La consolidation aura fait long feu. Après avoir reculé hier de 0,78% sous l'effet de statistiques décevantes, le CAC 40 est reparti dès les premiers échanges à l'assaut des 3.200 points - qu'il a franchi en séance pour la première fois depuis le 3 novembre - avant de subir quelques prises de bénéfices et terminer sur un gain de 1,12% à 3.164,95 points. Cette quatrième hausse en cinq séances permet à l'indice de signer sa plus forte hausse hebdomadaire depuis la semaine du 21 au 28 novembre 2008. A l'époque le CAC avait bondi de 13,24% d'un vendredi à l'autre. Cette semaine, le gain hebdomadaire a atteint 10,78%.

Le courant acheteur de ce vendredi a été soutenu par les bons chiffres de l'emploi aux Etats-Unis. Les créations d'emplois aux Etats-Unis se sont accélérées en novembre et le taux de chômage est revenu à 8,6%, son plus bas niveau depuis deux ans et demi. Le consensus des économistes s'attendait à un taux de 9%. Même si la forte baisse du taux de chômage est due en partie à des sorties du marché du travail, l'enquête du département du Travail montre aussi une hausse sensible de l'emploi, preuve que la reprise de la première économie mondial se renforce.

Par ailleurs, la tension est retombé sur le front de la crise des dettes souveraines. Jeudi, les émissions obligataires de l'Espagne et de la France ont rassuré. "Le risque européen est perçu, à court terme, en recul", indiquait Aurel BGC dans sa note matinale relevant que "les taux à 10 ans espagnols ont reculé de 21 points de base à 5,99%, un plus bas depuis deux semaines, et les taux français ont perdu 23 points de base à 3,15%".

En outre, le discours de Nicolas Sarkozy, jeudi soir à Toulon, a semblé conforter la communauté financière dans leur attente de solutions concrètes. Le président a déclaré qu'il était convaincu que la BCE agira. Par ailleurs, dès lundi, il devrait rencontrer la chancelière allemande. Le but de cette énième tête à tête est de "faire des propositions franco-allemande pour garantir l'avenir de l'Europe". "Nous ne parlons pas seulement d'une union budgétaire, nous sommes sur le point de la réaliser", a déclaré pour sa part Angela Merkel devant le Bundestag ce vendredi.

Sur le front des valeurs

Dans un contexte d'apaisement des craintes relatives à la crise qui sévit en Europe, les valeurs financières étaient à l'honneur à l'image de Société Générale qui a progressé de 9,44%, d'Axa (+5,43%), Crédit Agricole (+4,99%) ou encore, hors CAC, Natixis (+3,35%)

BNP Paribas qui avec un gain de 9,44% a signé la plus forte progression de l'indice, a également profité de la nomination de Philippe Bordenave et de François Villeroy de Galhau comme nouveaux directeurs généraux délégués à l'occasion de la prise de fonction de Jean-Laurent Bonnafé comme directeur général de la banque.

Le secteur automobile était également bien orienté. Renault s'est adjugé 3,75% tandis que Peugeot prenait 3,57%.

Michelin (+1,76%) a profité d'une note positive de Deutsche Bank qui a relevé ses prévisions de résultats 2012 pour le groupe de pneumatique.

A l'inverse Suez Environnement (-1,32%) a été pénalisé par l'annonce de son retrait du CAC 40, le 19 décembre, à la faveur de Legrand qui a gagné 2,40%.

Hors Cac

Gecina avance de 2,22%. ING a démarré le suivi de la valeur sur une note positive. A l'achat, l'objectif de cours a été fixé à 73,8 euros.

Wendel a pris 2,65% après avoir annoncé un actif net réévalué (ANR) à 76,6 euros par action au 22 novembre, une légère progression par rapport aux 75,0 euros par actions estimés au 22 août.

Devises et pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique a chuté en fin de séance face au billet vert. A la clôture des marchés européens, un euro s'échangeait contre 1,337 dollar (-0,59%). Dans le même temps, les cours de l'or noir évoluaient en ordre dispersé. Ainsi le Brent de la Mer du Nord progressait de 0,24% à 109,25 dollars tandis que le WTI perdait 0,04% à 100,16 dollars.