Wall Street retient son souffle avant l'élection présidentielle

Wall Street espère encore une victoire de Mitt Romney à la présidentielle américaine. Copyright Reuters

Tout entière tournée vers l'élection présidentielle américaine, qui aura lieu mardi, Wall Street guette les résultats du scrutin pour s'élancer vers la fin de l'année, avec toujours, en ligne de mire, la menace imminente d'un "mur budgétaire". Au cours des trois dernières dernières séances (la Bourse de New York avait fermé lundi et mardi en raison du passage de l'ouragan Sandy), le Dow Jones, l'indice des 30 valeurs vedettes de Wall Street, a grapillé 0,11%, terminant vendredi à 13.093,16 points.

 Les investisseurs étaient aussi impatients que prudents, s'éloignant du marché dans l'attente de la nomination du vainqueur de l'élection présidentielle. "Il est très difficile de se positionner pour l'instant, l'élection est trop proche mais son issue va permettre de dissiper une grande partie du nuage qui bride actuellement l'appétit des opérateurs pour le risque", notent les experts de Barclays.

En effet, les divergences profondes entre les deux candidats "en termes d'imposition et de réglementation rendent toute action risquée, tant qu'on ne sait pas vers quelle direction se dirige le pays", détaille Eugene Profit, de Profit Investments. Bien que de nombreux courtiers penchent pour le champion républicain, Mitt Romney, considéré comme étant plus à l'écoute du monde des affaires que l'actuel président démocrate Barack Obama, peu osent prédire sa victoire, tant les deux candidats sont au coude à coude.

Pour Alec Young, de S&P Capital IQ, "le plus important est de savoir quel sera l'impact du scrutin sur le mur budgétaire", ce blocage politique sur la réduction de la dette américaine, qui entraînera des coupes automatiques dans les dépenses publiques, si aucun accord n'est trouvé d'ici la fin de l'année. De fait, quelle que soit l'issue du scrutin, "l'économie reste au centre des préoccupations", estime Evariste Lefeuvre, de Natixis, qui souligne que "jusqu'ici, les résultats trimestriels des entreprises et leurs perspectives n'ont pas été bons".

Les courtiers se remettaient également au travail après la tempête historique qui a frappé lundi soir la côte Est des Etats-Unis, faisant des dizaines de morts et dont les dégâts pourraient atteindre entre 30 et 50 milliards de dollars. Vendredi, nombreux restaient dans l'incapacité d'être pleinement engagés dans les échanges, en raison de pannes de courant persistantes, de problèmes de transports et de téléphones coupés.

"Mais, aussi horrible que cela a été (pour la population), Wall Street a déjà comptabilisé" Sandy et va de l'avant, avance Michael Gayed, gérant de portefeuilles chez Pension Partners. Pour lui, "trop peu de cas a été fait de la Grèce", qui a souffert cette semaine de l'absence d'accord avec ses créanciers sur le versement d'une nouvelle tranche d'aide financière, alors même que sa situation empirait. "Le marché ne peut pas se permettre de voir l'Europe revenir au premier plan des préoccupations".

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