Le CAC 40 plombé par le secteur financier

Le marché parisien clôture dans le rouge après la première émission de dette française de l'année et sur fond de regain de tensions sur le secteur financier. Ces inquiétudes relèguent au second plan de bonnes statistiques américaines.
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Après un bon début d'année, la Bourse de Paris a été rattrapée par les inquiétudes en zone euro. A la clôture, le CAC 40 a reculé de 1,53 % à 3.144,91 points dans un volume d'affaires de 2,4 milliards d'euros.

La prudence a été de mise pour une séance chargée en actualités. Les investisseurs attendaient en particulier la première émission de dette française de l'année, cet emprunt obligataire étant d'autant plus surveillé que la France est menacée de perdre sa note AAA dans le courant du mois. L'adjudication s'est finalement bien déroulée : l'Agence France Trésor (AFT) a reçu une demande solide de la part des investisseurs de 7,963 milliards d'euros sur des échances de long terme, dans le haut de la fourchette. Elle a dû toutefois concéder des taux plus élevés, de 3,29% sur les OAT (obligations à 10 ans) contre 3,18% en décembre.

Les tensions ont surtout ressurgi autour du secteur bancaire, des rumeurs de marché faisant état d'un besoin de recapitalisation de la grande banque allemande Deutsche Bank. La situation des banques espagnoles et italiennes inquiètent également. En Espagne, le ministre de l'Economie a estimé que les banques avaient besoin de provisionner jusqu'à 50 milliards d'euros en plus pour nettoyer leurs comptes. En Italie, Unicredit a dégringolé de 17%sur fond d'augmentation de capital concédée avec une forte décote. Les Bourses de Madrid et de Milan ont d'ailleurs chuté respectivement de 2,83% et 3,46%.

Le tout alors que les dysfonctionnements du marché du prêt interbancaire se confirment, les établissements se bousculant pour déposer leurs fonds auprès de la Banque centrale européenne (BCE). Les banques de la zone euro ont ainsi déposé 453,18 milliards d'euros auprès de la banque centrale entre mardi et mercredi, soit un nouveau record absolu.

Ces inquiétudes sur la zone euro et son secteur bancaire ont relayé au second plan les bonnes statistiques américaines du jour. Notamment sur le front de l'emploi où le secteur privé américain a créé 325.000 postes en décembre, selon le cabinet ADP, soit très largement au-dessus des attentes. Il s'agit là de la meilleure performance mensuelle depuis la création de cette statistique en 2001. Ces chiffres sont de bon augure avant la publication du rapport mensuel officiel vendredi.

Par ailleurs, le rythme de croissance du secteur des services aux Etats-Unis s'est encore accéléré en décembre. L'indice ISM est ressorti à 52,6 le mois dernier contre 52 en novembre. C'est toutefois inférieur au consensus qui tablait sur 53.

Sur le front des valeurs

Le secteur financier signe les plus forts replis du CAC 40 sur fond de regain de tensions. Société Générale décroche de 5,41%, BNP Paribas de 5,38%, Crédit Agricole de 5,21% et Axa de 4,9%. Hors CAC 40, Natixis plonge aussi de 6,89%.

Accor est délaissé et chute de 3,61%. Carrefour est également mal orienté (-4,38%), sous le coup d'une dégradation de recommandation d'UBS. Veolia Environnement souffre à nouveau (-3,25%) après avoir réalisé la plus mauvaise performance de l'indice en 2011.

A l'inverse, EADS est encore bien orienté, la valeur ayant signé la seule hausse du CAC 40 la veille. Le titre de la maison-mère d'Airbus avance de 1,32% sur fond de repli de l'euro face au dollar. La monnaie européenne est tombée sous le seuil de 1,28 dollar pour la première fois depuis septembre 2010. Safran en profite également et gagne 0,96%.

Egalement dans le quatuor de tête, PPR et Schneider Electric gagnent respectivement 0,71% et 1,01%.

Hors CAC 40, Belvédère s'est envolé de 15,52% alors que le tribunal de commerce devait réexaminer ce jeudi de la procédure de redressement judiciaire.

De son côté, Arkema recule de 4,3%, affecté par l'abaissement de recommandation d'ING à "vendre" contre "conserver".

Foncière des Régions chute de 6,25% sous le coup d'une dégradation de Morgan Stanley. L'intermédiaire estime que la forte restriction du crédit devrait affecter les sociétés foncières.

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Commentaires 2
à écrit le 06/01/2012 à 5:37
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Qui s'interesse encore a l'evolution quotidienne du CAC 40, mis a part les traders fous et irresponsables ?

à écrit le 05/01/2012 à 18:58
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Je reçois par courrier mes relevés de banque ... maintenant ils y inscrivent l'équivalent en Francs .... ce qui n?était pas le cas avant ! zarbi !... ou prémonitoire ... je ne sais pas !

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