La Bourse de Milan, lanterne rouge européenne

Par G.V.  |   |  440  mots
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Les inquiétudes croissantes sur l'état de santé de la troisième économie de la zone euro ont pesé sur le FTSE Mib, mardi. Mais pas seulement. Depuis le début de l'année, l'indice italien a déjà perdu plus de 20 % soit, exception faite de l'Athex grec, l'une des pires performances des pays dits "périphériques".

Alors que l'optimisme sur l'issue du sommet européen domine sur les marchés d'actions depuis quelques séances, de nouvelles inquiétudes ont ressurgi, mardi, quant à l'état de santé de l'économie italienne.

Sur le cas transalpin, le marché qui a versé mardi dans le scepticisme alors que les dirigeants de la zone euro envisageaient la possibilité d'offrir l'assistance du Fonds européen de stabilité financière (FESF), semble aujourd'hui plus rassuré. En effet, Silvio Berlusconi est parvenu tant bien que mal à trouver un accord avec ses "amis" de la Ligue du Nord pour faire passer sa réforme sur les retraites.

Si le FTSE Mib réagit positivement à cette annonce mercredi avec un gain de 0,89 % à 16.204,14 points en début d'après-midi, il n'en reste pas moins vrai que le cas italien est tout de même au centre des préoccupations des investisseurs depuis le début de l'année. Preuve pour ceux qui en doutaient encore que le problème italien est latent depuis un certain temps maintenant, avec une baisse de près de 20 % maintenant, l'indice de référence italien signe depuis le début de l'année l'une des pires performances parmi les pays dits "périphériques". Seul parmi ces pays, l'Athex à Athènes (- 46 %) fait moins bien que le FTSE MIB.

Au-delà du contexte économique, c'est bien l'environnement politique et l'incapacité du gouvernement de Berlusconi à mettre en oeuvre certaines mesures qui suscite la défiance des investisseurs. Malgré l'adoption de mesures d'austérité draconiennes ces derniers mois qui doivent lui permettre de parvenir à l'équilibre budgétaire en 2013 et de réduire sa dette colossale de 1.900 milliards d'euros (environ 120% du PIB), l'Italie ne parvient toujours pas à rassurer les marchés qui doutent de la crédibilité du gouvernement de Silvio Berlusconi.

Pour tenter de regagner le crédit perdu ces derniers mois auprès des marchés et de ses partenaires européens, le Cavaliere s'est engagé dans une lettre destiné à Bruxelles à mener à bien des réformes économiques dans son pays.

Il n'empêche au-delà des intentions et de la réforme des retraites, les marchés n'en restent pas moins sceptiques sur la capacité de Berlusconi à sortir son pays de l'ornière au regard de sa marge de manoeuvre politique.

Preuve de la pression qui pèse sur les épaules du Cavaliere, le pays qui a émis pour 10,5 milliards de dette aujourd'hui a vu ses taux se tendre fortement. Les taux des titres à six mois ont fortement progressé à 3,535% contre 3,071% lors de la précédente émission similaire le 27 septembre tandis que les taux des certificats à deux ans ont augmenté à 4,628% contre 4,511%.