Des volumes de trading faibles sont-ils la nouvelle norme sur le marché des changes ?

Au cours des derniers mois, de nombreux rapports se sont succédés soulignant la faiblesse des volumes échangés sur le marché des changes. Les grandes banques d'affaires mais aussi les courtiers en ligne semblent se désengager du trading forex depuis le début de l'année 2012.

On peut avancer de multiples explications pour expliquer ces volumes en baisse sur le marché mais trois raisons principales attirent l'attention.

Premièrement, les banques centrales sont largement responsables de cet état de fait. Ce n'est un secret pour personne qu'elles ont utilisé tout leur arsenal disponible pour défendre leurs devises face à la spéculation. On pense évidemment à la banque centrale du Brésil mais pas seulement, la BoJ, la FED, la BCE ont fait pareil. Avec des taux d'intérêt au plus bas au Japon, aux Etats-Unis et en zone euro, la demande pour le JPY, l'USD et l'EUR en est directement impactée.

Le carry trade, qui est une forme très populaire d'investissement sur les devises, a bien sûr été pénalisé par la nouvelle politique monétaire des banques centrales. Par la passé, les traders ont pu profiter de taux d'intérêt élevés en Australie, en Suède ou encore au Brésil. Mais avec la faiblesse de la croissance mondiale, certaines banques centrales ont été contraintes de baisser leurs taux, parfois rapidement, rendant l'attrait pour le carry trade moindre auprès de nombreux traders.

La deuxième raison est l'environnement économique et de marché très incertain. Il y a toujours eu une dose d'incertitude sur les marchés financiers mais il faut bien reconnaître que de nos jours il devient de plus en plus difficile de prédire l'évolution future des prix. Les remous dans la zone euro, les questionnements au sujet de la croissance chinoise ou encore l'avenir incertain des Etats-Unis sont autant de facteurs d'incertitude qui ont souvent causé des pertes importantes aux investisseurs sur le marché des changes. Un jour à la hausse, un jour à la baisse, il devient de plus en plus incertain d'investir sur les devises, même les majeures.

Enfin, les américains sont de moins en mois présents sur le Forex. La mise en place de nouvelles régulations plus strictes aux Etats-Unis, via en particulier la réglementation Dodd-Frank, entraîne la disparition de nombreux brokers forex qui sont des acteurs majeurs sur le marché des changes, accentuant ainsi une baisse des volumes qui est en partie liée à la situation économique mondiale.

Etant donné que l'environnement économique risque d'être incertain pour de nombreuses années, certains disent jusqu'en 2015 d'autres jusqu'en 2020, les traders forex vont devoir s'habituer à de faibles volumes et à une volatilité en berne. L'an prochain, les banques centrales risquent, à la recherche d'une croissance désespérée, de baisser encore leurs taux, comme pour la zone euro, l'Australie ou la Pologne, ou encore mettre en place de nouvelles mesures d'assouplissement quantitatif, comme au Japon ou aux Etats-Unis. De fait, moins de carry trade en vue et un environnement de marché toujours aussi incertain.

Les traders forex ont donc souvent décidé de limiter substantiellement leur prise de risque sur le marché, et cela risque de continuer en 2013.

Même si l'environnement économique et financier n'est pas idéal, comme en 2008 ou 2009, cela ne devrait pas empêcher les traders de gagner de l'argent en spéculant sur les devises. Les bons traders forex savent s'adapter aux différentes conditions de marché. Il peut être notamment pertinent de s'intéresser à des stratégies de trading plus adaptées aux marchés peu volatils. Le marché des changes reste un investissement intéressant à condition de savoir tirer parti de son potentiel.

 

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