Le CAC 40 plonge sur fond de crainte de récession en zone euro

Par latribune.fr  |   |  584  mots
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Déjà mal orientée après les annonces de la Réserve fédérale américaine, hier soir, la Bourse de Paris a amplifié son repli après la publication des dernières prévisions de croissance de l'institut allemand Ifo.

Le CAC 40 va-t-il sauver les 3.000 points ? Après avoir réagi négativement aux annonces de la Réserve fédérale américaine, hier soir, l'indice parisien a accentué son repli après la prévision, par l'institut allemand Ifo, d'une contraction du PIB de la zone euro en 2012 et des propos alamistes d'Angela Merkel devant le parlement allemand. Vers 15h30h le CAC 40 lâchait 1,87% à 3.021,28 points. Dans le même temps, ailleurs en Europe, le FTSE reculait de 1,19 %, le Dax de 1,27%, l'Ibex de 0,57% et le Ftse Mib de 1,71 %.

Tant attendues, les conclusions de la dernière réunion de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine inquiètent les marchés. Au-delà de la décision de ne pas adopter de nouvelles mesures de soutien à l'économie, les investisseurs ont fraîchement accueilli le diagnostic conjoncturel. La Fed a en effet souligné que la situation en Europe comportait des risques pour l'économie américaine. Cela alors que les récents indicateurs en provenance de la première économie mondiale plaident pour un certain optimisme. Le taux de chômage est à son niveau le plus bas depuis mars 2009, et la consommation des ménages montre des signes de reprise.

Dans ce contexte, la situation en zone euro monopolise d'autant plus l'attention des intervenants que, selon l'institut munichois Ifo, le PIB de la zone euro devrait se contracter de 0,2% en 2012. Dans son dernier rapport, rendu public ce mercredi, l'institut n'anticipe par ailleurs qu'une croissance allemande de 0,4% l'an prochain contre une prévision de 0,8% octobre. Une estimation qui pourrait encore être revue à la baisse. "En supposant que la crise de l'euro ne poursuit pas son aggravation, et en particulier que l'Italie sera en mesure de se financer d'elle-même sur le marché, l'Allemagne devrait être capable d'éviter une récession" indique-t-il. Or testant pour la première fois le marché depuis le sommet européen de 8 et 9 décembre, l'Italie a dû servir des rendements record pour l'adjudication d'obligation à cinq ans. Si Rome a réussi à placer pour 3 milliards de papier, les taux ont atteint un nouveau record à 6,47% contre 6,29% il y a un mois lors d'une adjudication similaire.

A cela, se sont rajoutés les propos d'Angela Merkel devant le parlement Allemand. La chancelière allemande a estimé que la crise des dettes qui sévit en zone euro s'est transformé en "crise de confiance" et que la sortie de cette situation "ne durera pas des semaines, pas des mois mais des années" et sera émaillée de "revers".

Sur le front des valeurs

Les valeurs cycliques sont pénalisées après un regain d'inquiétudes relatives à la croissance mondiale. Ainsi Renault lâche 3,16%, Alstom 3,02%, Saint Gobain 2,81%, Technip 2,79%.

Cap Gemini chute de 3,96%. Son concurrent britannique Logica a lancé ce matin un second avertissement sur ses résultats annuels.

Les valeurs bancaires sont également mal orientées. Société Générale perd 4,46%, BNP Paribas 4,06% et Crédit Agricole 2,80%.

Carrefour (-3,13%) est pénalisé par l'abaissement de recommandation d'ING. L'intermédiaire préconise dorénavant de vendre le titre.

A l'inverse, seul Suez environnement (+0,67%) évolue dans le vert.

Devise et Pétrole

La monnaie unique évolue à ses plus bas niveaux depuis janvier face au billet vert. Vers 13h, un euro s'échangeait contre 1,299 dollar. Dans le même temps, les cours de l'or noir étaient en repli. Le baril de Brent de la Mer du Nord perdait 1,28% à 1008,1 dollars tandis que le WTI s'échangeait contre 99,74 dollars (-1,40%)