Wall Street, optimiste sur l'économie, guettera l'emploi

Depuis le début de l'année, les marchés d'actions américains ont donné tort aux pessimistes, et les chiffres de l'emploi du mois de février aux Etats-Unis, attendus en fin de semaine, pourraient bien justifier une poursuite de la hausse.
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Le 'rally' boursier de ces derniers mois s'est construit sur une série d'indicateurs économiques en voie d'amélioration, qui suggèrent que la croissance des bénéfices des entreprises américaines restera intacte, expliquent les analystes. Mais certains stratégistes mettent en garde contre un mouvement de repli, alors que les principaux indices new-yorkais ont atteint des seuils clés et que la publication des résultats du quatrième trimestre touche à sa fin.

Le Standard & Poor's 500 a progressé sur huit des neuf semaines passées. Au cours de la semaine écoulée, le Dow Jones a terminé au-dessus des 13.000 points pour la première fois depuis mai 2008, et le S&P 500 a clôturé par deux fois au-dessus du seuil de résistance des 1.370 points. Le composite du Nasdaq a franchi de son côté le seuil des 3.000 points et se traite autour de son plus haut niveau depuis 2000. Certains estiment que Wall Street pourrait poursuivre sa hausse à la faveur de nouveaux indicateurs macroéconomiques jugés solides.

"La question est: 'Sommes-nous en train d'assister à une amélioration durable de l'économie?' Je pense que la réponse est oui, et que le rally se poursuivra quelque peu", commente Bryant Evans, conseiller et gérant de portefeuille pour Cozad Asset Management, dans l'Illinois. Les chiffres détaillés de l'emploi en février aux Etats-Unis doivent être publiés vendredi. Les économistes interrogés par Reuters attendent 210.000 créations d'emplois non agricoles, contre 243.000 le mois précédent. Ceci marquerait le troisième mois consécutif de créations d'emplois. Le taux de chômage est quant à lui attendu inchangé, à 8,3%, son plus bas niveau depuis trois ans. Aux yeux des investisseurs, de tels chiffres apporteraient des gages supplémentaires d'une reprise de l'économie américaine.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) américain a déjà été revue en hausse à 3,0% en rythme annualisé au quatrième trimestre 2011, son taux le plus élevé depuis le deuxième trimestre 2010, d'après la deuxième estimation publiée mercredi par le département du Commerce.

PRISES DE BÉNÉFICES TENTANTES

Maintenant que le deuxième plan de sauvetage de la Grèce semble sur les rails et que la saison des résultats touche à sa fin, les investisseurs se concentrent davantage sur les données macroéconomiques. La hausse des prix du pétrole, soutenue notamment par les tensions autour de l'Iran, pourrait cependant assombrir l'horizon. Le baril de Brent se traite au-dessus des 120 dollars, une tendance de mauvais augure alors que l'Europe semble glisser vers la récession. En Europe toujours, les premiers fonds du nouveau plan d'aide à la Grèce pourraient être versés dès la fin de l'échange de dette entre Athènes et ses créanciers privés, qui doit être conclu d'ici au 9 mars.

En tout état de cause, les investisseurs ont enregistré des gains suffisamment élevés depuis le début de l'année pour envisager de prendre leurs bénéfices. L'indice S&P 500, qui avait terminé 2011 quasiment inchangé, a progressé de 9% depuis le début de l'année.

L'ÉCONOMIE AMÉRICAINE, MOTEUR DU RALLY

La santé de l'économie américaine fait désormais figure de moteur pour la hausse des marchés d'actions, les investisseurs voulant croire qu'une économie en redressement sera synonyme de créations d'emplois et de bénéfices en hausse. En ce qui concerne les résultats du quatrième trimestre, la part des entreprises ayant dépassé les attentes est en recul.

A 9,4%, la croissance des bénéfices trimestriels est elle aussi plus faible qu'aux trimestres précédents, mais les analystes veulent croire que la reprise de l'économie américaine permettra d'éviter un tassement trop brutal. "De notre point de vue, tant que la situation de l'emploi continue de s'améliorer, nous sommes sur la bonne voie", commente Thomas Villalta, gérant de portefeuille à Austin.

Lundi, l'indice ISM des services donnera un aperçu de l'activité du service tertiaire le mois dernier. L'enquête ADP sur les créations d'emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis, publiée mercredi, précédera la statistique officielle de vendredi.

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