Dividendes : nouveau record en France

Par latribune.fr  |   |  629  mots
(Crédits : Dado Ruvic)
Alors que la conjoncture mondiale cumule les déboires, les dividendes versés aux actionnaires au deuxième trimestre 2019 affichent un nouveau record, selon une étude d'une société de gestion de fonds américaine. Ils ont atteint la somme folle de 514 milliards de dollars. Avec 51 milliards de dollars de dividendes, la France conforte sa place de meilleur rémunérateur d'actionnaires en Europe.

Les dividendes connaissent-ils la crise... D'après l'étude de la société de gestion de fonds américaine, Janus Henderson Investors, les revenus reversés aux actionnaires ont progressé de 1,1 % dans le monde au deuxième trimestre, pour atteindre la somme record de 513,8 milliards de dollars.

Une conjoncture défavorable

Cette performance peut surprendre au vu du fort ralentissement de l'économie chinoise, mais également des perspectives macroéconomiques européennes. On parle désormais d'une Allemagne au bord de la récession. Après avoir affiché un léger recul de 0,1% de son PIB au deuxième trimestre, la première économie européenne pourrait enregistrer un nouvel exercice baissier, d'après les perspectives de la Bundesbank publiées ce lundi. Sans parler du Brexit, de la baisse de l'euro qui a mathématiquement pesé sur les valeurs des dividendes, ici libellées en dollars, ou encore le passage à vide des constructeurs automobiles du monde entier.

Janus Henderson Investors précise toutefois que la progression des dividendes dissimule en réalité un ralentissement, puisqu'un an plus tôt, elles avaient progressé de plus de 14%. C'est en Europe (hors Royaume-Uni) que la baisse est la plus marquée. Ils se contractent de 5% à 169,5 milliards de dollars.

La France, premier payeur européen

De son côté, la France a, au contraire, contribué à tirer les dividendes vers le haut. Il ressort que la rétribution des actionnaires en France a augmenté de 5,3%. Avec 51 milliards de dollars de dividendes, l'Hexagone est "de loin" le premier payeur en Europe, et enregistre "un nouveau record historique". A titre de comparaison, l'économie allemande a versé 38,5 milliards de dividendes sur cette période, en baisse de 11%.

"Après ajustement des dividendes extraordinaires de Natixis et d'Engie, ainsi que l'affaiblissement des taux de change, la croissance sous-jacente de la France a été de 5,1%, ce qui est bien supérieur à la moyenne européenne", écrit l'étude. "Les trois quarts des sociétés françaises de notre indice ont augmenté leurs dividendes par rapport au deuxième trimestre 2018, et seule EDF l'a réduit", poursuit la société de gestion de fonds.

La progression reste cependant nettement inférieure à celle enregistrée en 2018 et qui avait atteint les 22%. Parmi les autres pays qui ont battu un record de dividendes, on compte le Japon dont la progression frôle les 7%. Ici, Janus Henderson Investors rappelle que le pays a régulièrement surperformé le reste du monde ces quatre dernières années. Le Canada et l'Indonésie ont également enregistré des records historiques.

Effet de comparaison défavorable à Hong Kong

Aux États-Unis, les dividendes ont progressé de 4,4% (133 milliards de dollars) soit le rythme de croissance le plus lent depuis deux ans. Là encore, c'est l'industrie automobile qui a impacté la performance.

En Asie (hors Japon), la tendance est également baissière. L'étude constate qu'un quart des sociétés cotées à Hong Kong ont baissé leurs dividendes dont l'une des plus importantes, China Mobile. Mais la société de gestion estime que la place de Hong Kong souffre d'un effet de comparaison défavorable en raison de nombreux dividendes exceptionnels et non-récurrents distribués un an auparavant.

Nestlé perd sa première place

En matière de meilleur payeur, Nestlé perd la première place qu'il détenait depuis au moins 2013, dépassé par Rio Tinto. Ce dernier a toutefois distribué des dividendes exceptionnels. Daimler, qui était deuxième du classement en 2018, a été relégué à la 8e place.

Pour l'ensemble de l'année, Janus Henderson Investors estime que les dividendes atteindront la somme de 1.430 milliards de dollars, soit une progression de 4,2%. "Ce revenu est une opportunité significative pour les investisseurs dans l'environnement actuel de faibles taux d'intérêt", écrit l'étude.