Le chômage des jeunes, prochain défi de la zone euro

Le début d'année sur les marchés financiers, notamment sur le marché des changes, est plutôt positif. Malgré les menaces largement infondées de "Brexit" (sortie du Royaume-Uni de l'UE), et quelques statistiques déprimantes en eurozone, l'optimisme des cambistes est bien là.

Il est largement la conséquence d'une saison des résultats aux Etats-Unis qui s'annonce rassurante et de bons chiffres chinois qui confirment que la Chine devrait renouer avec une croissance forte en 2013 prompte à soutenir l'économie mondiale.

Sur le front européen, la crise de la dette souveraine semble maintenant derrière nous. L'émission obligataire de l'Espagne de jeudi, et le passage sous 5% des taux à 10 ans du pays montrent une réelle détente à ce niveau. Par ailleurs, en fermant la porte à une baisse des taux directeurs, la Banque Centrale Européenne (BCE) a d'une certaine manière rassuré les investisseurs en arguant du fait qu'un nouvel assouplissement n'est pas nécessaire au regard des récents indicateurs. La reprise est en bonne voie même si elle ne devrait vraiment être perceptible qu'à la fin de l'année.

La zone euro n'est toutefois probablement pas totalement sortie d'affaire. En effet, l'union entre dans une zone de turbulence économique qui a pour effet très visible une explosion du chômage des jeunes dans quasiment tous les pays. Jusqu'à présent, cette donnée a été peu répercutée sur l'évolution des prix des devises mais, à terme, si cette tendance à la hausse se poursuit, il est probable que l'euro en souffre. Un fort taux de chômage des jeunes est le reflet d'une économie incapable de créer des emplois, ce dont les cambistes ont bien conscience.

Les derniers chiffres publiés par Eurostat sont d'ailleurs alarmants. A tel point que dans une note stratégique publiée cette semaine, la Société Générale a mis en avant le chômage des jeunes comme le principal facteur déstabilisateur au niveau de l'union monétaire, avec des conséquences sociales qu'il est encore difficile d'apprécier totalement.

Les économies périphériques, dont la plupart ont fait l'objet d'un plan de soutien européen, sont bien-sûr les premières touchées. Le taux de chômage des jeunes (moins de 25 ans) en Grèce atteint le record de 57.6%, suivi par l'Espagne avec 56.5%, le Portugal avec 38.7% et l'Italie avec 37.1%. Même les pays core sont touchés par le phénomène avec une hausse Ê 27% en France sans que les mesures récemment prises par le gouvernement, comme les emplois d'avenir, ne laissent espérer un reflux rapide. Au final, seule l'Allemagne n'a pas réellement de souci à ce niveau avec un taux de chômage des jeunes à 8%.

A terme, cependant, ce fort taux de chômage risque vraisemblablement de causer des problèmes. Certains parlent déjà de "génération sacrifiée" pour désigner ces jeunes qui sont arrivés sur le marché du travail avec la crise. Les gouvernements, en quête de réduction des déficits, sont malheureusement bien incapables de trouver des solutions. Jusqu'à présent, les investisseurs se penchent peu sur ce problème mais, à terme, l'exode des forces vives de la zone euro vers des contrées plus propices, et le désespoir d'une partie de la jeunesse vont avoir avoir des conséquences économiques, sociales et politiques que les marchés financiers ne pourront pas négliger.

Analyse technique:

EURUSD: L'apaisement des tensions dans la zone euro et l'optimisme des cambistes ont entraîné la monnaie unique européenne dans un fort rebond à partir d'hier ce qui permet à la paire de finir en positif la semaine avec une hausse de 2.16%. La devise a atteint son plus bas lundi Ê 1.3017 et son point haut aujourd'hui à 1.3365. La hausse de l'euro pourrait conduire à long terme à un retour vers 1.35 d'ici l'été.

USDJPY: La bonne saison des résultats aux Etats-Unis et surtout les propos tenus récemment par les responsables japonais, quasiment chaque jour d'ailleurs, ont fait plonger le yen sur le marché des changes. Malgré un faible repli en début de semaine, l'USDJPY affiche une hausse hebdomadaire de 1.17% avec un point bas mercredi à 87.0350 et un point haut atteint aujourd'hui à 89.2350.

EURNOK: Nonobstant le différentiel de perspectives économiques manifeste entre la zone euro et l'économie norvégienne, qui profite notamment de la manne pétrolière, l'EURNOK a opéré une remontée en fin de semaine qui permet d'arracher une hausse de 0.42% en hebdomadaire. Cette hausse est surtout la conséquence directe de l'adjudication espagnole et de la réunion de la BCE de jeudi. On ne peut pas non plus négliger que les propos des responsables norvégiens, s'inquiétant des effets négatifs de la hausse de la couronne norvégienne sur les exportations, ont aussi joué. La paire fini la semaine autour de 7.36 mais tendance de moyenne terme est toujours à la hausse de la NOK.

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