En 2011, Paris ne s'est jamais remise de son été meurtrier

Après un début d'année sur les chapeaux de roue, le CAC 40 a été emporté par l'ouragan estival qui s'est déchaîné sur les places financières mondiales.
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2011 n'aura pas fait mentir les statistiques boursières. Selon ces dernières, la tendance observée lors des cinq premières séances de l'année donne l'orientation générale annuelle. Du moins dans 80 % des cas étudiés. Pour les autres, le non respect de ce phénomène résulte d'événements politiques et/ou économiques d'importances.

Et ce fut bien le cas l'an dernier. Empêtré dans la crise de la dette souveraine et l'incapacité des politiques de la zone euro à parler d'une même voix, le CAC 40 a fortement dévissé. À 3.159,81 points à la clôture de vendredi (+ 1,03 % sur la séance), l'indice affiche un plongeon annuel de 16,95 %. Bien loin de la hausse que laissait augurer la première semaine de cotation (+ 1,6 %).

Un début d'année en fanfare

Pourtant, l'année avait commencé sous les meilleurs auspices. L'indice parisien a signé son meilleur mois de janvier depuis 1999 (+ 5,28 %) et enchaîné sur un mois de février de bonne facture (+ 2,62 %), lors duquel il a franchi les 4.100 points pour la première fois depuis septembre 2008. Dynamique lui permettant de terminer le premier trimestre sur un gain de 4,85 %. Les tensions géopolitiques au moyen orient et la catastrophe nippone du 11 mars ont effectivement été compensées par les bons résultats des sociétés au titre de 2010.

Changement de ton, pourtant, au deuxième trimestre.

Si le mois d'avril se termine dans le vert (+ 2,95 %), principalement du fait de publications trimestrielles rassurantes, mai et juin se soldent respectivement par un repli de 2,43 et 0,62 %. Sur les six premiers mois de l'année la performance reste tout de même positive (+ 4,66 %). Mais plus pour longtemps. Fin du programme d'assouplissement de la réserve fédérale américaine (QE II), regain de craintes sur les dettes souveraines et inquiétudes relatives à un ralentissement de l'économie mondiale : tout est en place pour que se déchaîne l'ouragan qui va s'abattre sur les marchés financiers.

Un été meurtrier

Privé du catalyseur microéconomique, la Bourse de Paris connaît un été meurtrier. Avec une dégringolade de 25,12 %, le CAC 40 signe sa pire performance trimestrielle depuis 2002 et retombe sous les 3.000 points. Un vent de panique principalement nourri par les problèmes de dettes des deux côtés de l'Atlantique. Aux États-Unis, le déplafonnement de la dette a été obtenu après d'âpres négociations politiques et des promesses de cure d'austérité budgétaire alors que la première économie mondiale est dans un cycle de croissance molle. En zone euro, les politiques étalent sur la place publique leur incapacité à répondre de façon concertée et cohérente au problème persistant de la crise de la dette souveraine qui pénalise la croissance de l'Eurozone voire mondiale.

Cacophonie européenne

Cacophonie qui perdurera lors du dernier trimestre 2011 alors que l'Italie, troisième puissance économique européenne, subit de fortes tensions sur ses taux obligataires. Du coup, l'embellie d'octobre (+ 8,75 %), à la faveur des résultats trimestriels, restera sans lendemain. Ce, d'autant plus que la France elle même est désormais sous la menace de la perte de son sacro saint triple A. In fine, avec un chute de 16,95 %,le CAC 40 signe sa plus mauvaise année depuis 2008 et sa neuvième baisse annuelle depuis sa création début 1988.

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Commentaire 1
à écrit le 24/01/2012 à 12:45
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Les USA s'en sortent toujours mieux car ils ont le culte de l'efficacité et réagissent d'une seule voix. Hélas l'Europe n'est encore qu'une promesse, et parle encore de manière dispersée. Par ailleurs son économie souffre dans certains pays d'un in...

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