Le portefeuille de l'Etat miné par EDF et GDF Suez

La valeur des participations cotées de l'Etat a fondu de près de 40 milliards d'euros depuis la chute de Lehman en 2008.
La Tribune Infographie

Le portefeuille boursier de l'Etat rencontre décidément bien des difficultés à se remettre du contrecoup de la crise financière. La valeur des participations cotées de l'Etat a fondu de près de 40 milliards d'euros par rapport à ses niveaux précédant la chute de Lehman Brothers le 15 septembre 2008 et s'élève aujourd'hui à 86,2 milliards d'euros sur la base des cours arrêtés au 29 mars. Désaffection des investisseurs pour le secteur des utilities en 2010, contexte boursier morose, effet ravageur des événements du Japon sur les cours des énergéticiens en Europe... Les fonds gérés par l'APE (Agence des participations de l'Etat) ont été malmenés par une série de circonstances aggravantes. Conséquence, le placement en actions de l'Etat accuse une perte latente de 1,6 milliards d'euros depuis début 2011 et d'environ 20 milliards d'euros depuis le 1er janvier 2010.

L'essentiel de cette contre-performance est imputable aux deux principales lignes du portefeuille, à savoir EDF et GDF Suez. A eux seuls, les deux groupes représentent plus de 75% du total des participations cotées de l'Etat. En à peine 3 mois, les 84,48% détenus dans le capital d'EDF se sont dépréciés de près 2,8 milliards d'euros. La destruction de valeur atteint même 19,7 milliards d'euros si l'on remonte jusqu'au 1er janvier 2010, tandis qu'elle avoisine 1,8 milliards d'euros pour GDF Suez sur la même période. Il s'agit là davantage du reflet d'une mauvaise répartition du risque que du résultat d'une baisse généralisée des valorisations boursières des titres détenus en portefeuille. Au contraire, le bilan est plutôt équilibré entre mauvais et bons élèves. En l'espace d'un an, on constate autant de chutes de cours que de hausses de cours. Mais une fois encore, la surexposition du portefeuille aux "utilities" a rompu cet équilibre apparent.

Safran, le bon placement

Heureusement, certaines entreprises, notamment dans le domaine de l'aéronautique et de la défense, ont permis de limiter la casse. Safran en est certainement l'exemple le plus criant. Depuis début 2010, cette participation, pourtant faiblement représentée (3,7% du total) a constitué le plus fort contributeur aux gains potentiel. Sa valeur a presque doublé sur la période pour s'élever aujourd'hui à 3,1 milliards d'euros. La bonne orientation de l'action EADS a également profité à la valeur globale du portefeuille (+ 761 millions d'euros depuis début 2010 et + 349 millions d'euros depuis début 2011). Autre lot de consolation, l'enveloppe des dividendes susceptibles d'être perçus par l'Etat au titre de l'exercice 2010 et au regard des annonces faites lors des dernières publications de résultats annuels pourrait tourner autour de 3,7 milliards d'euros. Ce montant est proche de celui enregistré l'an passé (3,6 milliards d'euros) et fait ressortir un rendement facial de 4,3 % par rapport à la valeur actualisée du portefeuille.

Les sommes en jeu n'ont pas de quoi résorber le déficit public de la France mais elles n'en demeurent pas moins la principale garantie de rémunération à moyen terme. Si l'on se réfère aux objectifs de cours établis par le consensus Bloomberg, la valeur du portefeuille boursier resterait inférieure à ce qu'elle était début 2010 (106 milliards d'euros) à un horizon de douze mois.

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 11
à écrit le 03/10/2011 à 12:01
Signaler
@ rintintin vous avez raison, c'est pourquoi il faut pousser les individuels à investir dans leur génération d'énergie pour ne plus être des clients captifs, et même éventuellement des fournisseurs! mais pourquoi croyez-vous que l'on limite l'inst...

à écrit le 19/08/2011 à 18:28
Signaler
Combien a coute le reve Americain "Constellation" de Mr Gadonneix ? Au bas mot 4 milliards de dollars en pures pertes . Quant au rachat de British Energy payee 14,5 mds d'euros pour une valeur maxi estimee de 8,5 mds d'euros afin de construire une f...

le 23/08/2011 à 14:56
Signaler
L'UTILITE D'AVOIR UN ( TRES BON PATRON).

à écrit le 06/06/2011 à 9:20
Signaler
quel est le % de participation de l'etat dans EDF et GDF/suez......??.....est il necessaire de conserver un tel %........quel est le %dans AREVA ...que vaut il ???....pourquoi l'etat a t'il laissé YOPLAIT passer sous controle US (general mills...

à écrit le 29/04/2011 à 16:32
Signaler
Il faut dire que l'Etat se tire une balle dans le pied en mélangant gestion électoraliste des tarifs et gestion indépendante de ces entreprises. Dans le cadre d'une bonne gouvernance l'Etat devrait indémniser ces entreprises des largresses électorali...

à écrit le 31/03/2011 à 8:37
Signaler
La valeur des actifs on s'en fout un peu (sauf à vouloir privatiser). Ce qui compte c'est ce que cela rapporte en dividende à l'état actionnaire, l'influence de l'état dans les conseils d'administration en terme d'investissement, emplois, stratégie, ...

le 31/03/2011 à 10:28
Signaler
exact. La valeur de ces actions n'a de sens que si on veut les vendre, c'est comme la valeur d'un appartement :c'est beau que l'immobilier monte, mais comme j'habite dedans, je m'en moque un peu.

le 06/04/2011 à 5:02
Signaler
OK, cependant la valeur de ton appartement occupé et de plus en plus cher, génère de plus en plus d'ISF. De plus si 5 ans plus tard le prix baisse, on ne te rembourse pas d'ISF. Pour ce qui est de la valeur d'EDF et GDF, je pense que compte tenu des...

le 30/04/2011 à 15:04
Signaler
pfuuuuu! puissant raisonnement d'un retraité de l'éducation, à n'en pas douter

le 14/06/2011 à 17:13
Signaler
Apres toutes ces lectures on comprend mieux pourquoi ils veulent rester avec l'énergie nucléaire , les oeufs sont tous dans le meme pagnier ( GRAVE) pour des donneurs de leçons que sont nos dirigeants.

le 25/07/2011 à 15:42
Signaler
avec toutes ces participations, l'état il est à l'ISF !!! a qui paye-t-il? marrant non?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.