Introductions en Bourse : retour en 2008

Entre juin et septembre, l'activité mondiale des introductions en Bourse (IPO) n'a pesé que 26,7 milliards de dollars. Soit ses niveaux du troisième trimestre 2009.
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Lundi, l'assureur Groupama faisait savoir qu'il repoussait son entrée sur le marché à 2015. En fin de semaine dernière, l'allemand Evonik reportait également son introduction en Bourse (IPO) à des temps meilleurs. Face à l'été meurtrier qui a sonné les marchés d'actions et la forte volatilité actuelle, même les « stars » du 2.0, type Facebook, Groupon ou encore Zynga ont dû reconsidérer leur date d'entrée en Bourse. Résultat, le marché primaire actions est au point mort. Selon les données du cabinet Ernst and Young, l'activité mondiale des IPO pour le troisième trimestre a plongé de 60 % par rapport au trimestre précédent et de 50 % sur un an, à 26,7 milliards de dollars (19,3 milliards d'euros). Il s'agit d'un plus bas depuis le troisième trimestre 2009 ! Seules 259 transactions ont été réalisées, contre 383 au deuxième trimestre 2011 et 286 au troisième trimestre 2010. Entre juin et septembre, 19 introductions en Bourse ont été reportées et 46 carrément retirées. Il faut dire que le contexte n'a guère été porteur sur les places boursières : sur la même période, l'indice MSCI World a chuté de plus de 16 %. « Le marché est difficile depuis le début de l'année, et il est quasiment fermé depuis juin », témoigne Thierry Olive, responsable des marchés primaires actions chez BNP Paribas.

Opérations en attente

Même les entreprises asiatiques, les plus dynamiques en matière d'IPO, ont levé « seulement » 11,9 milliards de dollars, soit le plus bas niveau depuis le deuxième trimestre 2009. Une consolation toutefois, les entreprises qui ont fait malgré tout leur entrée en Bourse s'en sont bien tirées par rapport au marché. Selon Thierry Olive, la performance relative des IPO en Europe depuis le début de l'année par rapport à l'Eurostoxx 50 atteint +5.5 %. À titre d'exemple, la banque espagnole Bankia - qui détient la palme des plus grosses IPO au troisième trimestre avec 4,4 milliards de dollars levés en Bourse - n'a reculé que de 1,7 % depuis son premier jour de cotation le 19 juillet, quand les autres banques comme Santander et BBVA chutaient dans le même temps de 14 %. De quoi peut-être encourager les entreprises à se lancer.

« Dès que les investisseurs auront repris confiance, les volumes pourraient être très importants compte tenu du nombre d'opérations en attente et de la bonne performance relative des opérations déjà réalisées », note ainsi Thierry Olive. La plupart des spécialistes du marché primaire n'attendent cependant guère d'opérations d'ici à la fin de l'année, si ce n'est l'IPO de la loterie nationale espagnole à la Bourse de Madrid qui pourrait lever 6 à 7 milliards d'euros.

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