Les cinq clés de la semaine financière à venir

Voici cinq grand thèmes susceptibles de dominer les esprits des investisseurs et des traders la semaine prochaine.
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1) HAUSSE DU PETROLE ET CRISE DE L'EURO

La crise européenne de la dette n'est pas le seul risque posé à la croissance mondiale et aux marchés financiers. Les prix du brut ont atteint des records en euros, malgré la hausse de la monnaie unique face au dollar. Or l'envolée des prix du carburant pourrait amenuiser davantage encore le pouvoir d'achat des ménages européens. L'impact pourrait être plus important encore pour les Etats-Unis, premier consommateur de pétrole.

Rien de ceci n'est de bon augure alors que les pays de la périphérie de la zone euro tentent de réduire le fardeau de leur dette, d'autant que la nouvelle offre de liquidités à trois ans de la Banque centrale européenne prévue mercredi pourrait bien être la dernière. Un choc pétrolier pourrait entraîner un repli des Bourses et un rebond des rendements de la dette des pays les pus vulnérables. Sur le marché des changes, le yen est particulièrement vulnérable vu la dépendance du Japon aux importations de pétrole depuis le séisme et la catastrophe nucléaire de Fukushima en mars 2011.

2) LA BCE OUVRE LES VANNES

Les marchés financiers mettront fin cette semaine à leur jeu de devinette quant à la taille de la prochaine (et probablement dernière) injection de liquidités à long terme de la Banque centrale européenne dans le système bancaire du continent. La première opération de financement à long terme (LTRO) et les attentes d'une deuxième du genre ont jusqu'à présent soutenu la demande d'actifs risqués, porté les obligations souveraines des pays fragilisés de la zone euro et réduit le gros des tensions sur le marché monétaire. Mais certains analystes suggèrent que l'impact de ce deuxième LTRO pourrait être moins marqué. Le recul des rendements espagnols et italiens a déjà perdu de son élan, le rendement du papier italien à dix ans peinant à descendre sous le seuil des 5,40%, son plus bas d'octobre.

3) LA CRISE GRECQUE N'EST PAS TERMINEE

La nouvelle opération de financement à long terme de la BCE pourrait donner un nouveau coup de fouet aux marchés, mais il reste suffisamment de risques susceptibles de doucher toute euphorie. Les investisseurs continuent de douter de la capacité de la Grèce à remplir les conditions de son dernier plan de sauvetage, notamment en raison de l'incertitude entourant le paysage politique grec qui ressortira des élections prévues en avril. L'accord sur un nouveau plan d'aide et l'échange de dette organisé avec le secteur privé n'ont pas répondu à toutes les questions sur la viabilité de la dette du pays ni à la manière dont l'Etat grec, presque exsangue, pourra retrouver le chemin de la croissance.

4) UN PARE FEU TOUJOURS EN CONSTRUCTION

L'Italie et l'Espagne ont, du moins pour le moment, échappé au sort qu'a connu la Grèce, mais ceci pourrait changer si les responsables européens, réunis jeudi et vendredi à Bruxelles, ne faisaient pas de progrès dans le renforcement des fonds de secours de la zone euro. L'idée de combiner les capacités de prêts du Fonds européen de stabilité financière (FESF) et du Mécanisme européen de stabilité financière (MES) continue de se heurter à l'opposition de l'Allemagne, premier bailleur de fonds de la zone euro. Les pays du G20 ont quant à eux estimé dimanche que les discussions sur le renforcement du pare-feu européen déployé face à la crise de la dette étaient "essentielles" à tout accroissement des ressources du FMI. (voir )

5) LES BANQUES ET LE DOLLAR DEVRAIT RAMASSER LA MISE

Largement inspirée par les liquidités offertes par la BCE, la progression des marchés européens perd de son élan et il pourrait être difficile de déterminer qui seront les gagnants du monde financier post-LTRO. Les banques de la zone euro ont déjà gagné 16% en deux mois et se rapprochent à présent du territoire de sur-achat.

Sur les deux tiers des sociétés de l'indice EuroStoxx 600 ayant déjà publié leurs résultats trimestriels, près de la moitié ont dévoilé des chiffres conformes ou supérieurs aux attentes, les autres ont déçu. Les vainqueurs ont sans conteste été les groupes du secteur de l'énergie, aidés par la hausse des prix du pétrole.

Sur le marché des changes, de nouveaux signes d'une reprise économique aux Etats-Unis pourraient bénéficier au dollar. Un risque à court-terme plane toutefois sur le billet vert : que le président de la Réserve fédérale Ben Bernanke se montre plus souple qu'attendu lors de son intervention bi-annuelle sur la politique monétaire. (Nigel Stephenson et Swaha Pattanaik, Natalie Huet pour le service français).

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Commentaires 6
à écrit le 27/02/2012 à 10:02
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... c'est la chine qui va boire la tasse !

le 27/02/2012 à 16:26
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mais NON ils ont deja investi chez nous....

à écrit le 27/02/2012 à 10:02
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... c'est la chine qui va boire la tasse !

à écrit le 27/02/2012 à 8:11
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Pas un mot sur la déclaration de Dallara "You look at the U.S. budget deficit, and you cannot help but feel that this is a serious accident waiting to happen. And not just a serious U.S. accident, but a serious global accident";peut être que le défic...

le 27/02/2012 à 15:23
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C'est pas parce que les journaux n'en parlent pas que les marchés ne sont pas au courant... Reste que c'est le placement le plus sûr avec le Bund aujourd'hui. Les US ont une marge de man?uvre que nous n'avons plus en France (impôts, pas de système ...

à écrit le 27/02/2012 à 2:41
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"des pays les pus vulnérables" et "le dollard"... faites relire vos articles svp !

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