Les géants de la consommation voient rouge. Danone, Procter& Gamble ou encore Carrefour.. Ces trois leaders dans leurs domaines respectifs ont du revoir à la baisse à leur prévisions de résultats pour l'exercice 2012, accusant le coup du ralentissement global de l'économie.

Le 19 juin dernier, le groupe alimentaire français Danone a lancé un avertissement sur résultats, en prévenant que sa marge opérationnelle devrait être en repli en 2012, alors qu'il prévoyait jusqu'à présent une stabilité de sa marge. Le géant de l'agroalimentaire, peu coutumier du fait a du se résoudre à réviser à la baisse ses objectifs de rentabilité eu égard au contexte de consommation en « dégradation rapide et significativement plus forte qu'attendue dans les pays d'Europe du Sud, et tout particulièrement en Espagne ».
En effet Danone est particulièrement ex
posé à la crise de la dette européenne dans la mesure où il réalise 40% de ses ventes en Europe, dont 7% en France et 11% en Espagne. Le groupe avait pourtant réussi à faire bonne figure sur la première partie de l'année, grâce au dynamisme des marchés émergents, mais la morosité de la conjoncture en Europe a finalement pris le dessus.

Quant au leader des produits de grandes consommations, Procter& Gamble, le constat est le même. Bien que 37% de son chiffre d'affaires soit issu des pays émergents à forte croissance, et 41% en Amérique du Nord, le dynamisme de ces nouveaux relais de croissance ne parvient pas à contrebalancer les conséquences de la crise en Europe sur le pouvoir d'achat, et donc sur la consommation des ménages. La marque des rasoirs Gillette ou encore Pampers, prévoit désormais un recul de 2% de ses revenus net pour le trimestre en cours contre une prévision de hausse de 1% à 2% jusqu'à présent.

La récession qui s'aggrave en Europe du Sud affecte en premier lieu les ventes de produits de consommation, les ménages se serrant la ceinture, anticipant une période de vache maigres. Si les leaders de la consommation et de l'agroalimentaire sont les premiers touchés, le secteur de la distribution l'est également. En témoigne le cinquième profit warning de Carrefour, le deuxième distributeur mondial qui souffre d'une forte exposition aux hypermarchés en France et aux marchés européens touchés par une détérioration de la consommation des ménages, en particulier dans le sud du continent.

Le groupe table désormais sur une baisse de son résultat opérationnel courant 2011 comprise entre 15% et 20%, au lieu des 15% prévus fin août. En France par exemple, la baisse des ventes s'est accélérée à 2,3% en mai, alors que les ventes de produits alimentaires des hypers ont reculé de 2,6% en comparable. Pis encore, les ventes de produits non alimentaires ont chuté de 9,6% sur le mois de mai.

Pas étonnant dans ce contexte marqué par un repli des dépenses de consommation que les grandes multinationales soient contraintes de baisser leurs marges pour soutenir les volumes. Ainsi, il y a fort à parier que le millésime trimestriel des multinationales spécialisées dans les biens de grande consommation déçoit analystes et investisseurs. Et pas sur que cette fois-ci le dynamisme des pays émergents soit suffisant pour contrebalancer la morosité des ventes en Europe.

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