Brexit : la livre sterling continue sa chute face à l'euro et au dollar

Par latribune.fr  |   |  341  mots
"La livre a subi un mouvement de ventes agressives à l'ouverture des échanges", observait Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.
La livre a atteint 87,66 pence pour un euro mardi matin, son niveau le plus faible depuis début août 2013. Mercredi matin, face au billet vert, la monnaie britannique est tombée à son niveau de mi-1985, en-dessous de 1,27 dollar.

Papier publié lundi 3 octobre, mis à jour mercredi 5 octobre

Les effets de l'annonce de Theresa May sur le Brexit ne se sont pas faits attendre sur les marchés financiers. Vers 9 heures 30 GMT (11 heures 30 à Paris), mardi matin, la livre a atteint 87,66 pence pour un euro, son niveau le plus faible depuis début août 2013.

"La livre a subi un mouvement de ventes agressives à l'ouverture des échanges à Londres alors que la Première ministre britannique a annoncé (dimanche) qu'elle activerait le Brexit d'ici mars 2017, cherchant à quitter l'UE sous deux ans", observait Ipek Ozkardeskaya, analyste chez London Capital Group.

La livre souffrait également face au billet vert, tombant même à 1,2740 dollar pour une livre, son niveau le plus faible depuis début... juin 1985 (1,2841 dollar la veille lundi) ! Mercredi matin, elle est même tombée sous la barre de 1,27 dollar, à 1,2687 dollar (-0,3%).

Le spectre d'un 'Brexit dur'

"Cette décision veut dire que nous avons le temps de développer notre stratégie pour les négociations et (mettre au point) nos objectifs", a déclaré Theresa May lors d'un discours devant le congrès des conservateurs à Birmingham (centre de l'Angleterre).

La monnaie britannique poursuivait ainsi la dégringolade entamée la veille suite à l'annonce d'un calendrier pour le début des négociations sur le Brexit et un regain d'inquiétude des cambistes qui craignent que le Royaume-Uni opte pour une ligne sans concession vis-à-vis de l'UE.

Un sentiment confirmé par Ipek Ozkardeskaya pour qui ces déclarations "laissent à penser que le Royaume-Uni penche pour ce que l'on appelle un 'Brexit dur' (c'est-à-dire une ligne sans concession vis-à-vis de Bruxelles, NDLR) qui risquerait d'ôter aux marchés la flexibilité dont ils auront besoin pour digérer les changements post-Brexit, de réduire le temps dont auront besoin les entreprises pour adopter la nouvelle configuration, et ainsi mettre en péril une éventuelle coopération en douceur" pendant la procédure de divorce entre les marchés britannique et européen.

*Un graphique de notre partenaire Statista

(Avec AFP)