La Bourse de Paris revient à la prudence

Alors que le dossier grec piétine, l'indice CAC 40 a cédé 0,66% ce lundi, revenant vers le seuil des 3.400 points. Parmi les secteurs pénalisés, les valeurs bancaires.
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La Bourse de Paris a mis fin lundi à quatre séances consécutives de hausse en bouclant la séance sur un repli de 0,66% à 3.405,27 points, sur fond de prudence alors que les négociations sur la dette grecque piétinent. Sur les autres grandes places européennes le Dax à Francfort a terminé quasi stable (-0,03%) et à Londres, le FTSE-100 a cédé 0,15%. L'Eurostoxx 50 s'est replié de 0,37%.
"Après s'être vivement appréciés au cours de la semaine passée, les marchés actions européens subissent des prises de bénéfices ce lundi", observent les analystes du courtier IG Markets. Dans une séance dépourvue d'indicateurs majeurs, en particulier aux Etats-Unis, l'ouverture dans le rouge de Wall Street a également alimenté la tendance déjà baissière.
Pour Guillaume Garabédian, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Gestion Privée, le recul s'explique avant tout par la difficulté du marché à franchir le seuil des 3.400 points, qui correspond à la zone des 2.500 points pour l'Eurostoxx 50. "En termes d'analyse graphique, si ce seuil est franchi, cela ouvre la voie une accélération jusqu'à 3.600 points, soit les niveaux de juillet 2011. Mais pour ce faire, il faut un élément détonateur qui n'existe pas pour le moment", a-t-il expliqué rappelant qu'en octobre 2011 le marché avait déjà buté sur les 3.400 points avant finalement de reculer de quelque 600 points.
"Aujourd'hui, l'environnement est plus favorable mais il reste encore très délicat", a-t-il ajouté.
La Grèce et les interrogations sur l'issue des négociations sur la dette, fragilisent en effet le marché car les discussions sont difficiles avec les créanciers privés et publics. Les partis politiques en Grèce ont du mal à se mettre d'accord sur la nouvelle cure de rigueur dictée au pays par Union européenne et le Fonds monétaire international.
De leur côté, le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel ont proposé de bloquer sur un compte les intérêts de la dette grecque.
La prudence est également de mise avant la réunion de la Banque centrale européenne (BCE) de jeudi, certains analystes s'attendant à un prochain abaissement de son taux directeur.
Dans ce contexte d'incertitude, le Crédit Agricole a perdu -2,67% à 5,18 euros et la Société Générale -2,89% à 23,55 euros. BNP Paribas a fait preuve d'une plus grande résistance (-0,60% à 34,99 euros). Les valeurs bancaires ont été aussi pénalisées par un article du Financial Times selon lequel le régulateur européen conteste la voie choisie par des banques en Europe pour se recapitaliser.
L'Autorité bancaire européenne (EBA) a démenti ces informations assurant que "l'immense majorité" des mesures préparées par les banques européennes pour assurer leur recapitalisation sont conformes à ses recommandations,.
Air France-KLM a été lourdement sanctionnée cédant 4,14% à 5,12 euros, victime de l'appel à la grève lancé par les syndicats de l'aérien entre lundi et jeudi.
EADS a lâché 1,13% à 27,23 euros. Sa filiale Airbus a enregistré en janvier 91 commandes et livré 37 appareils aux compagnies aériennes, selon un bilan publié lundi par l'avionneur européen qui fait moins bien que son concurrent américain Boeing.
Alcatel-Lucent (-1,82% à 1,45 euro) a souffert après avoir vu la recommandation sur son titre abaissée de "conserver" à "vendre" par Standard and Poor's Equity Research.
Les titres liés au secteur défensif (indépendants de la conjoncture) ont terminé en hausse à l'image de Veolia Environnement (+1,35% à 9,61 euros), Unibail (+1,29% à 145,65 euros). Parmi les progressions, on note les valeurs liées à la haute technologie, à l'image de Gemalto (+2,37% à 43 euros), Altran Technologie (+1,63% à 4,12 euros), Cap Gemini (+1,36% à 29,47 euros).
Le titre Bourbon (services maritimes) a fait partie des plus fortes hausses de la cote (+2,78% à 27,75 euros), profitant d'une recommandation du courtier Gilbert Dupont qui a réitéré son opinion d'achat sur cette valeur.
Orpea (+2,20% à 25,14 euros) a été également conforté par la Société Générale qui a renouvelé sa recommandation d'achat sur cette valeur.

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