Le CAC 40 doute après la BCE

Par latribune.fr  |   |  645  mots
Copyright Reuters
L'euphorie suscitée par l'opération de la BCE en fin de matinée, notamment dans le compartiment bancaire, a laissé place au doute.

L'enthousiasme suscité par l'opération de la BCE en fin de matinée, aura fait long feu.   Après avoir démarré la journée dans le vert, le CAC 40 a accéléré sa progression, s'adjugeant jusqu'à 2,16% après l'opération très attendue de l'autorité monétaire européenne. Cette dernière a alloué près de 500 milliards d'euros pour sa première opération de prêts à trois ans à destination des banques sachant que les estimations portaient sur une moyenne de 310 milliards d'euros. Mais une fois la nouvelle digérée, l'euphorie a laissé sa place au doute, dans un marché creux et très volatile. La généreuse enveloppe de crédits accordés par la BCE a fini par susciter des interrogations quant à l?ampleur des besoins en capitaux des établissements financiers européens, par ailleurs, victimes de dégradations en série de la part des agences de notation.

La hausse, pour le deuxième mois consécutif, des ventes de logements anciens aux Etats-Unis, n'a pas suffi à calmer les esprits. 

A la clôture, le CAC 40 cédait 0,82% à 3.030,47 points.

"L'appétit des investisseurs pour la dette espagnole est revenu hier lors des adjudications à 3 et 6 mois. Comme indiqué la semaine dernière, notre espoir repose sur le fait que les banques vont pouvoir se refinancer de manière illimitée aujourd'hui auprès de la Banque Centrale Européenne à un taux fixe de 1% pendant 3 ans (la dette espagnole achetée hier par les banques pourra servir de collatéral en échange des prêts). Pour le moment, il est encore trop tôt pour parler d'un retour des banques sur le marché des emprunts d'Etat (les banques souhaitent dans l'immédiat réduire la taille de leur bilan), mais la détente observée sur les taux européens à 10 ans va dans le bon sens."estime Franklin Pichard, directeur de Barclays Bourse. Et d'ajouter : "Noël approche, les investisseurs espèrent avoir au pied du sapin un cadeau avec l'étiquette hausse de fin d'année sur les marchés actions. Nous croyons au Père Noël mais nous pensons aussi que la hausse sera probablement limitée, avec, comme objectif d'allégement, la zone des 3200 points sur le CAC40 "

Plusieurs statistiques , dont les chiffres sur les ventes de logements anciens aux Etats-Unis,  étaient par ailleurs attendues cet après-midi après la hausse, publiée hier, de l'indice IFO mesurant le moral des entrepreneurs pour le deuxième mois consécutif. Pour Arnaud Pourtier, directeur général de IG Markets "cette statistique montre que le moral des entrepreneurs semble se redresser, comme apparemment celui des ménages avec des tendances de ventes au détail qui paraissent très bonnes. La médiatisation des succès de l'Allemagne, selon M. Poutier, contribue a une forme de relance de la croissance Outre Rhin. Cela est plutôt une bonne nouvelle : la consommation interne des grands pays exportateurs ( Allemagne, Chine) pourrait compenser partiellement les pressions récessives actuelles...."

Initialement bien orientées, les valeurs bancaires, qui occupaient le haut du classement de splus fortes hausses en fin de matinée, repartent à la baisse, à l'image de Société Générale (-3,4%),  BNP Paribas (-2,97%) et Crédit Agricole (-2,13%)

Le compartiment des titres cycliques, notamment du côté de l'industrie du pétrole, est plutôt bien orienté : plus forte hausse du CAC 40, Total s'est adjugé 1,11% tandis que Vallourec s'est octroyé 0,33%

En revanche, dans le sillage des résultats décevants d'Oracle hier, Cap Gemini a abandonné 4,88%

Du côté des marchés des changes, l'euro reperdait du terrain face au billet vert et cotait au dessous de 1,31 dollar. Les bonnes statistiques macro-économiques a, en ervanche, redonné de l'allant aux cours de l'or noir : le baril de Brent valait 107,2, dollars tandis que le WTI cotait 98,3 dollars.