Le PIB français est tombé : les Trente Glorieuses sont bel et bien finies !

L'INSEE a dévoilé aujourd'hui ses chiffres pour la croissance et ils sont sans appel. L'Institut table sur une croissance de seulement 0.1% au troisième trimestre contre un repli de 0.1% au deuxième et une croissance annuelle stagnante de 0.1%. L'année 2012 devrait être plombée par le quatrième trimestre avec une chute du PIB de 0.2%. On est donc loin des prévisions du gouvernement qui anticipe une croissance de 0.3% cette année.

La plupart des indicateurs sont dans le rouge: l'investissement des entreprises non financières a rechuté de 0.6% au troisième trimestre tandis que le pouvoir d'achat a de nouveau stagné après un rebond de 0.3% au deuxième trimestre.

Quelques lueurs d'espoir toutefois avec un léger redressement du taux de marge des entreprises (+0.1%) et de la consommation des ménages en valeur (+0.4%).

Il n'en demeure pas moins que le tableau est plutôt sombre et que le gouvernement, même confronté à la réalité des chiffres, n'envisage toujours pas de réviser à la baisse son ambitieuse prévision de croissance pour l'an prochain à 0.8% en dépit des alertes du FMI et de l'INSEE qui a notamment averti que la France entamerait l'année prochaine "sans élan" de croissance.

Tout semble indiquer que l'année 2013 sera un annus horribilus pour la France avec une possible dégradation de la note souveraine du pays qui perdrait donc définitivement son triple A sur le marché obligataire. Pour l'instant, les remous n'ont pas touché le pays qui est encore à l'abri des spéculateurs mais en fonction de l'évolution de la situation européenne, une attaque des marchés n'est pas totalement impossible.

Le retour à la croissance est confirmée par tous mais seulement en 2014 et encore elle sera relativement faible.

Entre-temps, le gouvernement aura fort à faire pour redresser la barre: la loi de finances pour l'année 2013, très contestée y compris par certains socialistes, pourrait être partiellement censurée par le Conseil constitutionnel et le taux de chômage devrait continuer de progresser dans les mois à venir. On voit mal, avec les mesures récemment prises, comment le gouvernement pourrait inverser la courbe du chômage d'ici fin 2013. Cela semble un peu présomptueux en l'état actuel des choses.

L'année sera dure manifestement et même si le marché des changes semble totalement déconnecté de la situation économique française jusqu'à présent, un retour de bâton n'est pas à exclure. Une fois que les problèmes budgétaires épineux des Etats-Unis seront résolus, ce qui ne devrait pas tarder à en juger par l'agitation des derniers jours à Washington, il est fort probable que les marchés financiers se tournent de nouveau vers l'Europe. En première ligne, la France, qui est largement présentée dans la presse anglo-saxonne comme le nouveau facteur de risque pour la zone euro.

La récente hausse des bourses, notamment du CAC 40 qui bat des records annuels presque chaque jour en cette fin décembre, et la solide tenue de l'euro face au dollar, ne doivent en aucune façon induire en erreur les investisseurs sur la santé fragile de l'économie européenne, et en premier lieu de la France qui peine à renouer avec une économie dynamique pourvoyeuse d'emplois.

 

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