Litiges : Goldman Sachs provisionne 2 milliards de dollars de plus

La célèbre banque d'affaires américaine est impliquée dans nombre de procédures, la plupart liées à ses pratiques dans les crédits lors de la crise de 2008, mais aussi à des manipulations sur le marché des matières premières ou sur celui des changes. La banque dispose désormais de 5,9 milliards de dollars de réserves.
Dans le même temps, le Fonds souverain libyen accuse l'établissement bancaire américain d'abus de confiance.

Rattrapée par la crise financière de 2008, la banque d'affaires américaine Goldman Sachs a augmenté de plus de 2 milliards de dollars ses réserves destinées à la résolution des litiges, selon des documents boursiers consultés lundi 3 août par l'AFP.

Les réserves de la banque atteignent 5,9 milliards de dollars

Ces réserves s'élèvent désormais à 5,9 milliards de dollars, à fin mars, contre 3,8 milliards de dollars début mai, écrit la banque au gendarme boursier américain, la SEC. 
Ce chiffre correspond au montant maximal qu'elle pourrait avoir à verser en cas d'accords avec les régulateurs ou des plaignants.

La prestigieuse banque new-yorkaise est impliquée dans un certain nombre de procédures judiciaires et réglementaires liées à ses pratiques dans les crédits, aux manipulations de marchés des matières premières et des changes notamment. La plupart est liée à la crise de 2008. Déjà en juin 2014, la banque avait mis de côté 3,7 milliards de dollars pour faire face aux différents affaires dans lesquelles elle est impliquée.

Goldman Sach aurait violé les lois fédérales en matière de crédit

L'établissement dirigé par Lloyd Blankfein a dû par exemple provisionner 1,45 milliard de dollars dans ses comptes au deuxième trimestre pour un éventuel accord à venir avec le département de la Justice (DoJ) portant sur des titres adossés à des prêts immobiliers subprimes.

Des sources proches du dossier avaient indiqué à l'AFP, en juin, que Goldman Sachs était en discussion avec les autorités américaines sur un versement de 2 à 3 milliards de dollars afin d'éviter des poursuites.

"Une résolution pourrait déboucher sur des pénalités (financières) importantes et d'autres coûts", prévient la banque lundi 3 août.

Pour expliquer cet avertissement, Goldman Sachs indique que le ministère de la Justice, via l'antenne de Californie, l'accuse d'avoir violé les lois fédérales en matière de crédits.

Il est reproché à la banque d'avoir vendu un portefeuille titrisé de prêts hypothécaires résidentiels (RMBS) c'est-à-dire des crédits immobiliers convertis en produits financiers qui ont par la suite causé des pertes abyssales aux acheteurs finaux.

Le fonds souverain libyen accuse Goldman Sachs d'abus de confiance

De JPMorgan Chase à Morgan Stanley en passant par Bank of America et Citigroup, bon nombre d'établissements ont déjà payé de grosses amendes aux autorités pour fermer ce chapitre douloureux de la crise financière.

Goldman Sachs fait par ailleurs face à des accusations d'abus de confiance portées par le Fonds souverain libyen (LIA). Ce fonds, créé en 2006 pour gérer les revenus pétroliers du pays, réclame plus de 1 milliard de dollars de dédommagements à Goldman Sachs. Une procédure judiciaire prévoyant un procès est en cours à Londres.

En septembre 2014, la banque avait fait l'objet d'une enquête par l'U.S Securities and Exchange Commission (SEC), gendarme boursier, sur un stage accordé en 2008 au frère d'un ex-dignitaire du régime libyen et sur des voyages que des investisseurs libyens auraient effectué à l'étranger. Les enquêteurs voulaient savoir s'il cherchait à s'attirer les faveurs du Fonds souverain libyen.

(Avec AFP)

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