La Bourse de Paris tient la forme...et ça pourrait durer

Par Pascale Besses-Boumard  |   |  654  mots
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L'indice CAC 40 a touché un plus haut de l'année en début d'après-midi. La place parisienne affiche ainsi un gain de près de 13% depuis le début de l'année. Deux éléments techniques sont particulièrement favorables au marché parisien actuellement : une prime de risque très attractive et des niveaux de volatilité très bas.

Tiens, tiens, la Bourse se déciderait-elle enfin à renouer avec la hausse ? Très instable depuis le début de l'année, le CAC 40 parisien oscille en effet entre 2.900 et 3.600 points, au gré des annonces en provenance de Grèce, de Madrid, des Etats-Unis ou plus près, des statistiques macro-économiques françaises. Depuis la rentrée, ces incertitudes se sont calmées grâce à l'action de la BCE. Et ce qui semblait intenable apparaît aujourd'hui tout à fait gérable. A commencer par la restructuration de la dette grecque, que d'aucuns voient maintenant comme un épiphénomène à peu près résorbé par les principaux établissements créanciers.

Du coup, la place financière française en a profité pour grapiller du terrain depuis lors et atteindre ce jour un plus haut de l'année en séance à 3.603,05 points, affichant un progrès de près de 13% depuis le début de l'année. Un mouvement pas vraiment isolé, ses voisines enregistrant la même tendance. Comme la Bourse allemande qui a, elle aussi, franchi un plus haut annuel ce jour à 7.487,89 points. L'avance de nos voisins allemands est toutefois bien supérieure à la notre puisqu'elle atteint près de 27% et ce, après avoir déjà largement surperformé toute l'Europe boursière l'an passé. De l'autre côté de l'Atlantique, l'indice Dow Jones est lui aussi en forme, installé au dessus des 13.000 points pour un record annuel de 13.660 points.
La question est maintenant sur toutes les lèvres : ce mouvement est-il solide, peut-il continuer, voire constituer les prémices d'une plus ample reprise ? A force de broyer du noir au quotidien et de ne plus voir que les mauvais aspects de ce qui nous entoure, il est bien difficile de trouver des raisons d'espérer. Pourtant, en excluant les éléments purement factuels de ces derniers jours, des signaux un coup positif, un coup négatif, plusieurs données techniques apparaissent extrêmement favorables aux marchés boursiers.

La prime de risque atteint 5% sur les actions américaines

Tout d'abord, la prime de risque, cet écart de rendement entre celui supposé des placements actions et les taux sans risques est actuellement particulièrement intéressante. Historiquement, cette prime de risque oscillait entre 1,5% et 2% du côté des marchés nord américains comme celui du Vieux Continent. Aujourd'hui, elle atteint 5% aux Etats-Unis et 3,5% en Europe. « Soit un signal fort d'achat sur les actions qui ont rarement rapporté autant par rapport aux obligations », soutient Christian Bito président de la société de gestion CBT Gestion.

Très bon augure pour 2013
Deuxième élément très porteur pour cette classe d'actifs particulièrement délaissée depuis la faillite de Lehman Brothers : la volatilité sur les actions s'est complètement écrasée et revient à des niveaux inconnus depuis 2008. Si l'on en juge par rapport aux principaux indices mondiaux, elle est déjà deux fois moins importante que l'an passé à pareille période. Et ce, aussi bien sur le MSCI World, que l'Euro Stoxx 50 ou le S&P 500. De son côté, l'indice VIX qui mesure la volatilité à venir des actions est lui aussi au plus bas depuis 2008 et se situe aux alentours de 15% pour une moyenne historique de 20%.

En quoi une faible volatilité est-elle de bon augure ? L'incertitude et l'angoisse se traduisent toujours par de fortes amplitudes de cours contrairement au période d'accalmie. Ainsi, une faible volatilité est-elle le signe de marchés apaisés et moins en prise avec le risque. « Il faut remonter au début 2009 pour retrouver une conjonction aussi favorable », ajoute Christian Bito qui voit dans ces deux paramètres les signes d'un probable « rally » de fin d'année mais aussi des arguments très prometteurs pour 2013. Rappelons en effet que mars 2009 a été le point de départ d'une formidable reprise des indices boursiers européens.
 

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