Le CAC 40 hésite dans des volumes anémiques

Par latribune.fr  |   |  828  mots
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Après avoir déjà traversé une semaine dernière difficile, l'indice parisien n'est pas parvenu à se maintenir au-dessus des 3.000 points avant l'issue de la réunion des ministres des Finances de la zone euro, qui doivent notamment discuter de l'augmentation des ressources du FMI.

Le choc de confiance boursier provoqué par la crise des dettes souveraines hante toujours les salles de marché. Alors que les ministres des Finances de la zone euro se réunissaient sous forme de conférence téléphonique aujourd'hui pour discuter des d'éléments techniques liés à la mise en place du  MES ou encore à l'augmentation des ressources au FMI à hauteur de 200 milliards d'euros, le CAC 40 a évolué en dents de scies pour finalement clôturer sur une note quasi stable (+0,06%) à 2974,20 points. Le tout dans des volumes d'échanges ridiculement bas après la dernière arrivée à échéance de l'année, vendredi, des contrats sur options et futures (vendredi des "quatre sorcières").

Après une semaine difficile marquée par la menace de voir poindre de nouvelles dégradations de notes de crédit souverain de la part des agences de notation, à l'image de Fitch, qui a placé, vendredi après clôture des marchés, le triple A de la France sous surveillance négative, le CAC 40 a ouvert la séance sur une note négative. Et cela dans le sillage de la baisse des bourses asiatiques à la suite du décès du dirigeant nord-coréen Kim Jong-Il. L'indice est ensuite parvenu à revenir en territoire positif, repassant au-dessus des 3.000 points après l'annonce de 16,5 milliards d'euros de coupes budgétaires de la part de Mariano Rajoy, le futur chef du gouvernement espagnol, qui a entraîné dans la foulée une détente des taux d'emprunts espagnols.

Mais les déclarations de Mario Draghi ont eu pour effet de réduire les gains accumulés par l'indice parisien au cours de la séance. Le nouveau patron de la BCE a réaffirmé que le Traité européen interdissait  le "financement monétaire", soit le financement par la Banque centrale européenne (BCE) des Etats de la zone euro en créant de la monnaie et que la BCE ne voulait pas l'enfreindre au risque d'affecter sa crédibilité. Sachant qu'au travers d'un rapport semestriel, l'autorité monétaire conclut que la probabilité de défaut simultané de deux banques ou plus dans les deux ans à venir, qui était quasi-nulle début 2007, puis a ensuite connu des pics à 15%, tourne désormais autour des 25%. 

 "La fin d'année approchant, les volumes sur les marchés devraient rapidement se contracter. Toutefois, absence de volume ne signifie pas absence de mouvements importants sur les marchés, au contraire... Un rally de fin d'année semble peu probable dans cet environnement difficile." notent les équipes d'Aurel-BGC. Et d'ajouter : "L'Europe et l'euro resteront au centre des préoccupations des investisseurs. La devise européenne est devenue un indicateur d'aversion au risque. Les matières premières, les taux longs et le marché actions sont clairement corrélés à la devise européenne. Pas de volume, mais des mouvements très 'techniques' sur les marchés en cette fin d'année..."

Dans ce contexte électrique, les investisseurs attendent aussi une décision de l'agence de notation de S&P sur la note des Etats européens, et notamment sur la France. D'autres événements seront suivis de près cette semaine : mercredi, la BCE procédera à une opération de refinancement à trois ans, de taille illimitée, qui permettra aux banques de disposer d'importantes liquidités pour les prochains mois. Demain,  la publication de l'indice Ifo allemand devrait également être suivi de près. 

Sur le front des valeurs

Cette forte volatilité des marchés rend d'ailleurs difficile l'intégration de Legrand dans le CAC 40. L'action du fabricant de produits électroniques a effectué ses premières cotations sur l'indice phare de la Bourse de Paris en baisse, avant de repartir de l'avant, pour finalement clôturer sur un repli de 0,88%.

Alors que l'actualité des entreprises reste pauvre, les valeurs du CAC 40 évoluent sans grande logique sectorielle et semblent plutôt guidées par un marché de trading après la dernière arrivée à échéance de l'année, vendredi dernier, des contrats sur options et futures.

Le secteur bancaire a évolué en ordfre dispersé arpès le rapport de la BCE : Ainsi, BNP Paribas s'est octroyé un bond de 2,45% tandis que Société Générale a cédé 0,57%.

Plus forte baisse du jour, Alcatel-Lucent fait toujours l'objet de fortes vairations, malgré l'annonce d'un contrat avec France Telecom

D'autres valeurs ont profité d'achats à bon compte dans le cadre d'opérations de "windoxs dressing" de fin d'année. C'est la cas de Carrefour (+3,66%), Axa (+2,08%) ou encore Accor (+1,99%)

Hors CAC 40, les valeurs dites de "recovery" sont recherchées : Atari s'envole de 26,98%, Archos bondit de 11,11%, Bull de 10,29 % et Euro Disney de 4,14%.

Du côté des changes, l'euro cède du terrain face à billet vert et se redirige vers 1,3 dollar. De leur côté, les cours de l'or noir évoluent en légère hausse : le baril de Brent s'échange contre 103,4 dollars et celui du WTI contre 93,51 dollars.