Le CAC 40 sauve in extremis les 3.200 points

Par latribune.fr  |   |  716  mots
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L'orientation positive de la matinée aura fait long feu. A la veille de la réunion de la BCE, le CAC 40 est reparti à la baisse.

Au lendemain de son bond de 2,66% sur fonds d'apaisement des craintes liées à la crise de la dette en zone euro, la Bourse de Paris a ressenti le besoin de reprendre son souffle. Un besoin d'autant plus marqué que ce soir sera publié le Livre Beige de la Réserve fédérale américaine et que la BCE décidera ou non, demain, de maintenir ses taux directeurs inchangés. Le tout sur fonds de statistiques économiques mitigées concernant le Vieux Continent. Après avoir gagné près 0,8% au plus fort de la séance et perdu jusqu'à 0,92%, le CAC 40 a in fine rendu 0,19% à 3.204,83 points.

Dans un marché sans grande orientation, les doutes sur l'issue des négociations entre la Grèce et ses créanciers privés ont alimenté les prises de bénéfices. "Tous les yeux restent tournés vers la Grèce. La situation semble extraordinairement morose. Les ménages sont sous pression (...), le secteur bancaire est en train d'être réduit en miettes", indique James Nixon, de la Société générale.

Une situation d'autant plus anxiogène que demain, l'Espagne et l'Italie se présenteront jeudi sur le marché de la dette. Ce alors que selon David Ridley, directeur de la notation souveraine, la Banque centrale européenne doit augmenter le volume de ses rachats d'obligations afin de soutenir l'Italie et éviter un effondrement "cataclysmique" de l'euro. "Il est difficile d'imaginer que l'euro survive si l'Italie ne trouve pas de solution", a-t-il déclaré, ajoutant que si certains jugent que le poids économique et politique de l'Italie est trop important pour qu'on lui permette d'échouer, "on pourrait également estimer qu'il est trop important pour qu'on puisse la sauver."

Et pour rajouter à la morosité ambiante, selon une enquête menée par Reuters auprès de 64 économistes si la zone euro survivra à 2012, le pire de la crise de la dette est à venir. Par ailleurs, selon cette même enquête, la France va probablement perdre son "triple A" 'ici à fin mars.

Un contexte qui a fait passer au second plan l'adjudication allemande de ce jour. L'Allemagne a levé, ce mercredi, 3,15 milliards d'euros à échéance 5 ans avec un taux moyen de moins de 1%. Une première ! Les investisseurs se sont d'autant plus rués sur le papier allemand que, plus tôt, la bonne santé de la première économie européenne a été confirmée lors de la publication d'une troisième estimation de son PIB pour 2011. Conformément aux attentes, sur l'année, la croissance a été de 3%.

Dautant que selon les derniers chiffres d' Eurostat publiés également mercredi, la croissance n'a été que de 0,1% au troisième trimestre 2011 dans la zone euro.

Sur le front des valeurs

Plus forte hausse de l'indice, Alcatel-Lucent (+6,93%) s'est envolé après le relèvement de recommandation de Deutsche Bank. L'intermédiaire est dorénavant à l'achat sur le titre contre "conserver" précédemment.

Egalement à l'honneur, les valeurs cycliques ont figuré parmi les plus fortes hausses à l'image de Lafarge (+2,94%),  Alstom (+1,98%) ou encore Saint Gobain (+1,75%) .

A l'inverse, Total (plus forte pondération de l'indice) a perdu 1,40%, pénalisé par le repli des prix du pétrole et la rechute de l'euro face au dollar.

Vivendi a reculé de 1,66%. La filiale télévision du groupe Canal+ ne fait pas partie des 31 candidats aux six nouvelles chaînes gratuites de la TNT. L'action souffre également de la concurrence agressive d'Iliad sur le mobile. SFR est la filiale du groupe

Hors CAC

Ubisoft s'est envolé de 8,92%. Le groupe a revu à la hausse ses objectifs annuels pour prendre en compte les performances "solides" du troisième trimestre 2011-2012.

GFI s'est octroyé 7,79% après avoir annoncé être entré en négociation exclusive avec deux investisseurs institutionnels en vue de céder ses activités au Canada, sur la base d'une valorisation de 75 millions de dollars canadiens (58 millions d'euros environ).

Devises et pétrole

Sur le marché des changes, la monnaie unique s'est repliée face au billet vert. A la clôture des marchés européens un euro s'échangeait contre 1,2685 (-0,68%). Dans le même temps, les cours de l'or noir se repliaient. Le baril de Brent de la Mer du Nord lâchait 0,31% à 112,93 dollars tandis que le WTI perdait 0,80% à 101,48 dollars.