A l'heure où les fêtes de fin d'année s'approchent à grands pas, les grandes marques de luxe ne font pas seulement rêver les consommateurs. Leur insolente santé financière tant sur le plan de leur rentabilité qu'en termes de croissance en fait un bon placement "refuge" en ces temps economico-boursiers difficiles. Pour preuve, l'indice Bloomberg European Fashion, qui regroupe les poids lourds du secteur en Europe devance de plus de 12 points le Stoxx 600 depuis début janvier. Et cela sachant que l'écart de performance entre ces deux indicateurs s'est nettement creusé à partir du décrochage estival des marchés d'actions.

Aujourd'hui encore, Hermès International fait figure d'ovni alors que les conjoncturistes tablent désormais sur une entrée en récession de la zone euro en 2012. A l'occasion d'une interview accordée au quotidien suisse Le Temps, Patrick Thomas, le gérant du groupe, s'est dit "confiant" et "optimiste" pour le quatrième trimestre et vise une croissance de 10% l'an prochain. Et cela alors qu'à l'occasion de la publication de ses résultats trimestriels, la société avait relevé son objectif de chiffre d'affaires pour 2011 de 15 à 16%, malgré un ralentissement de la croissance en raison de tensions sur l'appareil de production face à une forte demande de la part des consommateurs dans les pays émergents, et notamment en Chine. 

A mi-chemin entre le statut de valeur défensive et celui de valeur de croissance, les acteurs du luxe montrent en tout cas une forte capacité à imposer des hausses de prix et à maintenir leur marge dans un environnement économique mondial déprimé. En moyenne, les 10 grands groupes de luxe à l'échelle internationale, affichent un taux de marge sur EBITDA supérieur à 25% et cela pour un taux de croissance moyen de chiffre d'affaires sur cinq ans de 12%. 

Voici, d'après les données de Capital IQ, les 10 grands groupes de luxe les plus rentables dans le monde (voir infographie).