bareaux pour ...

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