PagesJaunes demande un sursis pour le remboursement de sa dette

PagesJaunes poursuit les négociations avec ses créanciers concernant son lourd endettement. Par ailleurs, la transformation du groupe vers le tout Internet prend beaucoup plus de temps que prévu.

 L'éditeur d'annuaires a entamé des discussions avec ses prêteurs dans le but de proroger jusqu'en septembre 2015 les maturités de la tranche A1 de 638 millions d'euros et du crédit revolving (RCF) de 300 millions d'euros venant à échéance en novembre 2013. PagesJaunes envisage ainsi de mandater de désigner un mandataire ad hoc afin de l'assister dans de ces tractations. Les créanciers obligataires qui accepteront la sollicitation percevront en numéraire 2,50 euros pour chaque 1 000 euros du montant du nominal des obligations qu'ils détiennent, «conformément aux conditions établies formellement dans la sollicitation datée du 4 septembre 2012.»

En contrepartie, PagesJaunes propose aux prêteurs « un remboursement partiel immédiat de la tranche A1 et du RCF, puis un remboursement à échéances régulières au profit des emprunts bancaires à terme et du RCF à maturité septembre 2015 », le groupe en difficultés avertit qu'il devra tenir compte de la génération de son flux de trésorerie pour honorer son engagement. Par ailleurs, comme cela a été déjà été annoncé, le groupe a décidé de suspendre le versement de dividendes jusqu'à ce que son endettement net soit réduit à un niveau correspondant à 3 fois l'excédent brut d'exploitation (Ebitda).Le chemin reste encore long, au 30 juin 2012, l'endettement net représentait 3,66 fois l'Ebitda. Au regard des perspectives opérationnelles du groupe et de l'état des marchés de capitaux, l'éditeur d'annuaires considère que ces mesures « préservent les intérêts de l'ensemble des parties prenantes du groupe en réduisant le montant des échéances de remboursements des dettes bancaires des deux prochaines années à un niveau plus acceptable avant les échéances de la tranche A3 en septembre 2015 et des Obligations en 2018. »

Actionnaires inquiets

 À ce jour, PagesJaunes indique avoir obtenu de ses créanciers « le consentement requis pour permettre la prorogation de la maturité de la tranche de dette A1 et du RCF, et est parvenu à obtenir l'accord de la majorité des prêteurs de la tranche de dette A1 et du RCF pour qu'ils étendent la maturité de leurs engagements ». Toutefois, les discussions se poursuivent avec ses créanciers afin d'obtenir l'accord d'extension des prêteurs représentant au moins 90% de l'encours de la tranche de dette A1 et du RCF.

La situation financière de PagesJaunes reste en effet encore la grande source d'inquiétude pour ses actionnaires. Lourdement endetté, le groupe a vu son flux de trésorerie net refluer de plus de 20% l'an dernier à 197,4 millions d'euros, grevé notamment par l'augmentation du coût de sa dette et à la baisse de la marge brute opérationnelle. La dette nette ressortait à 1,76 milliard fin juin 2012.. Une situation qui a été héritée du rachat de PagesJaunes par KKR à France Telecom, par LBO, c'est-à-dire une reprise en ayant recours au levier de l'endettement. Les dividendes de la cible sont censés rembourser la dette contractée par la holding de reprise, en l'occurrence KKR Mais ce montage financier ne s'est pas déroulé comme prévu, le groupe tarde à compenser le déclin de son activité d'annuaires imprimés par l'essor de son activité Internet. Alors pour enrayer l'hémorragie, PagesJaunes a engagé en début d'année des discussions avec ses banques créancières afin de restructurer une dette qui fragilise de plus en plus son bilan...

Coupon coupé

Une situation financière peu tenable alors le groupe a décidé de sacrifier le dividende sur l'autel du désendettement. Et pourtant en octobre 2011, le groupe avait encore réitéré fin octobre son objectif de maintenir une politique de distribution de dividende élevée. Un revirement de situation qui n'est pas du goût des actionnaires et pour cause, PagesJaunes était la valeur en vue pour son copieux rendement...Le Marché avait pleuré le dividende mais l'urgence est là, le groupe doit faire face à une dette importante. La société a déjà refinancé 70% de ses créances au cours du premier semestre de 2011 mais le Marché s'interrogeait à l'époque sur la dernière tranche de 638 millions d'euros, arrivant à échéance en novembre 2013. « Les conditions de marché actuelles ne sont pas particulièrement favorables (...) et donc on considère qu'on doit se garder un maximum de flexibilité à court terme dans nos choix d'options de financement », avait expliqué Jean-Pierre Remy, le PDG de PagesJaunes pour justifier cette décision.

Difficile transformation vers le tout Internet

La transformation du groupe vers le tout Internet prend beaucoup plus de temps que prévu d'autant plus que les mouvements sociaux survenus l'année dernière ont eu un sérieux impact sur l'activité du groupe. Le groupe a en effet un peu plus de difficultés à écrire une nouvelle page de son histoire... Et le Marché en est conscient mais perd patience. Depuis son introduction en bourse en juillet 2004 à 14,10 euros, le petit porteur a perdu plus de 10 fois sa mise et évolue désormais sous les 1,40 euro. La valorisation de PagesJaunes en Bourse a fondu comme neige au soleil alors que la suppression du coupon a accéléré le courant vendeur. PagesJaunes était une des valeurs les plus prisées de la place parisienne pour son copieux rendement. Cet atout en moins a éloigné les opérateurs du titre d'autant plus que la dernière publication semestrielle témoigne d'une faiblesse de la progression de l'activité du groupe avec un chiffre d'affaires en recul de 1,7% à 525 millions d'euros. Le 26 juillet dernier, soit le lendemain de la publication des comptes semestriels, l'action a même touché un plus bas historique à 1,24 euro. On est donc loin mais très loin de l'âge d'or de PagesJaunes en Bourse avec un titre qui flirtait avec les 30 euros en 2006....

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Commentaires 2
à écrit le 05/09/2012 à 8:26
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exemples de la nullité de pages jaunes:doublement des frais d'inscriptions pour les professionels.le résultat:beaucoup de professionels ne sont plus inscrits.moralité,si vous cherchez un service,il ne vous reste plus que le "bouche a oreille".quel es...

à écrit le 04/09/2012 à 21:38
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Perdre 10 fois sa mise en passant de 14 a 1,40 et c'est la tribune qui vous les dit pas spirou magazine pourtant ca ne fait que 90% de baisse et je pensais que ce genre d'ineptie ne se trouvait pas dans un journal sérieux, cecei expliquerait il sa mo...

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