Le portefeuille boursier de l'État a fondu de 20 milliards d'euros !

Par Fabio Marquetty  |   |  319  mots
La Tribune Infographie
Les participations cotées de l'Etat ont elles aussi subi de plein fouet la crise boursière. Le détail des valorisations, société par société.

L'ampleur de la crise des finances publiques en zone euro pourrait-elle inciter l'État à faire le ménage dans son portefeuille de participations cotées ? Il y a un mois, Patrick Devedjian, ancien ministre de la Relance et ex secrétaire général de l'UMP, prônait, dans un entretien accordé à Europe 1, une reprise des privatisations, qui pouvait, selon lui, rapporter 15 à 20 milliards d'euros au travers de cessions d'actifs jugés peu stratégiques : les 15 % détenus dans Renault ou encore les 15,8 % du capital d'Air France-KLM.

L'extrême nervosité des marchés financiers rend toutefois la valorisation du portefeuille boursier de l'État extrêmement volatile. Depuis fin 2010, le montant actualisé de ses participations cotées a diminué de 18,5 milliards d'euros passant de 88,2 milliards au 31 décembre à 69,8 milliards d'euros sur la base des cours de clôture de mercredi. La perte latente s'élève même à près de 37 milliards d'euros par rapport à la valeur du portefeuille à fin 2009.

À l'origine de cette contre-performance, les reculs des actions EDF et GDF Suez qui, étant donné leur forte pondération (77 % du montant du portefeuille), se sont matérialisés par un manque à gagner de plus de 15 milliards d'euros depuis le début de l'année. À cela s'ajoute l'effet du décrochage de près de 60 % du titre Air France en moins de onze mois, qui s'est matérialisé par une perte potentielle de près de 385 millions d'euros sur la même période.

Heureusement, entre-temps, l'État a encaissé 3,7 milliards d'euros de dividendes perçus au titre de l'exercice 2010, faisant ressortir un taux de rendement moyen supérieur à 5 % pour l'ensemble du portefeuille.

Alors faut-il reprendre les privatisations pour sauver la note Triple A de la France ? La mauvaise santé de la Bourse rend l'opération peut rentable actuellement, mais à terme de nouveaux arbitrages au sein des participations cotées de l'État semblent inévitables, participations stratégiques ou pas.