Les DRH jugent les jeunes trop exigeants

Par Laurence Estival  |   |  330  mots
S'ils reconnaissent leur dynamisme et leur capacité d'adaptation, les DRH reprochent à la génération des 20-30 ans leur trop forte exigence vis-à-vis de l'entreprise et leur esprit de rébellion, selon une étude de la Cegos.

Difficile de faire ses premiers pas dans le monde du travail? L?enquête « Les 20-30 ans et le travail : regards croisés des jeunes salariés et des DRH », réalisée par la Cegos auprès de 1 001 salariés de cette tranche d?âge et de 120 DRH, permet de mieux cerner les griefs des entreprises vis-à-vis de la fameuse génération Y. 47 % des employeurs apprécient certes leur capacité d?adaptation rapide au changement, 37 % leur dynamisme et leur capacité à aller chercher rapidement des solutions, 34 % leur relations directes avec les autres. Ils ne sont en revanche que 12 % à louer leur sens de l?autonomie, 10 % leur capacité à gérer les situations stressantes, 6 % leur rigueur et 3 % leur goût de l?effort?

Cette perception s?explique en partie par les problèmes que rencontrent les DRH dans la gestion de cette population : 47 % des sondés mettent en évidence la trop grande exigence des jeunes vis-à-vis de l?entreprise, 33 % leur individualisme, 32 % leur difficulté à respecter les règles, 29 % leur impatience quand près d?un DRH sur cinq critique leur esprit de rébellion. Parmi les difficultés rencontrées, les employeurs mettent principalement en avant le déclenchement plus rapide ou plus fréquent des litiges (48 %), le micro-absentéisme (41 %) ou le non-respect de la confidentialité des informations de l?entreprise (31 %).

Pour les DRH, il ne suffit donc pas d?être mobile et ouvert mais de pouvoir aussi faire des efforts dans la durée, y compris dans des moments délicats. Il faut aussi être patient pour obtenir ce que l?on veut. Pour faciliter les premiers pas des jeunes dans l?entreprise, 67 % des entreprises interrogées misent sur les parcours d?intégration quand 40 % développent un partage des connaissances entre générations (jeunes/séniors). La révision de la politique de rémunération n?arrive qu?en avant-dernière position (27 %) quand ce critère est le facteur le plus important pour 62 % des jeunes sondés?