Bourse : Paris s'enlise, Athènes au plus bas depuis 25 ans

La Bourse de Paris continuait à perdre du terrain lundi après-midi (-3,17%), toujours inquiète de la santé de l'économie mondiale et n'arrivant pas à se départir de ses doutes sur la politique monétaire de la Fed. Les valeurs européennes sont tombées à leurs plus bas niveaux en 16 mois.
La France n'est pas seule à s'inquiéter de la croissance mondiale.

La Bourse de Paris avait toujours le moral en berne lundi après les premiers pas négatifs de Wall Street, se laissant submerger par les craintes au sujet de la croissance mondiale. A 15h58 (14h58 GMT), l'indice CAC 40 perdait 149,93 points à 4.067,52 points, dans un volume d'échanges de 2,8 milliards d'euros.

Vendredi, il avait lâché 0,66% au terme d'une semaine au cours de laquelle il avait perdu au total 4,9%. Le marché parisien a ouvert en légère hausse mais a rapidement faibli et a ensuite creusé régulièrement ses pertes au fil de la séance, au point de céder même brièvement plus de 3%.

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Sur le marché, toutes les valeurs du CAC 40 étaient dans le rouge. Plusieurs valeurs industrielles étaient pénalisées par la hausse de l'euro face au dollar, à l'image de Safran (-6,43% à 50,82 euros), Airbus Group (-5,83% à 50,91 euros), ArcelorMittal (-7,58% à 3,22 euros) et Renault (-4,79% à 69,90 euros).

Le secteur pétrolier souffrait d'une nouvelle baisse des prix du pétrole. Technip perdait 2,47% à 43,26 euros, Total 2,69% à 37,87 euros, CGG 6,45% à 0,58 euro et Vallourec 4,42% à 3,95 euros. En revanche, Casino était une des rares valeurs en hausse (+3,29% à 44,05 euros) après l'annonce de la vente de ses activités en Thaïlande pour 3,1 milliards d'euros, dans l'objectif d'alléger sa dette. PSA Peugeot Citroën cédait 3,67% à 12,35 euros. Le constructeur automobile iranien Iran Khodro dit avoir obtenu 427 millions d'euros de bonus, de remise de dettes et de rabais dans le récent contrat signé avec le groupe français.

La Bourse d'Athènes au plus bas depuis 1991

La France n'est pas seule à s'inquiéter de la croissance mondiale. La Bourse de Bruxelles reculait de plus de 3% lundi après-midi dans le sillage des autres places européennes, Milan, ou Francfort, qui évoluait en fort repli lundi après-midi et a même fait une brève embardée sous la barre des 9.000 points, une première depuis octobre 2014.  Vers 13h35 GMT, l'indice Dax des principales valeurs allemandes lachait 2,74%, à 9.032 points, tandis que le MDax des valeurs moyennes chutait encore plus fortement, de 3,67%, à 17.999,62 points.

"Les marchés européens corrigent encore violemment", observent les analystes de Aurel BGC.

Autre record, celui de la Bourse d'Athènes, qui a a plongé lundi à son plus bas niveau depuis... 25 ans! Frappé par un effondrement record des banques sur fond d'incertitude politique et d'inquiétude pour le secteur financier européen, l'indice principal de la Bourse d'Athènes a perdu 8,25% vers 15h00 GMT, évoluant à un creux jamais vu depuis au moins 1991. L'indice du secteur bancaire chute de 28,31%, à un plus bas record. Le rendement de l'obligation grecque à 10 ans dépasse 10%, en progression de plus de 40 points de base sur la journée.

"Pas de raison d'espérer à court terme"

"Pourtant, la baisse des indices européens n'est pas motivée par des éléments nouveaux mais les investisseurs broient du noir, sans raison d'espérer à court terme", relèvent-ils encore. Les investisseurs sont minés par leurs doutes quant à la vigueur de la croissance mondiale, tout en s'interrogeant sur la politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), après un rapport sur l'emploi américain vendredi qui entretient l'incertitude.

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"Les chiffres de l'emploi américain, publiés vendredi, entretiennent la confusion sur la poursuite de la remontée des taux aux Etats-Unis", soulignent les gérants de Barclays Bourse. Ce rapport a eu "de quoi relancer les spéculations sur une poursuite de la remontée des taux directeurs dès la prochaine réunion de la Fed les 15 et 16 mars, alors que nombre d'investisseurs tablent sur un statu quo en raison des résultats d'entreprises mitigés qui sont actuellement publiés", expliquent les gérants chez BarclaysBourse.

La Chine restait également une préoccupation, même si les marchés du pays sont fermés cette semaine à l'occasion des célébrations du Nouvel An. Pour les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC, la nouvelle chute des réserves de change, dévoilée ce week-end, "entretiendra les craintes de voir la seconde économie du monde rater son atterrissage".

(Avec AFP, Reuters)

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Commentaires 11
à écrit le 09/02/2016 à 12:57
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Ah les banques font comme en 2008? Elles pensent qu'on va les sauver encore? La surprise sera grande. Ce coup ci j'ai assuré mes avoirs - physiquement. Et j'incite les autres à faire de même.

à écrit le 09/02/2016 à 9:58
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Ben oui c'est la crise, nous payons un bras, voir les deux, d'avoir sauvé les banques en 2008 alors qu'elles sont responsables de la plus grave et profonde crise de notre histoire tout ceci au détriment du pouvoir d'achat des ménages pourtant princip...

le 09/02/2016 à 11:52
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On paye les erreurs de la BCE, qui donne du fric aux traders, pas l'économie réelle !

le 09/02/2016 à 11:52
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On paye les erreurs de la BCE, qui donne du fric aux traders, pas l'économie réelle !

le 09/02/2016 à 13:21
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On paye une économie faussée par la collusion hommes d'affaires/politiciens. Le conservatisme est donc de mise et à force de conservatisme on étouffe.

à écrit le 09/02/2016 à 9:55
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Nouveau krak, les banques boivent la tasse !

à écrit le 09/02/2016 à 5:41
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Pas facile d'être conseiller dans les banques, le mien m'assurait l'an dernier que nous en serions à plus de 5000 pts en début 2016.

à écrit le 09/02/2016 à 4:12
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Paris s’enliserait ou bien s’enlisierait ? L’Europe ne devrait-elle en 2016 remettre en cause sa performance économique ? On publie en données Banque Mondiale que nous aurions une croissance, ne devrait-on parler d’une ex-croissance ? Sur les période...

à écrit le 08/02/2016 à 23:33
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@ BONSOIR : Encore un grand succès de notre grand timonier, mais où s'arrêtera t il ????

à écrit le 08/02/2016 à 19:53
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Surtout ne critiquer pas La Grèce, nous prenons le même chemin quelle. Alors ni critique, ni moquerie, nous ne pourrions que le regretter plus tard.

à écrit le 08/02/2016 à 18:16
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article intéressant qui oublie le principal:le secteur bancaire européen est dans la tourmente avec le crash des banques italiennes grecques et de certaines allemandes et anglaises.Mais chut!ne pas faire peur aux citoyens

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